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30/09/2007
Bouteille à la mer.
11:00 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (23)
Yves Klein et l'immatériel
« Donc, je suis à la recherche de la réelle valeur du tableau, celle qui fait que deux peintures rigoureusement identiques en tous les effets visibles et lisibles, tels lignes, couleurs, dessin, formes, format, épaisseur de pâte et technique en général, mais peintes l’une par un « peintre » et l’autre par un habile « technicien », un « artisan » et bien qu’officiellement reconnus tous deux comme « peintres » par la collectivité ; cette valeur réelle invisible fait que l’un des deux objets est un « tableau » et l’autre pas »
Comment étudier cette « réelle valeur », à la fois si immatérielle et pourtant si matérielle (la différence de prix entre un original et une copie !).
Quand je dis étudier, je devrais dire plutôt « vendre ».
Tout d’abord, Klein va vendre des monochromes bleus strictement identiques (même taille, même technique et bien sûr même « sujet ») à des prix différents au cours d’une même exposition dans une galerie italienne.
Puis il va aller plus loin : il va quand même réussir un exploit digne de Manzoni : vendre du vide au prix de l’or.
Petite description de cette performance, au sens propre comme au sens figuré.
Klein a vendu plusieurs « Zones de sensibilité picturales immatérielles » qui comme leur nom l’indique, sont immatérielles.
Leur prix : une certaine quantité d’or fin (24ct).
Dans l’exemple donné par le catalogue, 325 grammes pour être précis (mais ce poids va varier au cours du temps).
L’acheteur donne donc 325 grammes d’or à Klein qui en échange lui donne un reçu tiré d’une sorte de chéquier. Sur le talon du reçu que l’artiste conserve, Klein inscrit le nom de l’acheteur.
Ensuite un rituel précis et codifié commence : Klein balance la moitié de l’or dans un lieu ou personne ne pourra le récupérer, par exemple au fond de la Seine. L’acheteur, lui, brûle son reçu.
Pourquoi brûler le reçu ? Tout simplement, car les 4 premiers acheteurs le considérant comme l’œuvre d’art en elle-même, l’ont encadré et exposé.
Klein a considéré cela comme une transgression de son concept, puisque l’acheteur se retrouve tout de même en possession de quelque chose de tangible. D’où la modification des règles.
Pourquoi balancer la moitié de l’or ?
Bonne question dont je n’ai pas la réponse malgré 319 pages d’un jargon artistico intellectualiste touffu.
Mascarade, mystification ?
Klein le reconnaît bien volontiers : « Aussi incroyable que cela paraisse, j’ai vendu un certain nombre de ces états picturaux immatériels »
Photo et textes tirés du catalogue de la dernière exposition consacrée à Yves Klein au Centre Georges Pompidou (5 octobre 2006/ 5 février 2007).
09:25 Publié dans Divers et variés | Lien permanent | Commentaires (2)
27/09/2007
Mendel et Jacob.
Tout médecin et biologiste a appris que le père de la génétique est Gregor Mendel.
Ce n’est pas tout à fait exact.
On trouve dans la Genèse un texte tout a fait intéressant qui attribuerait plutôt cette paternité prestigieuse à Jacob.
Il s’agit de l’épisode des moutons de Jacob.
Je ne vais pas faire un résumé de l’histoire de Jacob, Wikipedia le fait très bien.
L’oncle (et beau-père) de Jacob est le rusé Laban (nom dérivé de lavan, qui signifie "blanc". Vous allez voir plus loin pourquoi c'est drôle...) qui ne va pas cesser d'essayer de gruger ce pauvre Jacob.
Mais ce dernier a plus d’un tour dans son sac.
Gardien des troupeaux de son oncle, il va demander à Laban comme salaire l’ensemble des moutons tachetés ou noirs à naître. De toute évidence, à l’époque, l’immense majorité des moutons du Proche-Orient étaient blancs. Laban espère donc s’en tirer à bon compte et accepte de bonne grâce ce marché qui lui est à première vue très favorable. Comme il est méfiant et qu'il veut mettre toutes les chances de son côté, il va lui-même séparer son troupeau en deux parties et confier les quelques bêtes tachetées et noires à ses fils (elles resteront sa propriété), qu’il va envoyer à 3 jours de marche de son troupeau immaculé, gardé par Jacob. En séparant les bètes tachetées ou noires des blanches, il espère bien sûr éviter tout croisement, donc toute naissance d'animaux qui deviendraient ipso facto la propriété de Jacob..
Jacob se retrouve initialement donc avec un immense troupeau parfaitement blanc, donc avec un salaire nul.
