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20/11/2008
Pom pom pom pom (suite)
Le podcast de l’émission « Service Public » de ce matin sur Radio France, au cours de laquelle a été diffusée ma petite intervention de lundi dernier sera disponible quelques jours ici. Le streaming est là (format Real Player).
13:09 Publié dans Prescrire en conscience | Lien permanent | Commentaires (8)
18/11/2008
Un nouveau métier.
Hier, j’ai découvert un nouveau et stupéfiant métier.
Importateur de médecins.
Evidemment, je caricature, mais permettez-moi de faire pour une fois un peu de sensationnalisme.
J’ai eu au téléphone un homme tout à fait charmant et intelligent qui désirait me connaître après avoir lu cette note (ce n’est pas parce que je sais dorénavant que vous me lisez que j’écris cela).
Il a monté il y a 3 ans une société qui facilite l’implantation de médecins de la CEE au sein de zones rurales dévitalisées. Il va voir les médecins sur place (Allemagne, Bulgarie, Roumanie, Belgique), fait une évaluation de leur sérieux (en dehors de leurs capacités professionnelles, m’a-t’il bien précisé) et si ils sont aptes, il les présente à des élus désireux que leur population puisse avoir accès à un médecin.
Sa société est rétribuée par les collectivités locales, et depuis 3 ans a facilité l’implantation d’une quarantaine de médecins étrangers.
Il est bien sûr encore un peu trop tôt pour se faire une idée correcte du taux de réussite de ce genre très particulier et très délicat de greffe.
En tout cas, c’est encore un signe, que comme le dit très bien le toubib, nous allons droit dans le mur.
Mon interlocuteur a utilisé la fameuse métaphore du désespéré qui vient de sauter d’un immeuble et qui se dit, arrivé au second que tout va bien pour l’instant pour illustrer l’attitude des pouvoirs publics.
Source: Atlas démographique médical 2008-CNOM.
C’est dans cette même note qu’un maire a lancé un SOS dans les commentaires (SOS que j’ai repris ici).
Et ces signes de délitement de notre tissu sanitaire s’accumulent.
Il y a quelques semaines, j’ai reçu un mail qui m’a stupéfié.
Un fonctionnaire d’une PMI (Protection Maternelle et Infantile) d’un Conseil Général dont je tairai le département m’a adressé ce message :
« Bonjour,
Suite à la visite de votre Blog, je me permets de solliciter votre avis de professionnel.
http://grangeblanche.hautetfort.com/archive/2006/02/11/re...
Dans le cadre de nos opérations de recrutement, nous rencontrons énormément de difficultés à pourvoir nos postes de médecins (exemples de profil ci-joint). Ainsi, nous envisageons une opération de communication type "petit déjeuner" autour de nos fonctions au service du public usager et de la médecine. Quelle approche envisager pour attirer le plus possible de médecins à cet événement ? Peut-on s'appuyer sur l'ordre des médecins ou toutes autre organisation [sic] pour nous fournir une liste des praticiens ? A quel moment de la semaine, de la journée il est préférable d'organiser un tel événement ?
…
Je reste à l'écoute de vos conseils et remarques,
Vous remerciant d'avance,
Bien cordialement »
Si cela se trouve, dans quelques années, ce ne sera pas de soigner les gens qui motivera en premier les jeunes qui aspirent à devenir médecin, mais simplement d’avoir pour eux et leur entourage un accès correct aux soins.
C’est terrible, mais il m’arrive parfois de me faire cette réflexion, sans ironie ou cynisme.
Etonnant, non ?
Non, effrayant.
11:35 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (13)
Gomorra.
J’ai terminé ce roman de Roberto Saviano hier au soir.
Mon impression est un peu mitigée.
Contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit pas d’un roman, mais d’une énumération de trois cent cinquante six pages de faits sur la camorra. C’est un peu longuet…
D’un autre côté, si l’on va au-delà de cette présentation austère, on découvre l’étendue de l’emprise des clans camorristes sur la région napolitaine, et la taille de leur empire qui s’étend jusqu’à Aberdeen.
On y trouve quelques morceaux de bravoure.
Les gamins qui passent un rite d’initiation pour leur entrée dans la camorra, afin d’éprouver leur courage : on leur fait porter un gilet pare-balles et on leur tire une rafale de pistolet mitrailleur dessus.
Un parrain qui se fait construire une villa luxueuse dont les plans et la décoration intérieure sont les mêmes que la villa de Tony Montana dans le Scarface de Brian de Palma.
Quatorze mille six cent mètres, avec une base de trois hectares : la taille estimée du monceau d’ordures parfois hautement toxiques « traitées » illégalement par la camorra, c'est-à-dire enterrées, balancées dans la mer, ou brûlées, en dépit de toutes les règles communautaires. Un véritable génocide écologique.
« A la mondragonese ». Ce n’est pas une façon d’accommoder les pates, mais de se débarrasser d’un corps : on le jette dans un puits en pleine campagne, et on y balance ensuite une grenade. Le corps est réduit en bouillie et enseveli sous des tonnes de terre.
Depuis la publication de ce roman, Saviano vit sous protection policière, traqué par les clans de la Camorra.
Gomorra. Dans l’empire de la camorra
Roberto Saviano
Editions Gallimard.
08:13 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1)