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18/06/2006

C'est fait!

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09/06/2006

La cardio-ethnologie

C’est un domaine qui n’existe pas encore, et pourtant dont je voulais parler depuis longtemps.

J’ai toujours remarqué que les patients avaient tendance à aller voir des cardiologues de leur origine ethnique/confession religieuse.

Bon, a priori, ce n’est pas étonnant.

Un patient cardiaque, par définition inquiet, va rechercher à se rassurer auprès d’un médecin qu’il pense être semblable à  lui, de la même culture, et donc à même de mieux le comprendre.

Un jour, j’attendais dans la salle d’attente de deux confrères d’origine arménienne.

Les patients défilaient devant la secrétaire : Topalian, Harutunian, Boyadjian, Krikorian, Vosgarichian, Stepanian, Derbedrosian,…

 J’avais l’impression de parcourir l’annuaire téléphonique d’Erevan ! Aznavour aurait fait son entrée en susurrant un langoureux « Aznavourian », je n’en aurais pas été beaucoup plus surpris.

Pareil pour les juifs : a patient juif, médecin généraliste et cardiologue juifs le plus souvent.

Est-ce un bien ?

Je me suis souvent demandé quelle était la motivation profonde d’un tel communautarisme. Je crois que la communion d’esprit, et l’empathie que l’on est en droit d’espérer d’un semblable en est le moteur principal.

De plus, ce n’est sûrement pas un communautarisme pour pouvoir vivre selon les préceptes/les coutumes de sa communauté. Même chez les juifs, de loin la communauté aux traditions les plus élaborées, et difficiles à suivre dans notre société, le soin est le même que pour tous les autres. Idem pour les musulmans ; il n’existe pas de manière juive ou musulmane ou arménienne de soigner une angine de poitrine.

Quant aux approches différentielles que le soignant doit avoir vis-à-vis de telle ou telle personne de telle ou telle communauté, un praticien les apprend tout au long de son cursus hospitalier.

Je crois plutôt, malheureusement, que le patient espère être mieux pris en compte du fait même de sa spécificité. Je serai mieux soigné par un médecin de ma communauté, car il va plus me prendre en compte. Sous entendu, plus qu’un patient non membre, et de façon corollaire, la crainte d’être moins bien pris en compte par un médecin extra communautaire.

Je pense que c’est une grave erreur.

Primo, car encore une fois, il n’existe pas de modus operandi différent pour soigner les patients d’origines différentes.

Secundo, je ne pense pas qu’un médecin « favorise » tel ou tel patient appartenant au même groupe que lui. Cela va contre la sacro-sainte égalité de tous devant les soins.

Surtout comment, et pourquoi favoriser un patient d’origine arménienne noyé parmi toute une clientèle de « –ians ».

Tertio, le communautarisme peut avoir des effets pervers.

Un exemple récent.

Un patient sépharade bien typique, ponté il y a peu.

Les points serrés, le regard noir, il me dit vouloir changer de cardiologue.

Ce dernier est lui aussi un sépharade bien typique.

Il est reconnu par tous comme étant compétent et adorable vis-à-vis de ses patients (quelque soit leur origine)..

Je demande au monsieur la raison d’un tel rejet.

« Il se disait mon frère, mon ami, et il n’est même pas venu me voir quand j’étais hospitalisé ».

Primo, ce cardiologue utilise ces qualificatifs larga manu, que vous soyez juif, lapon, ou tahitien. Il est d’autant plus convainquant qu’il a le geste rond et la tape sur l’épaule très facile. Il use de son charme, ça marche, ses patients l’adorent et c’est justifié.

Mais le patient que j’avais devant moi, lui, il s’estimait trahi. Un véritable coup de poignard dans le dos. Quasiment une déception amoureuse.

C’est dangereux, car il était prêt à aller voir le premier rigolo venu qui lui aurait fait un peu de charme. C’est aussi dangereux car on ne peut pas soigner correctement un proche. Soigner possède une part irréductible de dirigisme et de coercition.

Finalement, ce matin, ils se sont téléphonés et sont redevenus frères, comme avant, du moins jusqu’à la prochaine séance de « comediante ! tragediante ! ».

08/06/2006

Voie de disparition

Extrait d'un article sorti en 2003 dans l' European Heart Journal (Eur. Heart J., February 2003; 24: 299 - 310)

  

   

    

   

Number (per million inhabitants) and changes (diff %) in certified cardiologists in the EU/EFTA countries 1997 vs 2000.

 
Country                       1997    2000     diff (%)
Greece                          170       210         23
Italy                              156       166           6
Belgium                          65         76         17
Portugal                          65         66           1
France                           83         65      −22
Iceland                           62         65          5
Switzerland                    52         53          2
The Netherlands             45         49           9
Sweden                          35         41        17
Denmark                        30         39        30
Norway                          37         38          3
Austria                           20         32        60
Spain                             48         30       −37
Germany                        24         26          8
Finland                           16         17          6
UK                                  8         12        50

Ireland                             8           7      −12

-22% de cardios en 3 ans....

J'espère que ce n'est pas dû à une maladie contagieuse!