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09/03/2007

Quizz ECG : résultats.

L’ECG montre un flutter atrial 2/1. La cadence ventriculaire est un peu ralentie par les bêtabloquants.

En effectuant un massage sino-carotidien, on démasque bien des ondes F (flèches rouges).

 

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Cette patiente est passée aux urgences ou personne n’a fait le diagnostic.

 

Elle bénéficiera d’une ablation dans 15 jours, sous couvert d’un traitement anticoagulant.

17:05 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

08/03/2007

African Scam, le retour

Encore un scam arrivé ce jour. Mais celui-çi est francophone (c'est de plus en plus fréquent) et un peu différent des autres.

Sinon le blabla est toujours le même.

 

 

 

Bonjour,

 

Je suis Mr CLAUDE GUILLETTE,  ressortissant Canadien vivant à Abidjan capitale économique de la Côte d'ivoire.

 

J’ai un cancer de la gorge et cela me fait terriblement souffrir en ce moment.

J'en suis même devenu aphone,ne me permettant plus de pouvoir communiquer oralement,j'ai donc été obligé d'apprendre le langage des signes .

 

Mon médecin traitant vient de m’informer que mes jours sont comptés du fait de mon état de santé dégradé si je ne m'expatriai pas.

 

J'ai eu pour conseil de me présenter chez le Professeur David Khayat, cancérologue de renommée mondiale et très émérite.L'afrique ne possédant pas de mèdecin à la hauteur de mon mal.

Ma situation matrimoniale est telle que je n’ai ni femme(cette dernière repose en paix) et encore moins des enfants à qui je pourrais léguer mon héritage,le fruit de dure labeur durant toute une vie.

 

J'avais fais un compte bloqué pour mes enfants afin qu'ils puissent avoir un avenir sûr et sans encombres à l'abri du besoin matériel.J'avais donc versé une somme de 2.500.000 $Canadiens sur un compte bloqué.

 

Mais n'ayant pas eu d'enfants,j'envisage de faire débloquer ces fonds afin de pouvoir me rendre chez le Professeur David Khayat pour me faire soigner.

 

Où le problème subsiste,c'est que pour faire débloquer le compte,je perdrai pratiquement la moitié de mon argent étant donné que la date à laquelle le compte doit être débloquer n'est pas encore arriver.

 

La seule solution,il me faudrait donc faire une donation à une tièrce personne et de préférence vivant hors de la Côte d'Ivoire le pays où j'ai passé toute ma vie et où je suis actuellement.

Voilà pourquoi je vous contacte aujourd'hui afin que vous me veniez en aide.

 

Si vous vous sentez le coeur assez bon pour mener à bien cette mission,je voudrai avoir les informations suivantes :

Votre numéro de téléphone et si possible le

fax et surtout votre nom complet.

 

Je compte sur votre bonne volonté et surtout l'honnêté afin que tout ce passe bien.

 

Dans l’attente de vos nouvelles, recevez mes très cordiales salutations.

 

Mr CLAUDE GUILLETTE

 

 

19:20 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (16)

La grande improvisation.

Je lis actuellement « La grande improvisation. Benjamin Franklin, la France et la naissance des Etats-Unis » de Stacy Schiff (chez Grasset).

 

Ce bouquin décrit l’action auprès de la cour de Louis XVI de Benjamin Franklin (séjour à Paris : 1777-1785) en faveur de la jeune république américaine (Déclaration d’Indépendance en 1776).

 

Imaginez une France encore mortifiée de la défaite de 1763 devant nos ennemis ataviques, les anglais et leurs alliés. Les finances du pays sont au bord du gouffre, et la Marine Royale anémique comparée à la « Navy »,  mais la volonté de revanche des élites est immense.

 

Survient la Déclaration d’Indépendance de 13 obscures colonies anglaises, de l’autre côté de l’Atlantique. Qui plus est, ces colonies demandent aide et assistance au Royaume par l’intermédiaire de plusieurs émissaires, dont Benjamin Franklin.

Ce dernier va s’employer à transformer le ressentiment français en aide matérielle et pécuniaire, sans pour autant vouloir quitter les bras d’un colonisateur pour se jeter dans ceux d’un autre.

