Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« lun. 05 mars - dim. 11 mars | Page d'accueil | lun. 19 mars - dim. 25 mars »

18/03/2007

Quizz littéraire.

Une fois n’est pas coutume…

(Où comment internet est réellement stupéfiant)

 

Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket

Quel livre ?

21:10 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (8)

17/03/2007

Ansuf !

medium_kabylejpeg.jpgUn homme, la soixantaine, habillé en costume cravate, déboule à ma consultation hospitalière avec du retard.

 

« Excusez moi, l’avion d’Alger s’est posé à l’heure, mais le trafic était terrible ! ».

Il me raconte une histoire de précordialgies typiques, de survenue de plus en plus fréquente depuis quelques semaines. Par ailleurs, il est diabétique et stressé (cadre supérieur à la retraite mais reconverti dans l’aviation).  Il consulte un cardiologue à Alger qui lui a fait un ECG peu contributif, mais qui l’a traité par antiagrégants plaquettaires et bêtabloquants.

Mon ECG montre quelques petites anomalies en effet, mais sans plus.

Mais son histoire est inquiétante. En coronaropathie, l’anamnèse prime sur l’ECG.

 

« Vous n’avez aucune prise en charge et vous n’êtes pas français ?

- Je l’ai été, et je n’ai pas de prise en charge. Mais je peux payer.

- Vous êtes kabyle ?

- Oui

- Ah, excellent ! »

 

Il me regarde bizarrement. Qu’il soit kabyle ou arabe modifie peu la situation, mais dans ce cas, il faut faire rapide et économique. Pas d’examen complémentaire superflu, on va directement à la coronarographie. Or, au CHU, travaille un ami, un jeune coronarographiste plein de talent, qui est justement… kabyle.

Je l’appelle on voit le dossier ensemble. L’hôpital demandera 600 euros pour une coronarographie, un peu plus si on le garde une journée. Cela ne pose pas de problème au patient, et mon ami n’aura pas trop de mal à faire une petite place dans son emploi du temps.

Il aura une coronarographie le lendemain pour évaluer la situation, après on verra.

Son fils l’appelle sur le portable : « On me fait l’examen demain, je suis entouré de kabyles sympathiques ! ».

C’est sympa d’être ainsi assimilé kabyle ! D’un autre côté, je connais trois mots et je sais faire les makrouts à la mode berbère… Ce sont ces petits riens qui fondent une proximité, si ce n’est une appartenance.

 

Le problème est qu’il se révèle être tritronculaire, et qu’il faut le faire ponter.

Le budget n’est pas le même : 15000 euros (payables d’avance à l’administration).

J’ai appelé le chirurgien et on va voir avec le patient ce qu’il veut faire.

 

On se rend compte que l’assurance maladie c’est très bien, quand on n’a pas…

Ce n’est d’ailleurs pas dit que dans quelques années, une partie de la population française (celle qui est défavorisée, mais pas assez pour bénéficier de la protection minimale) pour qui les mutuelles sont hors d’atteinte et la couverture sociale déclinante, ne se retrouve pas plus ou moins dans la situation de mon brave kabyle, c'est-à-dire devoir sortir de sa poche des sommes importantes pour sa santé.

 

 

 

(Kropo, c'est comment la chirurgie cardiaque à Alger?)

09:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)

16/03/2007

La brocante.

Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket

Avant-hier, j’ai regardé un peu par hasard le numéro de « Des racines et des ailes » consacré à la brocante.

 

Comme souvent, plusieurs sujets s’entrecroisaient.

Mais celui qui m’a marqué est celui qui relatait la folie pour les objets des années 70.

Objets usuels que personne n’a voulu durant des années et que maintenant l’on s’arrache.

Dans un certain sens, je suis un objet des années 70, mais j’avoue détester mes contemporains en matière plastique, acier, aluminium et mousse.

 

Je n’aime donc pas le bric-à-brac entassé par ce brocanteur passionné et visionnaire (Benoît), mais les goûts et les couleurs ne se critiquent pas.

