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13/04/2005

Mémoire.

medium_luther-bible-frontispiece-1541.jpgEst-ce que l’ADN a de la mémoire ?
L’eau en aurait bien une.
Donc pourquoi pas ?

Je suis athée depuis tout petit.
Le seul cours dont je me sois fait virer était un cours de catéchisme.
J’ai toujours détesté Louis XIX.
J’ai toujours pensé qu’avoir un lien direct avec la Divinité était mieux que passer par des intermédiaires.
Je me suis toujours senti proche des juifs, et de leur amour des Textes.
Je préfère nettement la sobriété à la profusion, le noir et le blanc au doré.
Je n’arrive pas à me défaire d’une certaine rigidité d’esprit, qui peut survenir sans crier gare, à tout moment, et d’un certain rigorisme quand aux règlements.
J’ai été très ému en visitant le Musée du Désert dans les Cévennes.

Bref, si j’avais dû croire, j’aurais été protestant.
Je l’ai toujours dit.

Très récemment, j’ai découvert que deux petits hameaux du canton de Vaud en Suisse portaient mon patronyme (qui est assez rare : XX naissances entre 1966 et 1990 en France, seulement XX entre 1891 et 1915, uniquement dans l’Ain)
Sur son site, un passionné de toponymie des localités de Suisse Romande (si si, cette passion existe aussi…) note que le nom de ces hameaux provient d’un patronyme.
Le mien.
Ma famille paternelle est originaire de l’Ain, non loin de la frontière suisse.
Je présume qu’il ne s’agit pas d’un hasard, je pense m’être découvert des lointains ancêtres suisses.
Donc, assez probablement protestants à l’origine.
Pourquoi ont-ils émigré en France ? Pourquoi sont-ils devenus catholiques romains ?
Mystère.
Ca fait beaucoup de syllogismes tout çà, mais bon, j’ai trouvé ces hasards assez troublants.

J’aime imaginer avoir gardé cet atavisme protestant en moi.
Bon, si ma famille a émigré de Suisse pour fuir les persécutions desdits protestants, je n’aurais pas trop l’air fin…

Je vais faire un petit voyage en Suisse cet été, je passerai voir « mes » hameaux.
J’espère en apprendre plus.

Un site pour les généalogistes en herbe.

 

Note éditée le 19/08/2006 

22:20 Publié dans Mon passé | Lien permanent | Commentaires (2)

Clara et la pénombre.

medium_clara_y_la_penumbra.jpg
Ce roman publié en France en 2003, se déroule en juin 2006.

C’est un roman d’anticipation, mais sa proximité nous permet rapidement de retrouver ses repères (ce n’est pas du Philip K. Dick…).

L’Art a connu une révolution majeure ("l'hyperdramatisme"), le support inerte, jugé dépassé, a été remplacé par des êtres humains. Une sorte de « Body Art », mais nettement plus évolué.

Les supports humains, ou « toiles » sont « apprêtées » par le peintre, c'est-à-dire que l’artiste va leur donner une humeur, des sentiments qu’il veut représenter. Ce n’est ni plus ni moins qu’une préparation psychologique, mais qui peut aller assez loin.
Ensuite, l’artiste peint sur son sujet, et éventuellement crée un décor autour.
La « toile » doit rester parfaitement immobile durant un nombre d’heures fixé à l’avance (l’auteur décrit les artifices qui permettent cet exploit).
La « toile » est alors louée à prix d’or à de riches collectionneurs. L’artiste reste toutefois propriétaire de l’œuvre. En gros, on ne demande pas son avis au support.

Le Leonard de Vinci de ce nouvel Art est un Maître inaccessible, Bruno Van Tysch.
La fondation qui porte son nom fait donc du commerce d’oeuvres d’art vivantes; immensément prospère, elle a sa propre police, et fait plier les gouvernements devant elle.
Ca, c’est de l’Art, de la haute couture
Mais, il existe un prêt à porter !
En effet, se décline aussi tout un mobilier fait d’êtres humains, que tout un chacun peut avoir à la maison ou au bureau.

Le roman est un thriller, ou des « toiles » sont sauvagement assassinées.
Deux enquêteurs travaillant pour la fondation « Van Tysch » et un policier vont partir à la recherche du psychopathe.
Le policier cherche un assassin, les deux enquêteurs, un vandale.

