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06/03/2007

Avant et après.

Tous les jours je découvre de nouveaux trucs en Médecine, pour le meilleur et pour le pire.

 

Aujourd’hui dans un article nommé «Cosmetic Surgery's New Frontier »,  le Washington Post décrit toute une série de procédures de chirurgie esthétique qui semblent avoir de plus en plus de succès aux EU.

 

Pour ne pas attirer tous les obsédés de Google, appelons les :

 

  • Rajeunissement du Minou au Laser (RML)
  • Minouplastie au Laser (ML)
  • Minou Prêt pour le Mariage (MPM)

 

Je lis dans vos yeux que vous avez compris que ça va être grandiose. Et vous êtes largement en deçà.

 

Imaginez des chirurgiens esthétiques aux dents plus que blanches, un peu genre « Nip and Tuck », c'est-à-dire prêts à tout pour rendre service au genre humain. Ils proposent à leurs clientes (on ne peut même plus dire patientes) de rendre à leur minou ses 18 ans, extérieurement (ML) et intérieurement (RML), notamment après un ou plusieurs accouchements. Ces procédures n'ont bien entendu que des avantages : augmentation de l’estime de soi, augmentation des frottements et aussi traitement de l’incontinence urinaire.

 

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Comme vous pouvez le voir sur leur site web, leur épreuve de titre est impressionnante : Elle, TF1 (probablement ce que les américains pensent être le summum du bon goût français), Vogue…

 

L’article qui est remarquable (comme souvent dans le « Post »), laisse la parole aux chirurgiens, à un médecin qui est fondamentalement contre (une femme) et à des clientes.

 

Je ne vais pas le paraphraser, je vous laisse le soin de vous faire votre opinion.

J’ai simplement noté une phrase qui résume à mon avis absolument tout : « "The question I have is, is this being done for the benefit of the woman -- or someone else?" Young asked. Some women undergo the surgery, he said, because a man has told them, "Honey, you don't look like the girl in the movie." ».

 

"Honey, you don't look like the girl in the movie."!

Tout le poids de la dictature de l’image et des apparences tient dans cette phrase. Si ton minou (je ne parle même plus de la poitrine ou des fessiers) ne ressemble pas à celui que j’ai vu dans le dernier porno sorti, et bien rhabille toi !

Mais je ne suis pas dupe, ce qui est valable pour les femmes l’est aussi pour nous.

 

Combien coûtent ces techniques ? Pour la "totale" (gros seins, fesses brésiliennes, plastie abdominale et minou remis à neuf), poétiquement appelée "Wonder Woman Makeover", comptez 50.000 US$.

 

L’article se termine par la description d’une dernière procédure, le MPM. Très en vogue chez les jeunes femmes du Sud-Est asiatique et des pays arabes, ou la virginité prénuptiale est importante, elle est aussi assez souvent utilisée par des femmes qui veulent « faire un cadeau à leur mari ».

 

« Tiens chéri, je n’ai pas trouvé de boutons de manchettes en peau de bébé phoque, mais je me suis fait refaire un hymen. Profites-en, essaye de faire plus long,  au prix que ça coûte… »

 

Bon, j’imagine que vous voulez voir des photos avant/après ?

Pour un public averti (c'est-à-dire de plus de 12 ans), c’est ici et ici.

 

Quelques  captures de sites web ci dessous.

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J’adore celle là. Mais ça ne doit pas être pratique cette fleur ? Non ? Et on peut en choisir une autre ? (une pâquerette ?).

 

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Petit addendum : cet autre article du Post est un portrait du Dr Matlock, que l’on voit sur la première photo, au premier plan. 12 millions US$ de revenus annuels !

09:25 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (9)

05/03/2007

Télétransportation, Scotty ! (bis)

Je viens de me rappeler que je m’étais mis dans une situation aussi très embarrassante quelques minutes plus tôt.

Une femme vient à la consultation pour une échographie cardiaque.

Elle a la trentaine, et doit largement dépasser les 175 cm et les 90-95 Kgs.

Une sorte de walkyrie, mais brune si vous pouvez l'imaginer. Elle porte une jupe noire vraiment courte et des bottes en cuir noir. En se couchant sur le dos, sa poitrine assez imposante reste bien bombée. Je me suis dit, des implants.

Je la fais tourner sur le flanc gauche et je commence l’échographie. Je mesure 182 cm et mes bras sont en proportion. Et bien, croyez moi, en étant assis, je n’arrivais pas à poser la sonde d’échographie en parasternal gauche.

On discute, elle est déléguée médicale.

Vous pouvez bien imaginer que je me suis engouffré dans le sujet de l’évolution de ce métier. Probablement bien plus fine que moi, elle était du même avis.

Bref, à un moment j’ai dressé un portrait robot des visiteuses : blondes cérébrales et capillaires, taille mannequin et vêtements ajustés au millimètre.

Avec un grand sourire : « Et vous trouvez que je leur ressemble ? ».

Euh…non, pas du tout uhmmm vous ne trouvez pas qu’il fait chaud dans cette salle n’est-ce pas ?

Ensuite j’ai beaucoup ramé en marche arrière : mais non, mais non….

Elle ne devait pas avoir d’implants car je ne les ai pas vus en échographie, mais je n’ai quand même pas poussé la goujaterie jusqu’à le lui demander.

18:25 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)

Télétransportation, Scotty !

Il y a des moments où l’on aimerait être ailleurs.

Ce matin, je vais faire deux échographies en réa polyvalente, à l’hôpital.

 

L’échographie du premier patient passe comme une lettre à la poste.

 

Je rentre avec mon appareil d’échographie dans la chambre du second.

L’assistant de réa me précise que ce patient, personnage connu de la Cité a bénéficié d’une chirurgie abdominale lourde dont les suites se sont avérées houleuses.

Une suture a lâché, le patient a fait un choc hémorragique avant d’être repris au bloc à moitié mort.

C’est le grand professeur Clovis Héral qui s’en est occupé personnellement.

Le patient a des drains de partout.

Je commence l’échographie cardiaque, debout, contre le bord droit du lit (du point de vue du patient). L’assistant est debout contre le bord gauche.

Et je ne vois rien.

Strictement rien.

Je n’arrive pas à trouver la moindre fenêtre échographique.

J’entends un brouhaha derrière moi.

Le Pr Heral, un bronzage à faire pâlir n’importe quel dermato vient de rentrer dans la chambre, flanqué d’un PH de réa.

Je ne vois toujours rien.

L’assistant compatit.

J’entends le Pr Heral qui me demande si je vois quelque chose, je réponds que non, il me dit qu’il l’avait bien remarqué.

Je demande à l’assistant de réa de m’aider à tirer le patient sur son flanc gauche.

Pendant la rotation, je surveille la sonde d’intubation pendant que les sommités parlent d’un autre patient derrière mon dos (vieux réflexe de réanimateur).

J’entends un « pop » devant mon ventre : un des drains abdominaux vient de se désadapter. Le contenu de la pas-si-petite poche collée à la peau se déverse dans le lit.

Je m’éloigne du lit pour échapper au flot et je réadapte le drain. Un infirmier qui était juste à côté tend un « tapadou » pour éponger (et cacher) la grosse flaque qui s’étend sur le lit.

Le blabla bronzé n’a pas varié d’une octave derrière moi. Ouf.

Bon, je n’y vois pas mieux.

Je repars de la réanimation, dépité.

18:07 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)