 

Ce qui m’a fasciné, c’est le pot de chambre pour bébé en matière plastique signé par un designer italien a priori connu, acheté par Benoît 1 euro, et qui en cote 400, prix actuel du marché.

400 fois la mise, qui dit mieux ?

Je suis sûr qu’à ce moment précis, des dizaines de téléspectateurs se sont rués dans leur grenier pour aller rechercher le pot de chambre du fils ou de la fille trentenaire. Moi même, je ne regarde plus le réducteur de  Thomas  de  la même  façon.  Dans  30  ans,  il  me  rapportera une  petite  fortune.

 

Un cran au dessus : un placard bas des années 50 en bois et aluminium, que seul un aveugle de naissance ne jetterai pas au feu sur le champ.

Parti à 18000 euros en vente aux enchères !

 

Combien pour un cardiologue des années 70 ?

 

Photo récupérée sur le site de « Des racines et des ailes ».

14/03/2007

Jacques, frère Jacques, que vois-tu venir ?

 

Je lis depuis quelques semaines le blog de Jacques Attali.

J’en avais brièvement parlé ici.

J’imagine que nos vies sont très différentes, toutefois, ce qu’il décrit comme un « sablier pyramidal » correspond tout à fait à ce que j’observe tous les jours. Et sa conclusion est la même que la mienne.

Je ne sais pas si cette notion est répandue en sociologie et en politique, j’imagine que oui, mais je trouve sa façon de l’exposer lumineuse. La démocratisation de la pensée via les blogs, de part leur nécessaire caractère synthétique donne ici un résultat vraiment remarquable.

Pas de jargon, une synthèse limpide.

L’infini mis à la portée des caniches.

20:16 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (2)

13/03/2007

Va voir maman.

Ce matin, déambulation dans les rayonnages d’une grande librairie afin de trouver un guide de voyage et éventuellement un livre pour enfants.

Thomas (2 ans et demi) gambade de l’un à l’autre à travers le magasin.

On feuillette ensemble des livres dans le rayon des tous petits quand il annonce tout fier un « vite caca ! ».

Je me redresse et cherche Sally des yeux.

« Va voir maman » en la désignant du doigt.

Et hop, je me replonge dans les aventures trépidantes de Bernard le canard.

Que faites-vous ?

Je sais que c’est le temps des sondages incessants, mais j’aimerais bien connaître le secteur dans lequel mes lecteurs médicaux/paramédicaux travaillent. Désolé pour les autres, je vous trouverai autre chose autre fois ;-)

 

Je sais/crois savoir que :

 

Katleen, Matthieu M., Mllegazou, Piranah chocolivore, Niluje, Sevi, LL et Sérillo  sont étudiants en médecine

Hellcat est interne en anesthésie-réa

Esculape est interne en gyneco

Shayalone et Mélie sont internes en psychiatrie

Ron l’infirmier est… devinez quoi !

Zeclarr est urgentiste

Urgences matin est urgentiste (tu as un cabinet ?)

PM de Unselected Sign est interne en anesthésie-réa

Seb est interne chez les militaires à Metz

Péache est pneumologue (probablement PH…)

MamzelleAllo est secrétaire médicale (ton Monsieur Stétho est cardio ?)

Kropotkine est interne en gynécologie

Guillaume, le petit doc et Docteur Vincent sont généralistes

Le témoin de mon mariage est assistant-chef de clinique en cardiologie, mais il utilise tellement de pseudos que ça serait trop long de tous les inscrire.

 

Médicaux et paramédicaux, commentateurs ou non, ne soyez pas timides : que faites-vous ?

07:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (22)

12/03/2007

Le staff de néphro.

Tout à l’heure, une interne de néphrologie m’a contacté pour me demander de participer à un staff afin de discuter de l’avenir d’une patiente.

 

Cette patiente est âgée, dialysée chronique, cataloguée démente, vivant seule à la maison et a une fibrillation auriculaire que je suis depuis quelques semaines, même si, comme vous pouvez constater, c’est loin d’être son problème principal.