Au bout de quelques saisons, le troupeau devient majoritairement tacheté et noir, entraînant la colère de Laban.
Comment s’y est pris Jacob ?
Laissons raconter la Bible (toujours la version Louis Segond 1910):
Genèse 30
«…
25Lorsque Rachel eut enfanté Joseph, Jacob dit à Laban: Laisse-moi partir, pour que je m'en aille chez moi, dans mon pays.
26Donne-moi mes femmes et mes enfants, pour lesquels je t'ai servi, et je m'en irai; car tu sais quel service j'ai fait pour toi.
27Laban lui dit: Puissé-je trouver grâce à tes yeux! Je vois bien que l'Éternel m'a béni à cause de toi;
28fixe-moi ton salaire, et je te le donnerai.
29Jacob lui dit: Tu sais comment je t'ai servi, et ce qu'est devenu ton troupeau avec moi;
30car le peu que tu avais avant moi s'est beaucoup accru, et l'Éternel t'a béni sur mes pas. Maintenant, quand travaillerai-je aussi pour ma maison?
31Laban dit: Que te donnerai-je? Et Jacob répondit: Tu ne me donneras rien. Si tu consens à ce que je vais te dire, je ferai paître encore ton troupeau, et je le garderai.
32Je parcourrai aujourd'hui tout ton troupeau; mets à part parmi les brebis tout agneau tacheté et marqueté et tout agneau noir, et parmi les chèvres tout ce qui est marqueté et tacheté. Ce sera mon salaire.
33Ma droiture répondra pour moi demain, quand tu viendras voir mon salaire; tout ce qui ne sera pas tacheté et marqueté parmi les chèvres, et noir parmi les agneaux, ce sera de ma part un vol.
34Laban dit: Eh bien! qu'il en soit selon ta parole.
35Ce même jour, il mit à part les boucs rayés et marquetés, toutes les chèvres tachetées et marquetées, toutes celles où il y avait du blanc, et tout ce qui était noir parmi les brebis. Il les remit entre les mains de ses fils.
36Puis il mit l'espace de trois journées de chemin entre lui et Jacob; et Jacob fit paître le reste du troupeau de Laban.
37Jacob prit des branches vertes de peuplier, d'amandier et de platane; il y pela des bandes blanches, mettant à nu le blanc qui était sur les branches.
38Puis il plaça les branches, qu'il avait pelées, dans les auges, dans les abreuvoirs, sous les yeux des brebis qui venaient boire, pour qu'elles entrassent en chaleur en venant boire.
39Les brebis entraient en chaleur près des branches, et elles faisaient des petits rayés, tachetés et marquetés.
40Jacob séparait les agneaux, et il mettait ensemble ce qui était rayé et tout ce qui était noir dans le troupeau de Laban. Il se fit ainsi des troupeaux à part, qu'il ne réunit point au troupeau de Laban.
41Toutes les fois que les brebis vigoureuses entraient en chaleur, Jacob plaçait les branches dans les auges, sous les yeux des brebis, pour qu'elles entrassent en chaleur près des branches.
42Quand les brebis étaient chétives, il ne les plaçait point; de sorte que les chétives étaient pour Laban, et les vigoureuses pour Jacob.
43Cet homme devint de plus en plus riche; il eut du menu bétail en abondance, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes. »
Genèse 31
« 1Jacob entendit les propos des fils de Laban, qui disaient: Jacob a pris tout ce qui était à notre père, et c'est avec le bien de notre père qu'il s'est acquis toute cette richesse.
2Jacob remarqua aussi le visage de Laban; et voici, il n'était plus envers lui comme auparavant.
3Alors l'Éternel dit à Jacob: Retourne au pays de tes pères et dans ton lieu de naissance, et je serai avec toi.
4Jacob fit appeler Rachel et Léa, qui étaient aux champs vers son troupeau.
5Il leur dit: Je vois, au visage de votre père, qu'il n'est plus envers moi comme auparavant; mais le Dieu de mon père a été avec moi.
6Vous savez vous-mêmes que j'ai servi votre père de tout mon pouvoir.
7Et votre père s'est joué de moi, et a changé dix fois mon salaire; mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du mal.
8Quand il disait: Les tachetés seront ton salaire, toutes les brebis faisaient des petits tachetés. Et quand il disait: Les rayés seront ton salaire, toutes les brebis faisaient des petits rayés.
9Dieu a pris à votre père son troupeau, et me l'a donné.
10Au temps où les brebis entraient en chaleur, je levai les yeux, et je vis en songe que les boucs qui couvraient les brebis étaient rayés, tachetés et marquetés.
11Et l'ange de Dieu me dit en songe: Jacob! Je répondis: Me voici!
