22/11/2007
Deviner c’est gagné.
Avant-hier, je fais un döppler des TSAO (Troncs Artériels Supra Aortiques) à un patient hospitalisé en service d’ORL dans le cadre d’un bilan pré-opératoire d’une chirurgie d’une tumeur de la langue.
Il est maigre, un peu perdu, a une hygiène douteuse, bref le classique patient éthylo-tabagique qui hante tous les service d’ORL.
Le döppler est difficile car il a des calcifications massives de la bifurcation carotide gauche. Je pense même que la carotide interne est occluse.
Je regarde à droite : c’est surchargé, mais nettement moins que de l’autre côté.
Je remarque une discrète cicatrice blanchâtre : « On vous a opéré ? »
« Oui, d’une carotide ! ».
Je regarde le courrier avec lequel il est venu : aucune mention de cette intervention.
Mais bon, ce doit être un détail, une endartériectomie carotidienne quand on demande un döppler des carotides !
Dans mon compte rendu d’examen, je marque qu’il faut réaliser un scanner des TSAO pour faire le point exact sur l’état des carotides.
Quand le patient est sorti, je dis à l’étudiant qui m’accompagne que je suis certain de voir ce patient à ma consultation du lendemain pour avis cardio-vasculaire préopératoire.
Bingo, le lendemain je le revois.
Dans le courrier, aucune mention de mon döppler et de la probable occlusion de la carotide interne gauche.
Bon, pour la transmission des informations médicales au CHU, il y a encore des progrès à faire…
10:36 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)
Des petits nouveaux dans mes liens.
Dans une note récente du blog de Daneel Aranthio, j’ai découvert l’existence d’un wiki « Médecine et Web 2.0 » (tu en es l’auteur, Daneel ?) qui référence des tas de blogs médicaux nouveaux pour moi.
J’ai retenu notamment:
- « Juste après dresseuse d’ours... »
- « Carnet d’un médecin du travail ».
- « Le blog du Dr V. »
Trois blogs très sympas qui décrivent au quotidien notre métier.
Bonne lecture !
10:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (9)
Les voies du Seigneur sont…
Deux rencontres assez récentes avec Dieu.
La première.
J’ai la preuve que Dieu est juif.
Ce n’est pas rien.
Dans cette note, j’avais donné le départ d’une course au bloc opératoire entre deux patients que je surveille attentivement depuis des années.
Coin gauche, un juif sépharade noceur avec un anévrysme de l’aorte thoracique initiale (le "sépharade fou" dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises), coin droit un sage pasteur évangéliste avec la même chose.
Au départ, les chances sont à peu près équivalentes.
L’anévrysme du pasteur est un peu plus petit, mais sa pathologie impose une intervention plus précoce. Il est un peu irrégulier aux consultations mais compliant par ailleurs.
Mais par contre, mon sépharade est totalement irresponsable : nuits en boîte (et ailleurs...) avec des minettes, alcool à gogo et mariages itératifs en Israël. Il est très irrégulier aux consultations mais contrairement à ce que l’on peut croire assez compliant en ce qui concerne la prise des médicaments (quand au mode de vie, vous avez compris que ce n’est pas ça…)
Je vous passe les détails de la course ou chacun a tenu la corde à un moment, mais finalement, c’est le juif sépharade qui a gagné (sauf urgence de dernière minute que je n’ose même pas évoquer).
Mon pasteur sera normalement le premier à être opéré à la mi décembre.
Il est venu me voir hier pour me remercier, notamment du contact humain.
J’ai été beaucoup touché.
La seconde.
Un patient musulman me demande un service que je lui promets.
Il me dit qu’il va prier pour moi.
Je lui dis « Pourquoi pas ? ». Ca ne peut pas faire de mal.
Il me redemande mon nom exact pour l’inclure dans sa prière.
A peine dix minutes plus tard, après avoir un peu parlé de sa pathologie, il me demande soudain si il peut boire un petit peu de Whisky.
En rigolant, j’explose : « Mais qu’est-ce que c’est que ce mauvais musulman qui boit de l’alcool ! Et comment vous croyez qu’ « Il » va recevoir la prière que vous allez Lui adresser ?! ». Je lui permets néanmoins de boire un peu de Whisky, si ça lui fait plaisir.
Il rigole, mais ne répond pas à mon inquiétude.
Peu après, on parle du patient entre nous.
Il a fait un esclandre avec une soignante et a raconté à tout le monde qu’il était témoin de Jéhovah.
Merde, c’est encore pire que ce que j’avais cru au départ.
Imaginer que la prière d’un témoin de Jéhovah s’en envolée avec mon nom dedans me donne des frissons.
Heureusement que Dieu n’existe pas.
09:20 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (5)