Globalement, ce roman n’aurait pu être qu’une banale histoire de « serial killer ».
Mais l’auteur, José Carlos Somoza, né en 1959 à La Havane, et psychiatre de formation apporte de nombreux éléments qui rendent ce livre envoûtant.

D’abord, une réflexion sur l’Art : qu’est-ce que l’Art ? Peut-il tout se permettre ? A-t-il des limites ?
Et surtout, que serait l’Art sans argent ?
Comme vous le savez, j’essaye de sortir de mon quotidien par la lecture, et aussi en collectionnant des toiles qui me plaisent. Petite collection, très modeste en taille et en valeur, mais qui m’a permis de m’ouvrir un monde que j’ignorais totalement, celui de l’Art, et des Artistes.
J’ai découvert cet ouvrage au début de ma passion.

Ensuite, la déshumanisation des « toiles » pose la question de la place de l’être humains dans notre société ou l’argent est Roi.
Est-ce que ce vraiment si aberrant ?
Quand je vois la multiplication exponentielle des « Hôtesses d’Accueil » dans les congrès, ou dans n’importe quel magasin, je me pose la question.
Elles sont calibrées, sélectionnées, suivent une formation spécifique.
Elles ne sont là que pour faire joli.
Essayez de leur demander un renseignement, quel qu’il soit…
Certes, cela a toujours existé, mais jamais à cette échelle. Même l’Administration s’y met.
De plus, les médias actuels véhiculent aussi l’idée que l’argent peut tout acheter.
Vous allez rouler une pelle à tout un troupeau de vaches normandes, pour le plaisir de nos téléspectateurs.
Non ?
500.000 ?
Le champ est là-bas, n’oubliez pas le dentifrice à la chlorophylle…

Le message est clair, ceux qui ont de l’argent peuvent tout se permettre, même déshumaniser les autres.
Actuellement, pour peu que vous payez un peu plus quoique ce soit, vous devenez "exclusif", "VIP", "privilégié", membre d'un"club".
Client ED, certes, mais client "VIP gold".
Ceci me fait sourire, mais qu'est-ce que ce message véhicule pluri quotidiennement?
Encore une fois, que l'argent rend "privilégié", vous rend supérieur au pauvre pékin à côté de vous.
Ce retour des privilèges, basés sur l'argent, me fait froid dans le dos.
Car il réintroduit, et rend présentable la notion de classe sociale, de stratification de la société, d'êtres supérieurs, et d'autres, un peu moins.
Voire inférieurs.

Ma famille est plutôt aisée, certes.
Mais on m'a toujours inculqué deux notions, que j'ai fais miennes:
- Avoir de l'argent ne se montre pas (vieux précepte dauphinois)
- Avoir de l'argent ne rend pas meilleur ou supérieur aux autres.

Bref, après cette digression, revenons au livre.
Ne soyez pas rebutés, l’auteur écrit très bien, clairement, il n’y a aucun passage obscur.
Je me suis laissé prendre par l’intrigue, et cet univers un peu glacé, qui me semble devoir être notre futur.


L'écrivain se dévoile, en partie, ici.

15:40 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)

12/04/2005

Solutions.

medium_medium_boy-books.3.gif« Le propriétaire de la ferme du manoir, Mr. Jones, avait poussé le verrou des poulaillers, mais il était bien trop saoul pour s’être rappelé de rabattre les trappes. »
La Ferme des Animaux, George Orwell

« Le 16 août 1968 on me mit dans les mains un livre dû à la plume d’un certain abbé Vallet, Le manuscrit de Dom Adson de Melk, traduit en français d’après l’édition de dom J. Mabillon (aux Presses de l’Abbaye de la source, Paris 1842). »
Le Nom de la Rose, Umberto Eco

« 3 janvier 1938. »
Le Roi Des Aulnes, Michel Tournier

« Bon, c’est parti. »
Thérapie, David Lodge

« L’adolescente est nue sur un podium. »
Clara et la Pénombre, José Carlos Somoza

« J’ai rêvé l’autre nuit que je retournais à Manderley. »
Rebecca, Daphnée du Maurier

19:09 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)