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03/02/2008

Quizz.

Que peut bien signifier ce panneau d’interdiction ?

 

 

Photobucket

Kate Nash

16:35 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (3)

01/02/2008

Interplast France (2).

Le Dr Patrick Antoine, l’anesthésiste de l’équipe d’Interplast France m’a fait l’honneur d’écrire un très long commentaire à la suite de cette première note.

Comme j’admire leur travail et que ce texte est particulièrement éclairant par rapport aux interrogations soulevées par leur action, j’ai pris la liberté de le reproduire ci-dessous, afin que tous les lecteurs de Grange Blanche puissent le lire.

Pour mémoire, ce lien (disponible aussi dans la colonne de gauche) vous permettra de découvrir cette petite ONG dynamique et à visage humain, et de les aider.
 

« 

Bonjour, je suis l'anesthésiste du reportage
Je suis tombé par hasard sur votre blog en essayant de créer un blog pour pouvoir présenter l'action d'Interplast à nos donateurs.
Je vais essayer de répondre à vos interrogations, qui je vous l'avoue ont été aussi les nôtres, car nous avons bien conscience que nous avons poussé jusqu'au bout les possibilités de la chirurgie en situation précaire. La critique est d'autant plus aisée que le hasard du calendrier a mis récemment sur le devant de la scène médiatique des pratiques humanitaires parfois contestables.
Tout d'abord, une mission comme celle du reportage ne se fait pas du jour au lendemain. c'est le fruit d'une longue expérience de plus d'une dizaine d'année au cours desquelles nous avons peu à peu compris ce qu'il convenait de faire et ce qu'il était possible de faire dans les conditions précaires d'exercice de le chirurgie.
Nous sommes issus comme vous du système hospitalo-universitaire français, pétris de toutes les recommandations de bonnes pratiques et avons été en Afrique brutalement confrontés à des conditions d'exercice qui dépassent l'entendement.
Que faire?
- Soit ne rien faire en décidant que les conditions ne permettent pas de soigner correctement
- soit se dire que d'autres organisations internationales ou gouvernementales pourront avec des moyens démesurés résoudre le problème
- soit essayer de s'adapter et de soigner avec de petits moyens.
Nous avons choisi la dernière solution pour de multiples raisons :
- la chirurgie plastique est une chirurgie non vitale mais qui transforme la vie des personnes qui en ont bénéficié. Elle peut se faire avec de petits moyens, ne nécessite pas de soins post-opératoires compliqués, est accessible à tous. C'est une chirurgie du pauvre même si dans nos pays on pense que c'est une chirurgie des riches.
- si le bénéfice en terme de santé publique est négligeable , au niveau de l'individu qui retrouve une vie sociale, il est incommensurable. C'est la parabole de l'étoile de mer que je ne connaissais pas.
- Nous exerçons dans un véritable désert médical. Certains des patients que nous avons opérés étaient déjà allés dans des structures hospitalières béninoises et avaient été récusés car ces hôpitaux n'avaient ni les compétences ni le matériel adéquat. En aucune façon, notre action ne freine le développement de structures de soins locales. Au contraire, les rares dispensaires de la région s'aperçoivent que l'on peut faire beaucoup avec peu de moyens. Dans cette région, les gens sont souvent trop pauvres pour aller dans des grands centres hospitaliers. Il faut tenir compte du coût des soins, mais aussi du voyage des frais d"hébergement et du manque à gagner. Nous avons fait le choix d'aller au devant des patients qui ne seraient jamais venus à nous.
- Par exemple, notre association est une ONG de chirurgie plastique. Pourtant sur cette mission particulière nous amenons avec nous un dentiste car nous nous sommes aperçus qu'il n'y avait pas de dentiste à moins de 400km à la ronde et que les soins dentaires de base pouvaient rendre de grands services à la population. Nous essayons de nous adapter aux besoins de la population.
- Nous ne venons pas en Afrique pour nous faire la main. Nous sommes tous des praticiens ayant plus de vingt ans d'exercice. Au contraire notre expérience professionnelle nous permet dans les limites de sécurité acceptable de réaliser des actes que nous n'aurions jamais osés avec moins d'expérience. Notre but est de savoir ce qu'il est raisonnablement possible de faire dans les conditions les plus extrêmes, non pas pour raconter plus tard autour d'un feu de camp nos vieux souvenirs de cowboys, mais pour enseigner à nos confrères africains les techniques simples et praticables en condition précaire. Cette attitude nous a conduit à créer au CHU de Saint-Antoine à Paris et au CHU de Tananarive un diplôme universitaire de chirurgie plastique en condition précaire.
- à terme notre but est bien entendu de ne pas revenir et de permettre aux médecins locaux de soigner à leur tour ces patients. Mais c'est là peut-être une utopie car les patients ne pouvant payer leurs soins, il n'y a guère de médecins qui acceptent de rester sur place. Nous avons la chance de bien gagner notre vie en France et c'est ce qui nous permet de pouvoir donner notre temps si facilement. Nous n'en avons aucun mérite. Ce n'est là que pure justice.

Enfin, la coopération avec les tradi-praticiens n'est pas un effet de mode. c'est la condition indispensable à notre action, d'abord parce que les patients viennent nous voir le plus souvent qu'après l'accord des tradipraticiens et aussi qu'en Afrique il ne suffit pas de soigner un patient, il faut aussi soigner le groupe car toute maladie a une cause invisible qu'il faut trouver et guérir. Sans cela, la guérison ne serait pas complète.