12Il dit: Lève les yeux, et regarde: tous les boucs qui couvrent les brebis sont rayés, tachetés et marquetés; car j'ai vu tout ce que te fait Laban.
13Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint un monument, où tu m'as fait un voeu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta naissance.
…
»
Ce « miracle » s’explique très bien par les lois de Mendel.
Les bêtes tachetées ou noires étant largement minoritaires, on peut supposer que le gène « tacheté » est récessif. On peut aussi supposer qu’un animal possédant 2 gènes récessifs ait un phénotype noir ou tacheté. Comme il y a des boucs blancs, on peut aussi supposer que le gène n’est pas lié à l’X.
Un animal hétérozygote B(lanc)/T(acheté) sera blanc.
Un animal homozygote B/B sera blanc.
Un animal homozygote T/T sera noir ou tacheté.
Le troupeau entièrement blanc gardé par Jacob est donc composé d’individus B/B et B/T.
Petits dessins :
J’ai représenté les bêtes tachetées ou noires par le même petit dessin, par souci de simplification.
On voit rapidement qu'il suffit de croiser les animaux de manière opportune et de repérer les bêtes blanches hétérozygotes (ce qui n’est pas difficile en observant plusieurs générations) pour que les bêtes tachetées ou noires deviennent rapidement majoritaires. Et ce, d'autant plus, si comme le fait Jacob on stimule leurs accouplements avec de l'aphrodisiaque à moutons (des branches fraîches dénudées de peuplier, d'amandier et de platane dans leurs auges). Par le même moyen, l'ingénieux et observateur Jacob va aussi sélectionner à son profit les animaux les plus robustes.
C’est sympa d’avoir Dieu derrière soi, mais c’est encore mieux quand on a su trouver une loi biologique qui se cache derrière la nature.
Jacob, l’ancêtre de tous les scientifiques ? La Bible, l'ancêtre de Nature ?
11:50 Publié dans Divers et variés | Lien permanent | Commentaires (3)
Cas clinique : des nouvelles.
08:40 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)
25/09/2007
Art ?
Tout a commencé quand j’ai reçu à la clinique le bouquin sur Yves Klein que j’avais commandé il y a quelques jours.
Un ami médecin qui a aperçu un des monochromes bleus m’a alors dit : « Tu ne crois pas qu’ils se foutent un peu de la gueule du monde ! Je parie que ça vaut une fortune ! ».
Je lui ai répondu que pour moi, toute œuvre qui suscite des interrogations, nous charme et/ou nous permet de voir au-delà de notre quotidien peut être considérée comme de l’art. A partir de là, il en va des goûts et des couleurs.
Ca m’a rappelé un documentaire qui m’avait fasciné il y a quelques années.
« Chacun sa merde » de Hugues Peyret m’a fait découvrir un artiste italien, Piero Manzoni (et ici), et son œuvre majeure, « Merda d'artista ».
Les fins italianisants auront traduit sans problème, pour les autres : « Merde d’artiste ».
Cet artiste contemporain à la vie fort courte (1933-1963) créa en mai 1961 une œuvre composée de 90 petites boites de conserve scellées numérotées et étiquetées en plusieurs langues « Merde d’artiste/contenu net GR 30/conservée au naturel/produite et mise en boite au mois de mai 1961 ». Ces 30 grammes de merde, il les vendait exactement au prix de 30 grammes d’or.
Il n’en a pas vendu beaucoup, la plupart des boites ont été données ou échangées.
Il meurt 2 ans plus tard, a priori de son éthylisme.
Les boites ont alors commencé à se vendre aux enchères, et les prix ont explosé.
La Tate Gallery (et ici) a acheté la boite numéro 4 en 2002 pour 31.826,60 euros.
Le record actuel est de 124.000 euros pour une boite vendue par Sotheby’s à Milan le 23 mai 2007.
Ces 30 grammes de merde valent donc à ce jour le prix d’environ 7.5 kg d’or pur (l’once est ce jour à 516,356 euros).
Que tirer de cette histoire ?
Peut-on appeler ça de l’art ?
L’artiste s’est-il foutu de la gueule du monde ?
Qui est le plus fou : l’artiste ou les gens qui payent des fortunes pour avoir leur petite boite ?
Ces questions restent ouvertes.
Jusqu’à assez récemment, on ne savait pas vraiment si il y avait de la merde dedans. Evidemment, les propriétaires n’étaient pas vraiment enclins à ouvrir leur précieuse petite boite.
Dans le documentaire, une partie de ces derniers, souvent des notables locaux, refusent catégoriquement de croire qu’il y a de la vraie merde dedans.
