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18/06/2008

Un cauchemar d’externe.

J’ai moi même tiré cet ECG ce jour, avec les filtres au maximum, des électrodes vérifiées, un patient immobile et détendu, un bon appareil.

Je m’y attendais.


 

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Un diagnostic ?

17:53 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (9)

Le gluon de la bouche.

Je me gare quand la secrétaire du service de cardiologie me passe un patient atteint d’une maladie de Marfan, et que j’avais fait opérer il y a quelques mois (chirurgie aortique de type Bentall).

 

« Docteur, j’ai la salive gluante !

- Ah bon !?

- Oui, j’en ai parlé au généraliste qui m’a demandé de m’adresser au spécialiste. Ca vient peut-être d’un traitement.

- … Vous prenez quoi ?

- Previscan, Coversyl, Lasilix.

- Je n’ai pas le Vidal sous les yeux, venez me voir en consultation. »

 

Je n’ai quand même pas de chance, je tombe toujours sur des généralistes qui n’ont ni Vidal, ni DIU de salive gluante !

17/06/2008

Il n'y a de chance que pour la canaille.

J’appelle un nom dans la salle d’attente pour un doppler artériel à faire dans le cadre d’un bilan de diabète.

Une ombre massive et carrée se lève sur la limite gauche de mon champ de vision.

« Bonjour Monsieur ».

Manqué, c’est une dame de 72 ans, un peu rougeaude et un peu carrée de visage et de tronc, mais c’est indéniablement une dame si on la regarde un peu attentivement.

Ca commence bien…

Je commence le doppler.

En fait, c’est une « figure » de la ville. Pas pour sa trogne et ses joues vermillonnes, mais parce qu’elle a été derrière les fourneaux d’un restaurant bien connu de la ville, et aujourd’hui défunt, durant près de 2 décennies.

Elle connaît « tout le monde », notamment des tas de médecins agrégés ou non, qui sont surreprésentés parmi les amateurs de bonne chaire.

Elle achetait ses fromages chez la mère Richard, et sa charcuterie chez Colette Sibilla. La crème de la crème, donc.

Elle a longtemps soigné son diabète au vin rosé et au champagne, en alternance.

Son carnet d’adresse lui permet encore actuellement de proposer à certains gourmets amateurs du « gibier interdit ».

Elle cuisine encore un peu, pour elle, et parfois donc,  « rend service ».

Elle rigole de son foie gras, de sa rate bosselée et de son diabète rosé. Elle m’a raconté qu’à Marseille, quand elle était petite (elle y est née), le tramway s’arrêtait au milieu du Boulevard Chave pour respecter une partie de pétanque en train de se dérouler.

Une bonne vivante, avec qui j’ai passé un excellent moment.

Typiquement la patiente qui fait n’importe quoi, mais que l’on ne peut pas admonester ou raisonner, tant son épicurisme est communicatif.

A la fin de l’examen, j’avais faim.

Et ses artères ?

Et bien, magnifiques, à peine calcifiées.

Je lui ai dit qu’il n’y avait de la chance que pour la canaille.

Nous avons éclaté de rire.

 

 

 

Mais finalement, l'état de ses artères m'étonne peu, elle n'a jamais touché une cigarette de sa vie.