Mais il y a une autre raison, moins avouable mais malheureusement bien réelle: Un certain nombre de patients qui nous sont présentés présentent des pathologies incurables dans les conditions locales. Les tradipraticiens sont alors le seul recours qui permettent à ce que le malade ne se sente pas totalement abandonné. D'un côté ils nous adressent les patients que l'on peut traiter, de l'autre nous leur adressons les patients que nous ne pouvons pas traiter.

Pour terminer, je n'ai pas fait ce commentaire pour justifier notre action, la satisfaction des patients que nous opérons depuis de nombreuses années nous suffit. Mais, sachant que nous flirtons avec les limites du possible et du raisonnable, il nous était important de connaitre le sentiment de professionnels (autres que ceux de notre entourage) sur notre action pour éventuellement corriger des excès que nous ne pourrions plus voir.

Bien confraternellement
»

 

Ecrit par : Patrick ANTOINE | 31/01/2008

 

 

 

°0°0°0°0°0°0°0°0°0°

 

 

Une fois que vous aurez créé votre blog, n’hésitez pas à me faire passer le lien.

 

Merci encore pour le long commentaire.

LP

07:05 Publié dans Interplast | Lien permanent | Commentaires (4)

31/01/2008

Caféine, mon amie.

Cette semaine, relâche pour « Grange Blanche ».

 

Je suis un peu débordé sur les côtés avec une garde, une soirée de service, le remplacement d’une collègue, une astreinte qui va m’occuper tout le samedi matin, une réunion d’instances, bien sûr tout cela en plus de mes heures habituelles.

Ceci fait que je n'ai pas pu rédiger les tas de notes que j'avais à l'esprit (des patients intéressants,  l'exploration du côté obscur de la Force, et en plus, ça bouge énormément dans le NEJM avec des articles tout à fait passionnants…).

 

Sans compter le Carnaval qui nécessite un minimum d’attention.

A ce propos, j’ai déjà enregistré 20 contributions sur les 29 inscrits (et oui, un inscrit de plus).

Je n’ai pas répondu aux mails par manque de temps, mais je vous remercie tous de vous être intéressés à cette initiative et d’y participer aussi activement.

J’ai aussi publié sur le blog du carnaval les notes hébergées de Hérisson et de Audrey, n’hésitez pas à aller les consulter. Enfin, comme j'ai explosé la bande passante de Photobucket, vous ne pourrez plus voir certaines images jusqu'au 16 février. Je n'ai pas eu trop le temps de m'en occuper, mais j'ai ouvert un autre compte pour éviter que ce problème ne se reproduise.

 

Bon, je vous laisse, je vais me faire un expresso...

 

 

°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°

 

Et pour patienter :

;-))

 

29/01/2008

Petit dictionnaire médico-technocratique (5).

Nouvelle réunion des instances de la clinique, donc nouveau tome du dictionnaire.

Je suis assez déçu de ma moisson, peut-être ai-je sommeillé après ma nuit presque blanche de garde.

Mais en fait, je crois que le vocabulaire médico-technocratique est finalement assez réduit et je me retrouve à noter des termes et expressions déjà cités dans les précédentes éditions de ce dictionnaire.

La pauvreté intellectuelle de ce jargon est encore accentuée par sa pauvreté sémantique.

 

 

On affine, on réfléchit, on homogénéise.

Une phrase forte qui peut s’appliquer à tout, et dont l’énonciation ne sert donc à rien

 

 

Rien n’est acté.

Verbe "acter" déjà cité.

Synonyme de « on a rien écrit », mais cette tournure de phrase permet de faire passer la pilule, sans pour autant s’abaisser à faire des excuses.

Exemple pratique : vous n’avez toujours pas souhaité les vœux du nouvel an à un parent proche, et on vous le reproche.

Répondez par « Je n’ai pas encore acté mes vœux ».

Pour un peu, c’est le parent qui va se sentir coupable.

 

 

Une problématique locale.

Déjà cité.

On savait que la problématique était partout. Mais là, elle est locale, nuance.

Cette périphrase suave décrit la situation d’une clinique ou une soixantaine de médecins avides et enragés sont en train de se bouffer le foie.

Délicat euphémisme, donc.

 

 

On va faire des flashs dans le livret d’accueil patient.

J’ai déjà signalé le pouvoir attractif de termes anglophones utilisés à la place de termes français usuels.

Dans ce cas, il ne s’agit pas de surprendre le patient en excès de vitesse de lecture, ni même de l’éblouir, mais simplement de l’informer au sujet de procédures mises en place dans la clinique.

En français : « On va étoffer les informations contenues dans notre livret d’information ». Mais ce lui qui oserait énoncer une telle phrase en pleine réunion des instances passerait au choix pour un simple d'esprit, ou un dangereux subversif.

 

On va formaliser le protocole.

Grand classique, déjà cité, mais c’est tellement bon…

 

On le laisse à l’appréciation du protocole.

Là, on passe à la vitesse supérieure.

On prête une existence propre à un protocole. Celui-ci est alors doué de raison, de sentiments, voire de sensibilité. Ceci lui permet d’apprécier l’action des êtres humains régis par lui.

Cela m’inspire la transposition suivante des lois d’Asimov que je tiens absolument à appeler pour la postérité « Les trois lois de la protologotique » (et non pas la proctologothique, science dont je vous laisse imaginer l'objet des recherches) :

 

Première Loi : Un protocole ne peut ni porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger ;

Deuxième Loi : Un protocole doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi ;

Troisième Loi : Un protocole doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi.

 

 

Globalement parlant, et de façon partagée

Entame de phrase sublime et vide de sens, et donc parfaitement consensuelle.

 

 

Il faut tout construire et formaliser.

Construire et formaliser ou formaliser et construire ? Là est la question.