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12/02/2008

Les statistiques.

J’ai essayé de m’y remettre car dans le cadre de mon EPP, je dois monter une petite étude statistique, et aussi de manière générale afin d’essayer de mieux décrypter les études.

J’ai récemment trouvé un bouquin qui me parait excellent, notamment son chapitre sur les modalités d’utilisation des tests statistiques.

Si le Student, le Fisher-Snedecor,  le chi² de McNemar, le Wilcoxon, le Kruskall-Wallis, ou le Kolmogorov-Smirnov vous empêchent de dormir en dansant une sarabande infernale dans votre tête, à quelques mois de la thèse, ou d’un travail d’analyse de données, sautez sur ce livre :

Statistique Epidémiologie (2ème édition)

Thierry Ancelle

Maloine.

J’ai même réussi à comprendre l’analyse de survie de Kaplan-Meier, qui m’avait donné tant de sueurs froides avant ma thèse, c’est dire comme cet ouvrage est didactique !

 

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11/02/2008

Multirécidiviste.

Mon aide soignante m’annonce que madame X, que j’avais jugée condamnée l’an dernier vivait toujours.

« C’est vrai que je suis un peu pessimiste… »

« Tu te souviens, tu m’avais fait pleurer. »

Je m’en souviens, j’avais été peut-être un peu directe avec cette femme porteuse d’une cardiopathie ischémique sévère qui à l’époque n’était pas encore mon aide-soignante.

« Oui, je suis comme ça. Toutefois, j’y vois deux avantages : je n’ai que des bonnes surprises, et le temps me donne toujours raison ».

« Oh ! »

J’ai cru qu’elle allait encore pleurer.

 

Un peu plus tard, un patient quitte les consultations en allant dans la mauvaise direction. Je dis à  la même aide-soignante: "Rattrape le! De toute façon, avec le coeur qu'il a il ne peut aller très loin! ".

Uhmm, je me suis alors rappelé que le sien n'était pas en bien meilleur état...

 

 

 

Nième note pour moi-même : ne parler avec parcimonie et qu’en cas d’absolue nécessité.

 

13:05 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)

Les étrennes posthumes.

Mes grands parents paternels habitaient une bourgade tuberculeuse au beau milieu de nulle part, dans l’Ain (double pléonasme).

Pour être exact, si mon grand-père était bien le mien, son épouse, que j’ai pris pour ma grand-mère biologique jusqu’à l’âge de 15 ans était sa seconde épouse.

Premier mariage : mon père, second mariage, mon demi-oncle.

Après le divorce de mes parents, mes grands-parents maternels et moi « grimpions » les voir une fois par an.

Je ne serais pas hypocrite, mais la grosse enveloppe avec laquelle je revenais chaque fois aidait grandement à supporter un voyage en voiture peu agréable et surtout l’insupportable odeur de fromage aigre qui habitait leurs vêtements et leur maison surchauffée aux fenêtres toujours fermées. C’est vrai qu’ils étaient fromagers, chacun le quintal largement dépassé, et qu’ils habitaient au dessus de leur florissant commerce. Ils n’ont jamais pris de vacances, ne dépensaient jamais un sou de trop et travaillaient tous les deux comme des brutes.

Je trouvais ces journées un peu pénibles à cause de l’odeur de fromage, donc, à cause du caractère un peu difficile de mon grand-père paternel (dont j’ai un peu hérité, soyons honnête), et de l’ombre toujours présente d’un père divorcé qui leur faisait un peu honte. Ils ont bu jusqu’à la lie la gêne que mon père leur a procuré en nous abandonnant, moi et ma mère, pour son anesthésiste. Mais cela est une autre histoire.

On peut rajouter à cette ambiance étouffante mon demi-oncle, schizophrène à l’équilibre assez instable, habillé constamment en rocker à la Dick Rivers époque Schott, été comme hiver. Ce demi oncle au regard vaguement inquiétant était imprévisible, et se laissait souvent entraîner dans des aventures coûteuses (parfois 3-4 accidents de voiture par an) ou qui remplissaient ses géniteurs de honte. Je crois même que mon grand-père le soupçonnait d’avoir fait une chose encore bien plus inavouable.

Chaque voyage était donc pour moi un peu pénible, mais rémunérateur.

Ce n’est que bien plus tard, après la mort de mon grand-père, et lorsque sa seconde femme était entrée dans l’évolution terminale de sa maladie, et que trop grand, je n’avais plus droit aux étrennes, que je me suis rendu compte qu’ils étaient peut-être frustres mais loin d’être dénués de finesse et qu’ils m’aimaient, alors que moi je n’attendais que mon enveloppe.

La cruauté aveugle des adultes n’est parfois rien par rapport à celle des enfants et des adolescents.   A l’enterrement de celle que j’ai considéré (et que je considère toujours) comme ma grand-mère, j’ai retrouvé il y a 4-5 ans mes demi-sœurs et mon demi-frère, avec lesquels je n’avais, et je n’ai à l’heure actuelle aucun contact.

Nous discutions de notre père, un peu à l’écart, parfois dérangés par les condoléances d’un inconnu, quand un membre de la famille, tout aussi inconnu, s’imposa entre nous et nous interpella.

En gros, il accusait notre défunt père d’avoir détourné les économies d’une vieille tante et nous demandait si nous en avions bien profité. Bien évidemment, nous étions tous les quatre étonnés et avons nié avoir reçu quoi que ce soit. De toute façon le seul héritier est mon demi-oncle, et encore qu’en partie, car il est sous curatelle.

Bref, à l’issue de cet incident pénible, j’ai découvert que le village prêtait à ma famille paternelle une fortune de « plusieurs millions ». C'était d'autant plus marquant que dans ces régions où le gain est aussi âpre que les âmes qui y habitent, l'activité principale des gens qui ont des biens, après s'être tué 14 heures au travail chaque jour, bien sûr, est de faire croire aux autres qu'ils n'en ont pas plus qu'eux.

Je parle de cette histoire à ma mère qui les savait aisés, mais pas à ce point.

Des mois se passent. Il y a deux mois, ma mère, qui était sûre, en vraie dauphinoise, que ma « grand-mère » m’avait quand même laissé quelque chose via une assurance-vie a contacté l’AGIRA.

J’étais assez dubitatif, mais comme l’épisode du gratin vous l’a peut-être laissé entrevoir, ma mère a un caractère aussi un peu difficile (et j’en ai aussi hérité), j’ai donc prudemment laissé faire.

Il y a deux jours, la réponse arrive par la poste. Je n’ai même pas pensé que ça pouvait être cela. Quand j’ai compris, j'avais déjà ouvert l'enveloppe et lu la brève missive. J’ai lu et relu plusieurs fois le nombre de décimales indiqué, la main droite tremblante.

J’ai appelé ma mère pour qu’elle le lise avec moi.

C’étaient bien 405 euros et 12 centimes.