Durant les premières années, Louis XVI (qui a 23 ans en 1777) va aider les insurgés le plus discrètement possible, notamment en usant d’intermédiaires privés (donc facilement jetables) dont le fameux Beaumarchais (et oui, l’auteur) et d’autres affairistes bien plus louches. La cause américaine va en effet exalter toute une jeune génération avide de gloire (par exemple Lafayette), d’argent, ou plus rarement idéaliste. Le chef d’orchestre de cette aide est son Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, le rusé Comte de Vergennes. L’intérêt de Versailles est multiple : faire courber l’échine de l’anglais à bon compte dans une guerre lointaine, faire voir à l’Europe que le Royaume y a encore une place centrale, ouvrir de nouvelles voies commerciales et éventuellement récupérer le Canada français perdu justement en 1763.

 

Les anglais sont eux aussi exsangues, ils ne sont pas prêts à déclarer une nouvelle guerre à la France, mai désirent bien évidemment garder leurs colonies, quittes à leur octroyer une indépendance partielle (ce que Versailles ne veut à aucun prix). L’ambassadeur du Roi George III à Paris est le vaniteux Lord Stormont.

 

Le livre raconte donc ce sulfureux ménage à trois ou  chacun ment aux deux autres pour son propre compte. Pour rajouter du piment, les émissaires américains (ils sont 3, dont Benjamin Franklin) se détestent cordialement et leur résidence à Passy grouille d’espions anglais, à la solde de Versailles, quand ils ne sont pas doubles ou triples.

 

Bon, j’avoue avoir failli abandonner plusieurs fois, tant le ton est empesé et les clins d’œil incompréhensibles à un non américain, nombreux. D’un autre côté, n’étant pas sûr de finir (174 pages sur 394), je voulais vous en parler car l’Histoire comporte quand même quelques perles qui se méritent par une lecture un peu pénible.

 

La plus belle de toute est la rencontre de Benjamin Franklin et d’un Voltaire vieillissant.

Le premier va demander au second de bénir son petit-fils (qu’il avait emmené à Paris avec lui). Et le second va le faire en disant ces quatre mots : « Dieu et la Liberté ». Comme l’auteur le souligne, ce geste est curieux de la part d’un rationaliste anticlérical et d’un agnostique confirmé, mais logique puisqu’ils sont en définitive « coreligionnaires ».

Les autres perles découlent du contraste frappant entre les fastes décadents de l’Ancien Régime et l’austérité des représentants américains qui sont souvent imprimeurs (métier initial de Benjamin Franklin), serruriers, petits exploitants agricoles.

 

Un témoin raconte l’arrivée de ses derniers, et notamment Benjamin franklin à Versailles : « On l’aurait pris pour quelque gros fermier, tant était violent le contraste avec les autres diplomates, tous poudrés, en grande tenue et couverts d’or et de rubans ».

 

Les Nobles sont stupéfaits par la volonté des américains de travailler et de faire du commerce. Le mot « industrie » n’acquiert d’ailleurs sa signification actuelle qu’à cette époque, ce qui a posé des problèmes à Benjamin Franklin pour traduire certains textes de l’anglais au français.

Ces mêmes nobles se voient demander la profession de leur père quand ils débarquent en Amérique.

 

Les émissaires effarés, descendants des puritains du Mayflower sont invités dans des soirées somptueuses par des trios : mari, femme et amant déclaré, dont il n’est pas rare que ce dernier soit un Evêque et qu’il rétribue le premier pour les faveurs de la seconde.

 

L’abbé Raynal, turbulent personnage bien connu de la Cour dînait un soir avec les américains. Il leur exposait doctement qu’ils étaient des êtres inférieurs, des avortons sortis d’un pays obscur et dégénéré. Benjamin Franklin fit alors lever tous les convives pour « voir de quel côté la Nature avait dégénéré ». Tous les « avortons du Nouveau Monde » dépassaient d’une large tête leurs hôtes français.

« Il existe des exceptions » concéda avec peine l’Abbé.

 

L’incompréhension mutuelle entre France et Etats-Unis ne date donc pas d’hier.

08:20 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1)