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27/03/2006

L'accession au pouvoir

Je suis arrivé à la veille de la prise de pouvoir (presque) parfaitement constitutionnelle de Hitler qui eut lieu le 30 janvier 1933.

J’éprouve du mal à résumer la période qui sépare sa naissance en 1889 et cette date fatidique.

 

L’équation de son accession au pouvoir est tellement multifactorielle que je suis bien incapable d’en faire une synthèse qui ne soit pas caricaturale.

L’immense force de cet homme fut d’être illuminé, c'est-à-dire qu’il a toujours été certain de la haute valeur et de la faisabilité de ses idéaux, en dépit de tout bon sens, et de toute adversité. Aucune situation complexe, aucune impossibilité pratique ne l’a jamais arrêté.

Il a tranché tous les nœuds gordiens avec deux ou trois concepts simples répétés jusqu’à la nausée devant des foules électrisées.

 

Il n’a, à aucun moment, explicité, au cours de ses différentes campagnes électorales comment il allait arriver à réaliser ses objectifs. La réalisation pratique ne l’intéressait pas, seule l’agitation des masses et la propagande avaient de la valeur à ses yeux.

Il a su s’entourer d’hommes dévoués, qui ont su mettre en pratique ses directives, parfois nébuleuses.

  

Une phrase d’un haut fonctionnaire, citée par Kershaw, résume le fonctionnement de l’appareil hitlérien :

« Le devoir de tout un chacun est d’essayer, dans l’esprit du Führer, de travailler dans sa direction ».

  

Ne pas expliciter sa pensée, et laisser la réalisation aux autres a énormément d’intérêts : on évite les objections d’ordre pratique, et en cas d’échec, on peut faire porter la faute sur ses subalternes.

  

Qu’est-ce qu’Hitler a inventé ?

Jusqu’en 1933, pas grand-chose.

Toutes ses idées proviennent d’idéologistes nationalistes bien antérieurs à lui. Il a certes dessiné le drapeau nazi (peut-être avec l’aide d’un dentiste), mais en s’inspirant de la svatiska, symbole pluri millénaire.

Son seul apport significatif est son utilisation magistrale de la propagande à grande échelle (utilisation de l’avion pour faire ses tournées électorales, par exemple).

   

Tout le reste est difficile à exprimer.

J’ai donc repris quelques phrases de l’époque qui résument l’obscurantisme d’une population sonnée par la défaite et par la crise, et l’aveuglement des élites qui ont cru pouvoir le contrôler.

 

« Hitler n’a ni pensées ni réflexion responsable, mais il a néanmoins une idée. Il a un démon en lui. Il s’agit d’une idée maniaque d’origine atavique, qui met de côté la réalité compliquée pour la remplacer par une unité de combat primitive.

[…]

Naturellement, Hitler est un fou dangereux.

[…]

Mais si on demande comment le fils d’un petit agent des douanes de Haute Autriche en arrive à de pareilles toquades, on ne peut dire qu’une chose : il a pris l’idéologie de guerre à la lettre et l’a interprétée de manière presque aussi primitive que si l’on vivait à l’époque de la Völkerwanderung [la période des invasions barbares, à la fin de l’Empire romain]. »

Frankfurter Zeitung 26/01/1928

 

 

« Les revers économiques m’avaient fait perdre tout ce que je possédais. Au début de 1930, j’ai donc adhéré au parti national-socialiste. »

Paroles d’un militant nazi, petit commerçant ruiné.

 

« C’est nous qui l’avons engagé. »

Frantz von Papen (vice chancelier de A Hitler, conservateur non-nazi), fin janvier 1933

 

   

 

J’ai trouvé sur le net, hormis wikipedia, deux sites apolitiques totalement consacrés à Hitler.

Leur base documentaire est assez exceptionnelle.

 

http://www.adolfhitler.ws/  et http://www.hitler.org/

 

 Enfin, ici, les "25 points" du NSDAP, qui constituent la base du programme électoral du parti de Hitler.

12:25 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (3)

22/03/2006

Jours fastes.

Depuis quelques jours, ma petite vie quotidienne s’éclaire de petits plaisirs bien matériels, mais néanmoins bien agréables.

La semaine dernière : découverte d’une petite Yaris bien sympa, agréable à conduire, avec un système de déverrouillage/démarrage totalement dément (bien que totalement superflu), et un lecteur de CD intégré, qui me permet de réécouter Alanis Morissette ad libitum.

Je redécouvre même des petits détails que je n’avais jamais remarqués. Ainsi, le petit coup sec  sur la corde de la guitare pour figurer la gifle dans « You ought to know » du « MTV unplugged » :

“It was a slap in the face
How quickly I was replaced”

Je ne m’en lasse pas.

Hier soir, dîner impromptu en amoureux dans un excellent restaurant. Tellement impromptu que j’étais habillé avec un sweat shirt bleu un peu limite, tout froissé après une mêlée générale avec mes garçons. Bref, pas du tout dans le ton du restaurant.

