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12/01/2006

Fin de partie.

Robert d’Artois vient de mourir, le flanc transpercé d’un trait d’arbalète sous les remparts de Vannes.

 Le royaume de France, premier de la Chrétienté, s’enfonce dans le chaos, malmené par une Angleterre bien moins puissante. L’Ecluse, Crécy, Poitiers. Trois désastres militaires, maintenant oubliés, mais à jamais impardonnables.

 Ceci par la faute d’une succession de médiocres et d’incapables au pouvoir.

Je suis entrain de finir « Le lis et le Lion », avant dernier volume des « Rois Maudits ». Alors que je parcours les dernières lignes, je regrette déjà de ne plus suivre les pérégrinations de ce personnage haut en couleurs.

Vingt neuf ans se sont écoulés depuis le début du roman, tous les personnages se sont éteints. Last but not least, Robert aussi.

 C’est là que Druon m’a surpris, en écrivant juste avant l’épilogue :

 

« …Et ici l’auteur, contraint par l’histoire à tuer son personnage préféré, avec lequel il a vécu six années, éprouve une tristesse égale à celle du roi Edouard d’Angleterre ; la plume, comme disent les vieux conteurs de chroniques, lui échappe hors des doigts, et il n’a plus le désir de poursuivre, au moins immédiatement, sinon pour faire connaître au lecteur la fin de quelques- uns des principaux héros de ce récit. Franchissons onze ans, et franchissons les Alpes… »

Rarement j’ai rencontré une telle fusion entre un auteur, et son lecteur.

Courage, buvons le calice jusqu’à la lie, il me reste à lire : « Quand un roi perd la France ».

09:50 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)

11/01/2006

Malade comme un chien, mais médecin.

Aujourd’hui, à l’hôpital, entre 16h00 et 17h00, ça n’allait pas.

Mais alors, pas du tout.

Une douleur épigastrique vrillante, de survenue brutale. Je me suis même demandé si je ne perforais pas un ulcère.

Ma vieille infirmière a fait le diagnostic immédiatement : « c’est la gastro, mon mari l’a eu, il s’est tordu pendant 4 heures ».

Superbe perspective.

Je me traîne à la clinique, en voiture sur l’autoroute, je manque de me vomir dessus.

Je me traîne presque littéralement à l’infirmerie.

Je murmure dans un souffle : « S’il te plait, fait moi ça en IVD », en montrant une ampoule dans l’armoire à pharmacie, à un infirmier tout juste diplômé (j’étais vraiment désespéré…).

Et hop, 20 minutes plus tard, je gambade allègrement dans les étages, et je tape ce billet, comme si ne rien n’était.

 

Plusieurs conclusions :

- pour le même résultat (en ayant de la chance), un quidam non médecin aurait attendu 4 heures aux urgences, ou 4 heures que le même produit en PO fasse effet : putain, comme c’est bon d’être médecin !

- La douleur, et bien… c’est vraiment douloureux (j’ai encore un peu mal, et j’ai du mal à élaborer).

- Johnny Hallyday veut prendre la nationalité belge (même remarque).

 

 

 

08/01/2006

Informations de la CARMF.

La CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France) est, comme son nom ne l’indique pas, obligatoire pour tout médecin exerçant dans l’hexagone.

La CARMF sait tout de nous, et ses registres sont donc une mine d’informations.

 

J'ai reçu la semaine dernière une petite brochure mensuelle, ma foi, fort intéressante.

Première page, première surprise, il y a près de 3 vice-présidents à la tête du bureau du conseil d’administration. Ils doivent avoir une sacrée peur de la vacance du pouvoir. Le poste suprème doit être à haut risque. J'imagine des conspirations, des poudres versées dans les bouteilles de Vittel, avant les réunions. Pire que les "Rois Maudits", en somme.

 

Le conseil compte parmi ses membres 2 médecins retraités (« normal » pour une caisse de retraite), et de manière plus étonnante, la conjointe d’un médecin décédé (« normal » aussi, la caisse versant une partie de la retraite d’un médecin décédé, à son conjoint).

Je ne fais pas de mauvais esprit, car je n’imagine pas une seconde qu’une partie des quelques 2319 euros forfaitaires que j’ai versés l’an passé (2005 étant ma première année) serve à rétribuer ces 3 rouages essentiels de cette belle machine qu’est la CARMF.

Je pense, bien évidemment, que les membres du conseil exercent leur charge de manière totalement bénévole, pour le bien de tous.

Progressons dans la petite brochure.

Page 21 : tableau d’espérance de vie des médecins de plus de 50 ans en 2005.

Globalement, on vit bien : 32.67 années à 50 ans pile, pour un homme, 37.89 pour une femme.

Page 23 : ce que chaque spécialité gagne par an. Je ne vais pas toutes les citer, ce serait fastidieux. En secteur 1 (honoraires fixés), les mieux lotis sont les radiothérapeutes avec 153788 euros, les moins bien lotis : les endocrinologues avec 40597 euros.

Les cardios ne sont pas trop mal lotis: 96126 euros.

La moyenne des généralistes est à 66279, celle des spécialistes à 88361 (secteurs 1+2).

En France, il y a 61711 généralistes, et 50556 spécialistes en exercice. Les obstétriciens purs (non gynecologues) peuvent quasiment se réunir dans une cabine téléphonique (en plus, leur spécialité s'y prête pas mal ;-) ), ils ne sont que 40 en France. Les psychiatres "généraux" sont les plus nombreux (heureusement, vous le verrez plus tard...): 5673.

La répartition selon le sexe montre une très nette féminisation de la profession.

Ainsi, 68% des généralistes âgés de 25 ans sont des femmes, de même que 47% des spécialistes de 30 ans. Dans les âges plus élevés, la répartition était plutôt du genre 80/20 pour les hommes.

De quoi souffrons-nous ?

Et bien, c’est assez curieux : 28.8% d’affections cancéreuses (ici, pas de surprise), juste devant les affections psychiatriques (18.7%). Les affections cardio-vasculaires sont loin derrière, avec 10.6%.

Lorsque l’on s’intéresse aux pensions d’invalidité, les affections psychiatriques sont largement devant avec 39.1%.

Etre médecin rend fou !

Du moins, c’est ce que me répète à longueur de journée mon ami invisible !

Vieux, argenté, mais dépressif ou fou.

 

Quel avenir !!

20:20 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (4)