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04/10/2007

Pour qui sonne le glas

« Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble ; si la mer emporte une motte de terre, l’Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire, le manoir de tes amis ou le tien ; la mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain ; aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c’est pour toi qu’il sonne ».

John Donne. Devotions upon Emergent Occasions, 1624.

 

J’ai trouvé cette très belle citation en recherchant l’origine de la phrase « pour qui sonne le glas ». En tout cas, je l’ai trouvé bien plus riche de sens que ce moignon de phrase que je connaissais.

  

Et en VO (en anglais délicieusement XVIIème siècle):

"No man is an Iland, intire of it selfe; every man is a peece of the Continent, a part of the maine; if a Clod bee washed away by the Sea, Europe is the lesse, as well as if a Promontorie were, as well as if a Mannor of thy friends or of thine own were; any mans death diminishes me, because I am involved in Mankinde; And therefore never send to know for whom the bell tolls; It tolls for thee."

03/10/2007

Recommandations.

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Emises conjointement par l'ACC et l'AHA, elles sont toutes chaudes et même pas encore publiées.

Elles sont disponibles ici (ici pour le résumé) en texte complet libre.

 

Ce ne sont pas n’importe quelles recommandations.

Elles concernent une grande partie du travail quotidien du cardiologue (quel que soit son mode d’exercice) car elles codifient l’évaluation cardiovasculaire pré-opératoire du patient en vue d’une chirurgie non cardiaque.

 

Un indice supplémentaire de leur importance ?

Le NYT annonçait ici leur sortie ici le 28 septembre dernier.

 

Bonne lecture.

11:05 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)

02/10/2007

Friends with benefits.

J’ai trouvé un article dans le NYT, qui traite de la notion de « friends with benefits » en faisant référence à un papier publié le 13 septembre dans Archives of Sexual Behavior.

Je connaissais cette expression, comme tout amateur d’Alanis Morissette, mais je ne voyais pas trop les tenants et les aboutissants.

 

 

 

Comme j’ai accès au « Full Text » de Archives of Sexual Behavior  (merci XW), je me suis lancé dans la lecture d’un article d’une revue fort éloignée de Circulation, du JACC, du NEJM, et de l’EHJ.

 

Pour donner une définition simple, avoir un/une « friend with benefits », c’est avoir des relations sexuelles avec un/une amie, ce qui, par définition exclut a priori une relation amoureuse. Ce n’est donc pas une relation amicale qui va évoluer en relation amoureuse. D’ailleurs vous allez voir que cette évolution est assez rare.

 

Ce travail se compose de deux sous études (la première regroupant 125 personnes, la seconde 90) faisant partie d’une grande université américaine.

 

Le phénomène des friends with benefits (FWB pour faire pro) est assez fréquent, puisque 60% des étudiants américains en faculté ont/ont eu une telle relation.

 

Dans l’immense majorité des cas, la relation sexuelle est menée à son terme, il ne s’agit donc pas d’en rester aux préliminaires.

Enfin, cette relation est quasi exclusivement hétérosexuelle (1.3% de relations homosexuelles et 0% de bisexualité). Je trouve ça un peu curieux (si quelqu’un a des hypothèses, je suis preneur).

 

Comme pour l’amitié, et contrairement à la relation amoureuse, l’exclusivité n’est pas la norme. On peut parfaitement avoir plusieurs friends with benefits. 

 

Quels sont les avantages ?

·        l’absence d’engagement (largement en premier),

·        la relation sexuelle en elle-même

·        le fait de savoir que l’on peut faire confiance en l’autre

·        le fait de rester célibataire (et donc de pouvoir aller voir ailleurs)

·        en bon dernier : rapprocher les amis

 

Quels sont les inconvénients ?

·        développer les sentiments amoureux asymétriques

·        dégrader la relation amicale

·        provoquer des réactions négatives (souffrance, jalousie…)

·        absence d’engagement

·        conséquences négatives de la relation sexuelle (IST, grossesse non désirée)

 

Que deviennent à la longue ces relations amicales un peu particulières ?

·        Dans 28.3% des cas, elles restent stables,

·        dans 35.8%, les amis le restent mais arrêtent leurs relations sexuelles,

·        dans 25.9%, ils cessent toute relation

·        dans 9.8%, cette relation évolue vers un sentiment amoureux.

 

Les auteurs se sont ensuite intéressés à la façon dont les couples d’amis franchissaient le Rubicon, comment ils se sont mis à en parler. En fait, dans la plupart des cas (84.4%), ils n’ont trouvé aucune origine particulière.

En interprétant beaucoup, je dirais que ça c’est fait de manière « naturelle ».

Parlent-ils de leur relation ensemble ? Dans l’immense majorité des cas, non.

Là aussi, en interprétant, je pense qu’ils ont peur de briser un équilibre qui leur semble à la fois rare et précaire. Etant donné les 35.8+25.9 % de fois ou cette relation se brise, ils n’ont pas forcément tort.

 

Cet article m’a beaucoup intéressé. Pour deux raisons.

La première est personnelle, avant de connaître Sally, j’étais un grand spécialiste pour réussir à transformer des filles qui me plaisaient en amies qui me racontaient leurs déboires sentimentaux. Sans fausse modestie, j’avais élevé le « râteau » au niveau d'une œuvre d'art. Délicate comme un Watteau et coupante comme une lame de rasoir. Je me souviens ainsi d’avoir couché dans le lit d’une brillantissime et désirable fille aux jambes interminables. On parlait durant des soirées entières de Baudelaire, de l’internat (on venait juste d’avoir nos résultats) et du type dont elle était amoureuse.

Quand j’y pense maintenant…

 

La seconde raison est que je pense que ce phénomène ne va pas rester cantonné aux campus américains, et qu’il va probablement se développer chez nous (si ce n’est pas déjà fait). Il reflète en effet les craintes et aspirations profondes de la société, et des jeunes gens en général : peur de l’autre/de l’inconnu (les années SIDA), volonté de ne pas s’engager (vous avez probablement remarqué qu’on nous le serine presque à chaque spot publicitaire : « contrat sans engagement… »…), et malgré cela, l’envie de vivre une sexualité épanouie.

Avoir le beurre et l’argent du beurre, en somme.

 

C’est louable, et à première vue, je trouve cette formule assez sympa. Mais en y réfléchissant un peu, cette évolution qui est le reflet d’un malaise profond aura par soi même des conséquences qui ne feront d’augmenter ce même malaise.

En caricaturant, on ne « couchera » plus qu’entre soi, et l’amour sera considéré comme un sentiment un peu superflu, voire nuisible. Et les enfants dans tout cela ?

 

Des relations sexuelles stériles endogames et surtout totalement dissociées d’un quelconque sentiment amoureux, est-ce donc l’avenir ?