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18/07/2006

Le bon, le chirurgien et le truand, suite...

La mémoire est sélective.

Ce matin je me suis rappelé que j'entendais, moi aussi, assez souvent, ce petit air lorsque je posais voies centrales, cathéters veino-veineux, sondes d'entraînement, sondes d'intubation...

 

11:28 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

17/07/2006

Le bon, le chirurgien et le truand.

medium_bon_brute_truand.jpgQuand j’étais interne en réa de chirurgie cardiaque, officiait un chirurgien aux dents longues et bardé de titres universitaires.

Il voulait tellement briller qu’il utilisait les techniques chirurgicales les plus novatrices.

Le problème, c’est que la nouveauté s’accompagne souvent de casse.

A chaque fois qu’un patient sortait du bloc en mauvais état, ou qu’il se dégradait secondairement, mon assistant chantonnait la « Storia di un Soldato » de Ennio Morricone.

 

Vous ne voyez pas de quel air je parle ?

C’est celui joué par la fanfare de prisonniers sudistes pendant la séance de torture du truand Tuco.

 

 

Bugles are calling

from prairie to shore,

Sign up and Fall in

and march off to war.

Drums beating loudly,

Hearts beating proudly

Match Blue and Grey

And smile as you say Goodbye.

Smoke hides the valleys

And fire paints the plains.

Loud roar the cannons

'Til ruin remains:

Blue grass and cotton

Burnt and forgotten

All hope seems gone

So soldier march on to die.

There in the distance

A flag I can see,

Scorched and in ribbons

But whose can it be;

How ends the story,

Whose is the glory,

Ask if we dare

Our comrades out there who sleep.

 

  
 

Je viens juste de le réentendre ce soir après toutes ces années...

22:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

16/07/2006

Moby Dick et la tête de veau

medium_1288_Tete_Veau.jpgCe roman est excellent, mais ce n’est clairement pas un livre de vacances. Pas d’ « easy reading » possible, il faut être un minimum attentif à ce que l’on lit.

Le texte est truffé de petites piques contre la religion, l’ordre établi, les petits travers humains.

Encore faut-il les repérer…

Le récit par lui-même représente moins de la moitié du texte. Le reste est constitué de digressions philosophiques, littéraires ou naturalistes (1 chapitre complet dédié à la cétologie !).

Les scènes d’action sont parfaitement retranscrites et coupent agréablement ces chapitres un peu plus « réfléchis ».

Un exemple de digression çi-dessous.

Vous noterez que l’auteur avait prévu dès 1851 l’apparition de l’ESB et l’évolution d’un de nos hommes politiques.

Quelle clairvoyance !

 

   

« Quand le cachalot est de petite taille, sa cervelle est fort estimée. La boite crânienne est alors ouverte en deux à la hache, sur son axe, et les deux lobes dodus et blancs en sont extraits. On dirait tout à fait deux gros puddings. Enrobés de farine et cuits ainsi, ils constituent un mets délectable, de goût très voisin de ce plat que ne renient pas certains épicuriens : la tête de veau. Or, nul n’ignore qu’il est des gastrolâtres parmi les gastronomes, qui, à force de régaler leurs dîners de tête de veau, finissent par ne plus conserver beaucoup de leur propre cervelle et font eux-mêmes, de leurs propres têtes, des têtes de veau : ce qui, évidemment, rend extraordinairement difficile la distinction. Telle est aussi la raison qui fait qu’un de ces jeunes snobs, attablé devant une tête de veau ayant quelque peu l’air intelligent, est l’un de spectacles les plus désolants que vous puissiez voir. La tête semble pleine de reproche devant lui, avec un amer « Toi aussi, Brutus ! » dans toute son expression. »

 

Moby Dick

Hermann Melville

Texte français d’Armelle Guerne

22:22 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (5)