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15/05/2008

Le buste.

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Peut-être avez vous entendu parler de ce buste de marbre trouvé au fond du Rhône ? Les découvreurs pensent qu’il s’agit de César, d’autres sont plus sceptiques. Parmi eux, Mary Beard, professeur de littérature antique à Cambridge et éditorialiste du Times a écrit ce délicieux petit billet. C’est vrai que cette « reconnaissance » au sens propre comme au sens figuré repose sur des arguments indirects : âge estimé du buste, lieu (à proximité d’une colonie fondée par César) et la ressemblance avec son profil sur les monnaies de l’époque.

 

 

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"Vous me reconnaissez ?"

 

Je n’ai pas d’avis sur la question, et d’ailleurs, personne ne m’en a demandé un. Mais je trouve ce buste très beau, très humain. En tout cas bien loin des bustes martiaux et/ou laudateurs que le passé nous a légués, si on part du principe qu'il s'agit bien de César. Ses rides sont profondes, contrairement à ses cheveux qui sont finement sculptés, cheveux qu’il aimait arranger avec soin d’après Cicéron, et qu’il ne se grattait qu’avec circonspection et de façon maniérée, semble t’il :

« Cicéron paraît avoir été le premier à soupçonner et à craindre la douceur de sa conduite politique, qu'il comparait à la bonace de la mer, et à reconnaître la méchanceté de son caractère sous ces dehors de politesse et de grâce dont il la couvrait. « J'aperçois, disait cet orateur, dans tous ses projets et dans toutes ses actions des vues tyranniques ; mais quand je regarde ses cheveux si artistement arrangés, quand je le vois se gratter la tête du bout des doigts, je ne puis croire qu'un tel homme puisse concevoir le dessein si noir de renverser la république. » Mais cela ne fut dit que longtemps après »

 
Plutarque. Vie de césar IV.

 

 

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 Le buste de Berlin

 

 

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 Le buste de Naples.

 

 

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 Le buste de la Cité du Vatican

 

 

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Le buste de Vienne 

21:23 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (3)

Le bec dans l’eau.

Encore un excellent article dans le Canard Enchaîné paru hier.

Pour cette fois, il ne parle pas de médecine mais d’un devoir de mémoire que tout le monde a oublié de faire, politiciens, conseillers politiques, fonctionnaires et journalistes.

Sauf ceux du Canard…

 

 

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Canard Enchaîné du 14/05/08 

La vie grande ouverte.

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Le NEJM a publié aujourd’hui en ligne une « Perspective » de  William E. Boden, et George A. Diamond sur la nouvelle publicité directe pour le consommateur (« Direct to Consummer » ou DTC) sur les endoprothèses coronaires Cypher, commercialisées par Cordis.

Cette campagne passe actuellement sur les écrans de TV américains, et est visible sur le site de Cordis.

 

Le texte est intéressant car il est équilibré (les auteurs ne semblent pas être des ayatollahs anti DTC) et il pose de bonnes questions.

 

La première : quel peut-être l’intérêt pour le public d’avoir une information sur un matériel médical aussi sophistiqué qu’une endoprothèse ? Et notamment sur une préférence à apporter pour une marque, vis-à-vis d’une autre ?

 

Comme le disent les auteurs :

« But in making the leap from pharmaceuticals to medical devices, the ad campaign raises important questions regarding the net societal benefit of medical advertising directed at the lay public. Even if there is an overall benefit from the unfettered transmission of information in a free society, has industry crossed the line this time? In the ad for Cypher, a device is being promoted to millions of people who are ill-equipped to make judgments about the many clinically relevant but subtle and complex therapeutic issues that even specialists continue to debate. »

 

L’information au public apportée par la DTC, l’argument phare donné par ses défenseurs atteint ici une limite évidente.

Par ailleurs, les auteurs montrent dans un tableau tout à fait parlant la différence entre les informations apportées par la publicité TV, le site web et celles données par les livrets d’informations aux patients qui reprennent l’intégralité des effets secondaires de la fiche produit de la FDA.

 

 

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Aux Etats-Unis, il existe une tolérance pour les campagnes télévisées qui ne peuvent donner toutes les informations en 30 secondes. Toutefois, elles se doivent d’orienter le téléspectateur vers des sources plus exhaustives.

La publicité du stent Cypher respecte donc parfaitement la loi américaine.

Mais que dire du dévoiement de son esprit ?

 

Peut-on encore parler d’information « juste et équilibrée » quand il existe une telle distorsion entre les données existantes, réelles, et celles qui sont apportées au public ?

 

La DTC est une manne pour l’industrie. Le texte du NEJM précise notamment que pour 35% des produits pharmaceutiques vantés, chaque dollar investit dans une campagne publicitaire peut rapporter jusqu’à 2.5 en plus.

Comment donc espérer que l’industrie respecte ses engagements et s’autorégule, vœux pieux avancés par ceux qui tentent de faire avancer ce dossier auprès de la communauté européenne ?

Comme je l’ai déjà dit dans cette note, il ne faut pas compter sur les agences de régulation pour assurer l’ordre.

Imaginer que l’industrie pharmaceutique ne franchisse pas la ligne rouge si la publicité directe était autorisée en Europe, c’est comme imaginer qu’un gamin affamé ne se jette pas toutes mains ouvertes dans les bocaux à bonbons d’une confiserie.

 

 

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Boden WE and Diamond GA. DTCA for PTCA—Crossing the line in consumer health education? N Engl J Med 2008: 358:2197-2200.

 

Campagne publicitaire visible sur le site américain de Cordis/Cypher.