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28/06/2007

Sherlock Holmes.

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Ce que je préfère dans ce métier, c’est sortir des sentiers battus. L’hypertension à 141/91, l’angine de poitrine stable depuis 20 ans, la précordialgie atypique chez la minette de 19 ans et les palpitations chez les couples au chômage et en instance de divorce sont certes intéressants, mais ça fait du bien de voir autre chose parfois.

J'aime beaucoup me confronter à des histoires un peu différentes, et qui sont autant de petites « énigmes » médicales.

Le plus intéressant est d’écouter un patient et d’essayer de deviner ce qui ne va pas chez lui.

Petit exemple ce matin.

 

Homme de 38 ans adressé par son généraliste pour un bilan de précordialgies.

Tabagisme à 1 paquet par jour, et un peu de cholestérol.

Les douleurs sont très atypiques et m’évoquent rien de coronarien.

A l’examen, rien, tension à 145/80 bras droit et 130/80 bras gauche.

Puis, il me raconte qu’il est tombé lourdement en moto sur le côté gauche il y a 8 mois. Il a fait un malaise vagal 15 jours plus tard et ses douleurs reviennent régulièrement depuis lors. Il a fait de petits malaises, étiquetés « crises d’angoisse ». Mais il n’a pas l’air angoissé du tout.

Je lui dis alors que je lui prescrirai un scanner thoracique pour vérifier l’absence de lésion thoracique post traumatique (genre anévrysme ou faux anévrysme de l’aorte thoracique…).

A l’époque, on lui avait fait un grill costal qui n’avait rien montré.

Je l’allonge pour lui faire l’échographie, et je trouve une rupture d’un des cordages de la petite valve  mitrale.

Ce n’est pas très banal pour cet âge, surtout en dehors de tout contexte d’endocardite ancienne ou récente. Ses valves et ses cordages sont normaux par ailleurs, je ne retrouve aucun remaniement myxoïde. Il a de la chance, sa valve mitrale est parfaitement continente, malgré la perte d’un cordage.

Je pense donc qu’il l’a rompu à l’occasion du traumatisme thoracique.

En tout cas, c’est un argument supplémentaire pour lui faire passer un scanner thoracique…

 

Je vous donnerai le résultat.

A suivre.

 

13:15 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)

27/06/2007

On parlait de quoi ?

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De vous, Docteur !

Un article du NY Times m’a fait découvrir une étude originale publiée dans « The Archives Of Internal Medicine » le 25 juin dernier :

Physician Self-disclosure in Primary Care Visits. Enough About You, What About Me? Susan H. McDaniel, PhD; Howard B. Beckman, MD; Diane S. Morse, MD; Jordan Silberman, MAPP; David B. Seaburn, PhD; Ronald M. Epstein, MD. Arch Intern Med. 2007;167:1321-1326.

Malheureusement, je n’ai pas accès à ce journal en texte complet (d’ailleurs, si quelqu’un pouvait me l’envoyer sur mon mail, je lui serais très reconnaissant…), je n’ai donc pu lire que le résumé.

L’étude s’est intéressée à ce que nous dévoilons de notre vie professionnelle ou privée aux patients au cours d’une consultation.
Nous le faisons (presque) tous, car, comme le soulignent les auteurs, nous raconter nous donne  l’impression d’améliorer la qualité de notre relation au patient en la rendant plus humaine, plus conviviale…

Mais peut-être, le faisons nous aussi et surtout pour flatter notre ego ?

 

Ce mode de communication médical est-il utile au patient, et est-il fréquent ?
C’est ce que les auteurs ont cherché à mettre en évidence.


38 consultations sur 113 (effectuées par 100 généralistes) ont été le réceptacle de 73 « confidences » de médecins sur leur vie personnelle.
14% confidences ont servi de réponse aux questions des patients.
60% ont suivi la description
par le patient de symptômes, ou de sentiments ou de leur famille.
40% n’avaient aucun rapport avec ce qui précédait (« unrelated »).
A seulement 29 reprises (21% des cas), le médecin est revenu à ce préoccupait son patient avant qu’il n’ait digressé sur sa propre vie.
85% des confidences étaient jugées « inutiles » par les auteurs de l’article.
Enfin, 11% des confidences étaient franchement hors contexte (« disruptive ») avec la conversation qui précédait.

Dans l’article du NYT, un des auteurs, le Dr Beckman se dit étonné par les résultats mais voit les choses avec humour :

“We found that the longer the disclosures went on, the less functional they were,” Dr. Beckman said. “Then the patient ends up having to take care of the doctor and then the question is who should be paying whom.”


Ca me rappelle mon pire cas de « Physician Self-disclosure » quand j’étais CCA : un patient enseignant avec qui je discutais bouquins 15 minutes et de lui moins de 3 minutes. Nous nous échangions des bons titres et juste avant de partir je lui lançais « Et au fait, comment ça va ? ».
Même à l’époque, bien avant d’avoir lu ce résumé, j’avais honte et me promettais chaque fois de ne plus le refaire, en vain.

19:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (7)

24/06/2007

R.I.P.

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Les laboratoires Sanofi-Aventis ont le regret de vous faire part de l’enterrement du Rimonabant aux Etats-Unis, à l’unanimité des experts de la FDA le 14 juin dernier.

 

 

In memoriam ici, ici et ici.

 

 (En Allemagne, ça ne va pas fort non plus)

 

18:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (5)