Posséder un concept un peu potache d’un artiste mort, oui (surtout quand son prix suit une courbe exponentielle). De la merde bien sale, non.
Les autres, souvent grands collectionneurs, s’en fichent. Ils ont conscience de la plus value de leur boite ou de sa valeur artistique, quoi qu’il y ait dedans. Ca leur suffit.
Déjà, faire acheter de la merde virtuelle ou non, même au prix de vente initial relève du grand art, sans faire de mauvais jeu de mots. On peut voir ça comme la tentative d’un artiste de ridiculiser le milieu de l’art.
Mais jusqu’à ce point précis, Manzoni n’a pas encore dévoilé tout son génie
L’apothéose, évoquée par Manzoni vient ensuite: les boites se sont mises à fuir ou à exploser sous l’action de la fermentation et de la corrosion, libérant une odeur atroce. Car c’était bien de la merde qu’il y avait dedans (une compagnie d’assurance l’a faite analyser pour dédommager un collectionneur).
Une certaine panique s’est alors emparée des possesseurs. Certains les ont même mis dans leur frigo pour arrêter la fermentation et conserver leur investissement et/ou leur œuvre d’art favorite.
La Tate Gallery se veut être rassurante : aucun problème détecté (elle a intérêt, vu le scandale provoqué Outre-Manche par cette acquisition). Ne riez pas, le peuple français a la sienne : la boite numéro 31 est au Centre Georges Pompidou.
A l’heure actuelle, 45 boites sur 90 sont endommagées.
Si l'on suppose que l’explosion finale faisait partie du dessein de l’artiste, ses boites, de sculpture, sont devenues performances. Leur valeur n'est donc pas moindre. Par contre, si il s'agit d'un défaut de conception, une boite ouverte et puante va valoir bien moins qu'une boite intègre. Piero Manzoni a évoqué cette éventualité, comme je l'ai déjà dit, mais l'avait-il programmée ?
Est-ce que ces boites valent moins cher que les autres ? Voire plus ? Question à 124.000 euros !
L’art, l’artiste, les collectionneurs, les amateurs et les critiques d’art, les musées, les flux financiers colossaux qui les lient : cette œuvre a réduit en miettes tout ce système en s’attaquant à sa base et en posant une simple question : qu’est ce qui fait la valeur d’une œuvre ?
Sans ses millions pour le mettre hors de porté du ridicule, le marché de l'art contemporain se retouve bien nu comme l'empereur. Et Manzoni est parmi ceux qui l'ont crié le plus fort.
C’est pour cela que je considère ces boites comme des chefs d’œuvre.
23:15 Publié dans Divers et variés | Lien permanent | Commentaires (7)
La petite boutique des horreurs.
Le rapport annuel de l’AFFSAPS sur le contrôle de la publicité des médicaments et des autres produits de santé sur l’année 2006 me semble édifiant.
La publicité représente un poste important de dépenses pour l’industrie pharmaceutique. Le rapport sénatorial que j’avais cité ici précisait que cette dépense annuelle par médecin en France représentait environ 8500 euros.
Autrement dit, les publicités proposées pour approbation à l’AFFSAPS n’ont pas été bidouillées par le cousin Robert sur son Mac durant la fin de semaine. Derrière chaque réclame on retrouve donc probablement une volonté froide et déterminée et de très gros moyens. J’ai donc du mal à concevoir la possibilité d’une regrettable erreur dans l'ensemble de ces cas.
Treize interdictions (25 dossiers), ça peut paraître minime par rapport à l’océan de publicités déversé sur nous en 2006.
Quatre cent trente mises en demeure (1402 dossiers), ça l’est un tout petit peu moins, puisque le rapport précise qu’elles touchent 14.6% des dossiers présentés.
Toutefois tout est relatif, en fonction du point de vue choisi.
Si l’on résonne en statisticien, c’est en effet minime.
Mais du point de vue du médecin qui prescrit des médicaments sur de fausses informations et surtout du patient qui les prend, l’est-ce tant que cela ?
Comment estimer une balance risques/bénéfices quand les poids sont truqués ?
Ce rapport montre à mon sens le manque total de scrupules d’une petite minorité dont je regrette que les cagoules ne soient pas arrachées (les « cas » ne sont en effet pas identifiés)
Je n’ai repris ci-dessous que l’ensemble des cas d’interdiction pure et simple, c'est-à-dire les cas les plus graves. J’ai gardé les noms des sous chapitres car ce plan (avec celui du chapitre "mises en demeure") permet aisément de les classer en grandes familles d’arnaques, et donc de pouvoir les repérer plus facilement à l’avenir dans le discours des visiteurs médicaux.
