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21/02/2006

Paludisme et drépanocytose.

J’ai vu une patiente de 25 ans lundi matin à la consultation. Elle est porteuse d’une drépanocytose, et en lui faisant une échocardiographie, je lui ai trouvé une atteinte cardiaque assez sévère.

 

 

En faisant des recherches sur « Pubmed », et « Google » (parfois même meilleur que Pubmed pour trouver des articles de fond…), j’ai retrouvé une association dont j’avais déjà entendu parler.

 

Il s’agit de deux maladies touchant sensiblement la même population, celle de l’Afrique sub-saharienne. Ces deux maladies sont le paludisme et la drépanocytose.

Le paludisme, vous connaissez, c’est une maladie parasitaire qui entraîne une destruction des globules rouges, et une cascade thrombotique et immunitaire parfois fatale.

Parfois est un euphémisme.

Depuis que vous avez commencé à lire cette note, soit environ 1 minute, 5 hommes, femmes ou surtout enfants sont décédés du paludisme quelque part dans le Monde.

La drépanocytose est une maladie génétique qui entraîne une modification de l’hémoglobine. Cette hémoglobine déficiente, nommée "S", provoque une modification des globules rouges. Ces derniers prennent la forme d'une faucille, d'ou l'autre nom de la drépanocytose: l'anémie falciforme.

 

Cette pathologie est potentiellement grave. La mort peut survenir en période pédiatrique (en cas de drépanocytose homozygote notamment), ou entraîner des accidents vasculaires répétitifs si le patient parvient à l’âge adulte (souvent drépanocytose hétérozygote).

Ce qui est intéressant dans cette histoire est que la drépanocytose, qui est donc en générale délétère, a un effet protecteur diminuant la sévérité du paludisme. A priori, pour faire simpliste, l'hématozoaire du paludisme déteste les globules rouges en forme de faucille. Il ne peut donc pas infester un patient drépanocytaire de manière massive, ce qui diminue assez nettement le risque de décès

Ce qui fait qu’en zone d’endémie palustre, la population porteuse du gène est en quelque sorte favorisée par rapport aux autres ; par conséquent, elle s’accroit plus.

Ainsi, en Ouganda, par exemple, 46% de la population est hétérozygote, sous la pression du paludisme. Aux Etats-Unis, cette anomalie ne touche « que » 8% de la la population noire américaine, pourtant de même souche.

 

Mais ne nous trompons pas, la drépanocytose est une sale maladie, qui d'ailleurs, par la morbi-mortalité engendrée a tendance à disparaître (moins de porteurs, donc moins de transmission, et ainsi de suite) dans les zones géographiques… non impaludées.

Voilà, c’était le petit conte du mardi soir (post garde), j’espère que ça vous a plu.

 

 

De nombreux sites se penchent sur ce problème, en voici deux : ici, et ici.

Che: suite et fin.

J’ai terminé en garde cette nuit la biographie de Che écrite par Paco Ignacio Taibo II (lointain cousin mexicain du défunt pape du même nom ?).

Le Che est mort exécuté par des rangers boliviens dans une petite école de La Higuera, petite localité de la précordillère andine le 9 octobre 1967 à l’âge de 39 ans.

    

Malgré une tendance hagiographique certaine, cette biographie est très plaisante à lire. Une grande partie du texte est composé de paragraphes entiers des carnets de route, et des écrits plus politique du « Che ».

   

Sa pensée et ses écrits sont clairs, précis et emprunts d’une bonne dose d’humour et d’autodérision. Bref, à cent lieux de ce que j’aurais pu imaginer de la part d’un guérillero « marxiste-léniniste ». D’un autre côté, il faut bien dire que la majorité de mes notions sur la pensée marxiste-léniniste provient des œuvres de Giovanni Guareschi, et notamment d’un film de 1965 : « Il Compagno Don Camillo » (Don Camillo à Moscou).

Bref, j’ai de la marge !

Ce qui marque surtout, c’est son engagement total et désintéressé pour une cause à laquelle il croit sans douter. Mais à un moment je me suis demandé si la guérilla n’était pas devenu un but en soit même, et non plus un moyen de propager ses idées. Là est probablement le plus grand reproche que l’on puisse lui faire (indépendamment de ses idéaux que l’on peut ou non soutenir).

 

En effet, il agissait plus en destructeur qu’en constructeur. Comme un enfant qui détruit une ville faite avec des pièces de bois d’un jeu de construction, puis qui est lassé rapidement par la reconstruction.

Il a, certes, fait construire des hôpitaux, ouvert des écoles, et « forcé » ses compagnons à suivre des cours (quechua et…français avant la campagne bolivienne) ; mais j’ai le sentiment que c’était pour mieux « affuter » ses guérilleros.

  

Par contre, on ne peut lui enlever une éthique irréprochable au combat : soin aux blessés ennemis, interdiction des brimades et tortures, et enfin libération systématique des prisonniers non coupables de crimes envers la population.

  

Donc un personnage attachant, mais présentant de larges parts d’ombre, que cette bonne biographie a tendance à laisser dans l’ombre, justement.

 

Photo trouvée ici.

 

J'ai aussi trouvé dans ce site très riche en photos, celle-çi: le"Che", prisonnier, quelques heures avant son éxécution.

 

 

 

 

17:40 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1)