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17/05/2006

19 stents.

Un patient arrive pour un syndrome coronarien aigu dans une clinique de la région.

A la coronarographie : lésions tritronculaires.

Je n’ai pas les détails, mais à la fin de la procédure, il se retrouve avec 19 (dix-neuf) stents conventionnels intra-coronaires.

Sachant que le pourcentage de sténose est de 20% par stent à 12 mois, calculez le risque que ce patient repasse sur la table de coronarographie à six mois, et à 12 mois.

Autre détail qui a son importance : en général, les stents sont non pontables.

16/05/2006

Changement d'heure.

Depuis une semaine, je ne porte plus de montre.

Et je ne m’en porte pas plus mal, au contraire. Je me sers de mon portable pour lire l’heure.

Je connais la date du jour, alors que j’en étais incapable en portant une montre à quantième (nom prétentieux de la petite fenêtre de la date).

Incroyable comme une béquille peut désapprendre à marcher !

Finie aussi ma quête de la montre idéale.

Pas bracelet cuir car allergie, habillée ou sportive ? Quel métal ? Quel mouvement ? Quelle complication ? Quelle marque ?...

Comme pour le Graal, elle était vouée à durer éternellement.

La montre absolue, ultime, est devenue in fine idéale, comme le paletot de Rimbaud.

Je ne les regarde (presque) plus dans les vitrines, je ne fais plus de « watch-spoting » dans la rue ou dans les films (la datejust de Bill Murray dans « Lost in Translation »…).

Les discussions hyper techniques dans les fora spécialisés me laissent de glace (en fait, ça a toujours été le cas).

J'ai appris des tas de choses en fréquentant ces derniers, et fait la connaissance de quelques utilisateurs devenus des amis (notamment Robert-Jan le néerlandais). De ces heures, je retiens un aphorisme qui vaut pour beaucoup de choses: "The first scratch is always the deepest" (variante du "The first cut is always the deepest"). 

Maintenant, je vais passer à autre chose : des maquettes  de tracteurs agricoles en allumettes, une collection d’étiquettes de camembert…

Je vais voir.

Schéhérazade en Corse.

La consultation hospitalière du lundi matin, c’est un peu la cour des miracles, en pire.

 

Quasiment que des consultations des services de gérontologie de l’établissement, une sorte d’ « âge de cristal » inversé ou tout être de moins de 80 ans serait impitoyablement pourchassé et abattu.

 

Ce lundi, pourtant deux consultations sont venu égayer mon quotidien.

 

La première : un couple, la quarantaine s’installe devant moi et d’emblée déclare en cœur : « nous sommes venus de Corse pour vous voir ! ».

Sur le coup, je n’ai pas trop fait attention, le service ou je travaille ayant une certaine réputation en dehors des frontières du département.

En fait, le problème du monsieur, puisqu’il s’agit de lui, est assez bénin.

Nous discutons un peu, et je reviens sur leur entrée en matière :

« On vous a conseillé le service, en Corse ?

- Non, non, c’est vous qu’une amie nous a conseillé !

- Sans rire ?

- Elle nous a dit que vous étiez un excellent cardiologue, et que vous pourriez répondre à nos inquiétudes ».

Diable, c’est bien la première fois que quelqu’un vient me voir pour mon nom à l’hôpital.

Je n’ai pas trop forcé mon supposé talent, en dissipant ces inquiétudes qui n’avaient pas lieu d’être.

La fin de la consultation fut euphorique, j’ai même trouvé du charme aux couches pleines !

 

Mais la dernière patiente, et surtout sa petite-fille allaient achever de me mettre de bonne humeur.

La vieille dame est âgée, avec des lésions coronaires et une double valvulopathie inopérable.

La petite fille est magnifique, une sorte de Schéhérazade moderne. Petit jean, petit haut de tailleur noir, une voix douce, dénuée d’accent des banlieues. Je lui ai demandé ce qu’elle faisait : elle est conseillère clientèle dans une grande banque.

J’ai aussi rarement vu quelqu’un d’aussi prévenant pour sa grand-mère.

 

Un ange passe.

 

Mémé/mamie se dit hanaa (ou quelque chose approchant) en arabe.

10:08 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)