En parcourant ce rapport, je suis content que la publicité directe aux consommateurs ne soit pas (encore) légalisée en France.
Ce texte ne fait que 17 pages, n’hésitez donc pas à le lire (ici). Il vaut le détour.
L’extension du champ de la population cible
- Cas d’un vaccin communicant largement sur les infections invasives à méningocoques du sérogroupe B alors que l’indication se limite au sérogroupe C
- Cas d’un topique présenté comme favorisant le massage en kinésithérapie alors que l’indication se limite aux brûlures du 1er et 2ème degré
- Cas de la revendication par un corticoïde à action locale d’un traitement prolongé dans le cadre de l’inflammation minimale persistante permettant la prévention de l’asthme et des infections virales rhino-sinusiennes alors que l’indication se limite aux rhinites allergiques saisonnières ou per-annuelles;
- Cas de la présentation par un traitement de phytothérapie de la symptomatologie de la dépression caractérisée alors que l’indication du produit se limite aux manifestations dépressives légères et transitoires
- Cas de la revendication du positionnement d’un antagoniste de l’angiotensine II à tous les stades de l’insuffisance cardiaque alors que son autorisation de mise sur le marché le restreint aux stades II à III en cas d’intolérance aux IEC ou en association aux IEC chez les patients restant symptomatiques sous IEC.
- Cas du positionnement d’un fibrate en prévention primaire des complications athéroscléreuses du diabétique en l’absence de démonstration clinique.
- Cas de la revendication de l’optimisation d’un traitement diurétique par la supplémentation en potassium dans la prévention de la survenue des accidents vasculaires cérébraux
- Cas du positionnement d’un antagoniste de l’angiotensine II dans la prévention en terme de morbi-mortalité en l’absence de démonstration clinique.
- Cas de la revendication d’une parfaite innocuité d’un topique d’AINS alors que l’AMM a validé des effets indésirables locaux et systémiques notamment dans certaines conditions d’application.
La mise en exergue de propriétés non validées par l’AMM
- Cas de la revendication par un protecteur cutané de propriétés d’activation de la microcirculation non reconnues dans l’autorisation de mise sur le marché susceptibles d’oxygéner et de nourrir les tissus en reconstitution.
- Cas de la revendication de propriétés hypoglycémiante et hypolipémiante par un mucilage.
La préconisation d’un schéma posologique non conforme à celui de l’AMM
- Cas de l’incitation par une insuline lente administrée dans le cadre de la prise en charge du diabétique de type 2 insuffisamment contrôlé à une progression systématique des doses quotidiennes sans réévaluation du rapport bénéfices/risques au cas par cas comme le recommande l’autorisation de mise sur le marché.
- Cas de la préconisation d’un traitement au long cours par un laxatif de lest sur la base d’études conduites sur des patients dyslipidémiques et diabétiques à des posologies non conformes à celles recommandées par l’AMM en vue de revendiquer des propriétés hypolipémiantes et hypoglycémiantes.
Concernant le non respect de l’objectivité de la présentation
- Cas de la revendication de l’efficacité d’une association fixe antagoniste de l’angiotensine II et diurétique dans le cadre du traitement de l’HTA sévère sur la base d’une étude où les patients ne présentaient pas d’HTA sévère lors de l’initiation du traitement étudié.
- Cas de revendication d’un meilleur contrôle nycthéméral de la PA et notamment des 4 dernières heures de la MAPA d’un antagoniste de l’angiotensine II par rapport à un concurrent de la même classe thérapeutique pour en extraire des conclusions en terme de morbi-mortalité sur la base d’une analyse secondaire réalisée à posteriori à partir des donnés d’une étude méthodologiquement correcte.
Concernant le non respect du bon usage des médicaments
- Cas de la préconisation d’une supplémentation systématique en potassium chez le sujet âgé traité ou non par diurétiques sans tenir compte des contre-indications et précautions d’emploi relatives à ce contexte.
- Cas du positionnement d’un traitement de phytothérapie dans le cadre des épisodes dépressifs majeurs caractérisés de nature à entrainer une perte de chance pour le patient compte tenu de son indication dans les manifestations dépressives légères et transitoires et des alternatives disponibles ayant fait leurs preuves dans les dépressions sévères.
- Cas de la préconisation d’un mucilage indiqué dans le traitement chronique de la constipation dans le cadre de la prise en charge de patients diabétiques et hyperlipidémiques en raison de ses supposées propriétés hypolipémiantes et hypoglycémiantes de nature à inciter une prise prolongée alors qu’il s’agit d’un traitement symptomatique de courte durée.
18:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (5)