Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« lun. 28 janv. - dim. 03 févr. | Page d'accueil | lun. 11 févr. - dim. 17 févr. »

10/02/2008

Page blanche sur fond noir

Photobucket

 

Calvin and Hobbes. 

Bill Watterson. 

Le gratin dauphinois.

C’est l’apothéose de toute table dauphinoise qui se respecte.

Menu typique mais heureusement peu fréquent: sabodet en entrée, viande rouge, gratin dauphinois, fromages bien bleuis d’une ferme environnante  et (jamais "ou") dessert (parfois une foyesse que les incultes appellent « tarte au sucre »), enfin expresso. Quand mon grand-père vivait encore, il commençait en plus par des grattons.

J’ai précisé « heureusement peu fréquent », car bien que délicieux, on passe en général les 24 heures suivantes à ruminer ces mets.

Après, pas étonnant que nous soyons tous hypercholestérolémiques dans la famille!

 

Le gratin dauphinois, accompagné d’une pièce de bœuf au four a donc rythmé toute mon enfance. Je ne vous ferais pas le coup de la madeleine de Proust, je vous laisse imaginer.

Ma grand-mère le prépare divinement, et ma mémoire n’enjolive pas les saveurs du passé car il lui arrive encore de le concocter.

Mais sa santé décline, elle est percluse de rhumatismes et ma mère, excellente cuisinière, la remplace de plus en plus souvent aux fourneaux.

Le gratin, bien qu’arrivant en milieu de repas est une sorte d’acmé, j’ose même esquisser le mot « orgasme ».

Vous imaginez donc bien à quel point il doit être parfait, et à quel point la pression familiale est considérable.

Mon épouse (qui a le tort de ne pas être dauphinoise) a bien  tenté un jour d’en faire un en le modifiant à sa sauce : moitié de lait (à la place de la crème) et moitié de beurre pour le rendre plus léger, noix de muscade pour relever la saveur de la pomme de terre.

Echec cuisant, presque sanglant.

Elle ne recommencera plus.

Dans le Dauphiné, on ne crie pas, on ne brasse pas d’air, on méprise. Et c’est ce qui est arrivé à son gratin.

 

Aujourd’hui, ma mère a relevé le défi.

A ma gauche ma grand-mère, à ma droite Thomas (3.5 ans) et Guillaume (6 ans), en face ma mère. Mon épouse, malade, n’assistera pas au combat.

Le plat à gratin trône au milieu du plateau du pétrin (nous mangeons sur le pétrin des bisaïeux boulangers). La tension est palpable car ma mère a déjà annoncé que la crème était peut-être un peu trop épaisse.

Je me sers une bonne ration, confiant, et c’est vrai que la crème me fait plus penser à un tiramisu qu’à un gratin. Je suis inquiet. On goûte tous, silence gêné, les pommes de terre sont craquantes, quasi crues, silence très très gêné.

Je plonge la tête dans le plat, ma grand-mère bougonne pendant que ma mère reprend rapidement nos portions pour les remettre dans le four.

Les petits font bouger le plateau du pétrin  et se font tancer plus sèchement que d’habitude.

Ma mère invoque le temps de cuisson (c’est un truisme), la qualité de la crème, de la pomme de terre…

Elle meuble comme elle peut.

Le gratin est ressorti du four.

Prudemment, je m’en ressers une bien plus petite portion.

On re-goûte tous, silence, aucune amélioration, je replonge dans mon assiette en attendant l’orage. Même les oiseaux sont silencieux dehors (d'un autre côté, c'est normal, on est en plein hiver).

Ma grand-mère chipote le gratin et grommelle. Ma mère explose « Mais dis quelque chose, arrête de faire le mime Marceau ! ». « C’est les pommes de terre » articule prudemment ma grand-mère.

Je rajoute un docte « Ou la crème » en mangeant diplomatiquement chaque lamelle de pomme de terre une à une. Ma mère mise en échec peut en effet être aussi redoutable qu'une bête sauvage blessée, surtout quand l'enjeu est aussi important.

C’est alors que Thomas, qui essaye de couper une lamelle de pomme de terre avec sa fourchette lance un inattendu mais regrettable « nonoss ?? ».

Mais non, c’est une pomme de terre, mange et tais toi !

Heureusement que ma mère n’a rien entendu, je me mords la lèvre pour ne pas rire.