C’est la famille qui a demandé à ce que je sois présent car « ils ont toute confiance en moi ».

Ca m’a vraiment touché, même si je ne sais pas ce que je vais pouvoir dire à un staff de néphro. On verra demain.

18:37 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

Il ne va pas s'user, ton stétho!

medium_master_cardiology.jpg11h30, le téléphone sonne.

Un interne des soins intensifs néphrologiques me demande une échographie cardiaque.

Je bougonne, je n’aime pas trop ces échographies urgentes que l’on découvre subitement en fin de matinée.

Le patient a une image douteuse sur la mitrale avec une petite fuite sur une échographie précédente, peut-être une endocardite.

Le patient s’est dégradé dans la nuit et l’interne suspecte une aggravation de la fuite mitrale.

Il me demande donc un contrôle en urgence.

 

- Et il y a un gros souffle à l’examen ?

- Euuuh, je ne l’ai pas écouté…

- Excellent, je te félicite !

 

En arrivant aux soins avec mon appareil, il m’accueille avec le sourire et un superbe stéthoscope « Littman Master Cardiology » (le même que le mien) passé autour du cou.

 

- Il n’y a pas de souffle.

 

Je n’ai pas pu m’empêcher, je me suis moqué.

 

J’ai fait l’échographie, la fuite ne s’est pas aggravée, mais il faudra tout de même faire une ETO (échographie trans oesophagienne).

14:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (8)

La couleur de la tolérance.

Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket

Je me suis lancé dans la passionnante biographie de Pierre Mendès France par Eric Roussel (Ed Gallimard). Je marque en effet un peu le pas dans la Révolution américaine ou l’auteur s’emberlificote dans les relations difficiles entre les trois représentants américains auprès de la Cour de louis XVI.

La biographie de Eric Roussel est très plaisante à lire, et bien évidemment j’y apprend plein de choses.

Ainsi, en décembre 1936, le maire de Louviers, qui n’est autre que Pierre Mendès France, organise un suffrage ouvert aux hommes ET aux femmes afin d’élire 6 « conseillères municipales » qui siègeront avec une voix délibérative.

Je vous rappelle que le droit de vote des femmes n’a été reconnu que le 21 avril 1944, soient 8 ans plus tard. Là encore, Pierre Mendès France s’est révélé être en avance sur son temps.

Eric Roussel fait ensuite une petite digression à mon avis assez significative.

Pourquoi ce qui nous semble évident, c’est à dire l’égalité hommes/femmes, notamment en matière législative, a été si tardive ?

De puissantes forces s’y sont opposées durant des années.

Quelles forces ?

Les forces de la "Réaction", une droite conservatrice et cléricale ?

Probablement, mais les plus ardents défenseurs de cette inégalité scandaleuse étaient des sénateurs radicaux (le propre parti de Pierre Mendès France) et du groupe de la gauche démocratique, donc plutôt ancrés à gauche. D’ailleurs, en 1936, alors que le « Front Populaire » était au pouvoir, il s’est bien gardé de légiférer en faveur des femmes.

Pourquoi ?

Tout simplement car ces messieurs pensaient que les femmes, alors sensiblement plus inféodées aux curés que les hommes, voteraient pour des partis conservateurs et cléricaux, c’est à dire contre la « République » comme ils se l’imaginaient. Ce raisonnement qui nous paraît curieux s’est toutefois révélé exact, puisque dans une circonscription majoritairement de gauche (Pierre Mendès France y était député et maire), c’est une liste de conservateurs féminine qui est passée haut la main.

Moralité de cette histoire.

La tolérance et l’ouverture d’esprit ne sont pas affaire d’affinité politique.

Ce n’est pas parce que vous êtes à gauche que… Et ce n’est pas parce que vous êtes à droite que…

Je rappellerais simplement cette  phrase qui gardera toujours sa portée, au delà du temps et des hommes concernés: "Je trouve toujours blessant et choquant de s'arroger le monopole du coeur. Monsieur Mitterrand, vous n'avez pas le monopole du coeur... "

11:00 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)