Langoustines, homard, sole, tout était parfait sinon. Le plus étonnant : une glace au lait de brebis. Comme ça, cela semble curieux, mais c’était à se rouler par terre.

Ce matin, j’ai récupéré mon alliance. Ouf, elle va bien. C’est même plutôt confortable.

Je l’ai gardé toute l’après midi sans gêne. Finalement, après maintes réflexions, je ne vais pas la faire graver. Je sais bien qui j’épouse, et à quelle date.

En plus, en cas de changement de femme, pas besoin d’en refaire une ! (Mais non, je plaisante…).

L’aspect à mon annulaire me semble encore un peu étrange, en cette fin de journée, comme si la main ne m’appartenait pas. Je me suis fait une réflexion complètement stupide, mais qui résume bien mes sentiments : « ça fait homme marié » !

Elle rend ce futur mariage bien palpable, en tout cas bien plus que tous les préparatifs, qui sont essentiellement administratifs.

Ce matin, superbe vacation de döppler vasculaire, avec sténose bilatérale des artères rénales et occlusion de l’iliaque externe gauche à son origine chez le même patient. Une fois traité tout cela, son insuffisance rénale et sa claudication intermittente à 100 mètres devraient s’amender (vœu un peu pieu, car ses soucis extravasculaires sont déjà majeurs…).

Enfin, j’ai reçu en peu de jours 2-3 gros bons d’achats chez amazon.fr, en gratification d’études de marché que j’avais faites d’un œil distrait il y a plusieurs mois sur internet.

Je ne sais pas trop quoi prendre : DVD pour les enfants (tracteur Tom et Bob le bricoleur…), et 2-3 bouquins.

Mais je suis à la page 150 de la bio d’Hitler par Kershaw, qui comporte exactement 2462 pages !

Donc, je ne suis pas trop d’humeur à la découverte littéraire en ce moment.

20/03/2006

Web et médecine.

Deux histoires intéressantes, lue ce matin dans theheart.org.

 

La semaine dernière se tenait à Atlanta la « grand-messe » annuelle des cardiologues du monde entier.

Au cours de ce congrès sont présentés les résultats de grands essais cliniques, pouvant potentiellement changer notre pratique quotidienne.

 

Sans rentrer dans le détail, un essai (« CHARISMA ») a montré qu’une molécule, d’emploi courant en cardiologie pouvait être délétère en association avec l’aspirine chez certains patients.

Ce résultat a surpris tout le monde, cardiologues investigateurs, et simples auditeurs.

Tout le monde sauf…

Le monde de la bourse, qui connaissait déjà les résultats de cet essai le 28/02, bien avant le 12/03, jour officiel de publication dans le NEJM et de présentation à Atlanta.

En théorie, personne, à part un petit groupe, doit connaître les résultats d’un essai avant leur date de parution. Vous imaginez bien pourquoi : risque de manipulation des cours de la bourse, risque d’être tenté de modifier les résultats, et aussi révélation de résultats avant que toutes les analyses de qualité soient achevées.

A priori, la fuite provient du laboratoire pharmaceutique (français).

Il y a donc quelque chose de pourri dans le royaume de l’industrie pharmaceutique (« Something is rotten in the state of Denmark »). Les sociétés savantes et les journaux scientifiques ont bien haussé le ton, mais comme toujours, c’est celui qui a l’argent qui a raison.

 

Deuxième histoire, sur le même essai thérapeutique.

Les grandes sociétés savantes de cardiologie (Une européenne : ESC, et deux américaines : AHA et ACC) ont publié un « statement », c’est à dire une déclaration/un avertissement devant le risque que des patients arrêtent d’eux même cette fameuse molécule.

 

Il semble en effet qu’un grand nombre de patients (en tout cas bien plus que ceux qui lisent le NEJM) ait envisagé d’arrêter le traitement après avoir cherché et trouvé des informations sur le web.

 

A ma connaissance, c’est la première fois que des sociétés savantes prennent en compte le risque que les patients court-circuitent leurs médecins, pour s’abreuver directement à une source scientifique rendue facilement accessible par le web.

Problème intéressant, car destiné à prendre de plus en plus d’importance à l’avenir.

Ce n’est pas tellement préoccupant à cause d’une éventuelle perte de pouvoir du médecin, mais surtout du fait d’un risque majeur de mauvaise compréhension par le patient.

 

Enfin, on risque de se retrouver dans une situation similaire aux US, ou les grandes compagnies pharmaceutiques font directement la publicité de leur produit dans les médias. Bien évidemment, elles occultent tous les biais/effets secondaires/indications exactes de leurs produits. Après, le patient/consommateur désinformé va faire le siège de son médecin, pour que ce dernier lui prescrive la molécule miracle.

    

Il y a donc aussi quelque chose de pourri dans le royaume de la médecine...