Le repas se termine dans le silence stupéfiant qui succède aux grandes humiliations publiques, entrecoupé par de nouvelles considérations techniques sur les pommes de terre, la crème fraîche, les saisons détraquées.

Prudemment, ma grand-mère et moi minimisons cet échec cuisant en invoquant un évènement étranger inexplicable et inattendu, peut-être un bruissement d’ailes de papillon dans la baie de Tokyo.

Nous buvons notre café, et peu après la sortie de ma mère, ma grand-mère me lance, perfide et ironique comme les vieilles dauphinoises : « heureusement qu’il y avait le café derrière ! ».

Bannières.

Comme vous avez pu le constater, j’ai modifié l’apparence de Grange Blanche.

Je reste dans le Vermeer, mais cette fois au lieu de contempler Delft, c’est vous qui serez scrutés par l’énigmatique jeune fille à la perle.

Depuis longtemps, j’avais envie d’un blog tout noir, à la manière de Sévi, mais je n’avais jusqu’alors pas trouvé de bannière satisfaisante.

J’espère que c’est lisible (en tout cas plus que le parme que j’avais osé un jour, n’est-ce pas Otir ? ;-)). J’en ai aussi profité pour élargir la colonne de texte afin d’afficher des images d’une façon un peu plus optimale.

 

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, Niluje m’a envoyé cette superbe bannière qui sera encore plus belle quand je l’afficherai avec sa taille normale :

 

Photobucket

19:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)

07/02/2008

les 36 vues du Mont Fuji

Deux autres vues de cette célèbre série peinte par Hokusai. J’avais déjà montré la seconde, mais je ne me lasse pas de la revoir.

Photobucket

Koshu Mishima-goe
(Crédit inconnu)

 

 

Photobucket

Sunshu Ejiri
(Avec l’aimable autorisation du British Museum)

10:50 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (5)

04/02/2008

Carnaval des blogs (8).

Aujourd’hui, jour de carnaval des blogs médicaux !

 

Le Dr Zeclarr a publié dans la nuit sur son blog cette note qui rassemble l’ensemble de vos contributions (Vous pourrez aussi la trouver sur le blog du carnaval).

 

Je crois que Zeclarr a déjà bien résumé nos sentiments.

Nous sommes très heureux de votre participation que nous n’espérions pas. Qui plus est, la qualité et la diversité des notes en ont fait bien plus qu’un simple capharnaüm de textes.

Chaque texte (sans oublier les BD!) est unique, et pourtant il s’insère harmonieusement dans un ensemble cohérent.

L’intérêt de cet ensemble est d’aborder la relation soignants/soignés par son côté humain. Nous sommes bien loin des exégèses écrites par des théoriciens pédants qui croient connaître ce qu’ils n’ont jamais même effleuré du doigt.

Ce recueil a été écrit par des humains, dont la diversité est la force et qui ressentent dans leur chair ce que signifie et implique l’expression « relation soignants/soignés ».

Pour cela, nous vous remercions tous du fond du cœur.

Maintenant, parlons un peu d’avenir.

Je crois que le succès inespéré de la première édition va permettre de mettre en chantier la seconde.

Comme je l’ai déjà dit, Zeclarr et moi (malgré une très forte propension à l’autocratie pour tous les deux ;-)) désirons passer le flambeau à 2 autres blogueurs.

Je vous rappelle les trois conditions minimales :

  • Il faut être blogueur

  • Il faut être choisi par l’équipe sortante

  • Il faut respecter l’esprit du carnaval (

    Absence de sponsors, sujet appartenant au domaine de la Santé, pluralité des voix)

     

L’organisation est particulièrement chronophage, il faut bien être deux pour s’en sortir de façon correcte quand on a une vie bien remplie à côté.

 

Pour vous donner un ordre d’idée, cette note est la huitième sur ce blog, Zeclarr a du en rédiger 3 ou 4, nous avons reçu sur le mail du carnaval 57 messages et en avons envoyé 65. Je ne compte pas non plus les sessions msn avec Zeclarr pour nous coordonner, ni les quelques notes sur le blog du carnaval.

Donc il faut être motivé, avoir un peu de temps et parfaitement s’entendre.

Si vous êtes intéressés (ou toujours intéressés, car j’en avais déjà parlé), envoyez nous votre candidature à l’adresse habituelle du carnaval : carnavalblogsmedicaux(AT)Hotmail.fr.

Bonne lecture à tous, j’espère que vous y prendrez autant de plaisir que nous.

09:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)