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12/05/2007

Monty Python - Hospital sketch

10/05/2007

Comment peut-on être Persan?

RICA AU MEME. 

 

A Smyrne.

    Les habitants de Paris sont d'une curiosité qui va jusqu'à l'extravagance. Lorsque j'arrivai, je fus regardé comme si j'avais été envoyé du ciel: vieillards, hommes, femmes, enfants, tous voulaient me voir. Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres; si j'étais aux Tuileries, je voyais aussitôt un cercle se former autour de moi; les femmes mêmes faisaient un arc-en-ciel nuancé de mille couleurs, qui m'entourait. Si j'étais aux spectacles, je voyais aussitôt cent lorgnettes dressées contre ma figure: enfin jamais homme n'a tant été vu que moi. Je souriais quelquefois d'entendre des gens qui n'étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux: Il faut avouer qu'il a l'air bien persan. Chose admirable! Je trouvais de mes portraits partout; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu.

    Tant d'honneurs ne laissent pas d'être à la charge: je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare; et quoique j'aie très bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d'une grande ville où je n'étais point connu. Cela me fit résoudre à quitter l'habit persan, et à en endosser un à l'européenne, pour voir s'il resterait encore dans ma physionomie quelque chose d'admirable. Cet essai me fit connaître ce que je valais réellement. Libre de tous les ornements étrangers, je me vis apprécié au plus juste. J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m'avait fait perdre en un instant l'attention et l'estime publique; car j'entrai tout à coup dans un néant affreux. Je demeurais quelquefois une heure dans une compagnie sans qu'on m'eût regardé, et qu'on m'eût mis en occasion d'ouvrir la bouche; mais, si quelqu'un par hasard apprenait à la compagnie que j'étais Persan, j'entendais aussitôt autour de moi un bourdonnement: " Ah! ah! monsieur est Persan? C'est une chose bien extraordinaire! Comment peut-on être Persan? "

 

A Paris, le 6 de la lune de Chalval, 1712

 

Montesquieu.

Les lettres persanes (1721)

Lettre XXX.

12:41 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (6)

La journée d’un adhérent UMP.

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Comme les sympathisants UMP sont rares dans la blogsphère et comme vous semblez éprouver de la curiosité  du genre « Comment peut-on être adhérent UMP ? », je vous propose de vous décrire une de mes journées type.

 

6h00

Je me lève.

Je commence à 8h00, mais Nicolas a dit qu’il fallait se lever tôt.

J’en profite pour faire un câlin à ma femme, que j’appelle Cécilia dans l’intimité. Oh, ce que je peux être pervers, parfois !

 

Toute la famille se rejoint à table pour le benedicite avant le petit-déjeuner.

« Nicolas, à table ! ». Mes deux garçons s’appellent Nicolas. Au premier abord, ça peut paraître saugrenu, mais c’est bien pratique, pas besoin de se répéter. Quand ils se chamaillent, un « Nicolas, arrête d’embêter ton frère ! » suffit. Efficacité, gain de temps, gain d’argent.

Nous regardons « Tracteur Tom ». Excellent dessin animé. Tom est le héros du dessin animé et c’est le seul qui bosse alors que le petit quad bleu et le gros pick-up violet n’en glandent pas une et ne pensent qu’à jouer. J’explique aux Nicolas que Tom est de droite, et les autres de gauche. En plus, Tom, c’est le seul qui a des idées (quand son phare s’allume). Ce dessin animé est vraiment très réaliste. Visionnaire même, car la moissonneuse batteuse hors d’âge est encore obligée de travailler. La France au travail !

 

6h30

Je m’habille. Jean bleu, ceinture blanche et polo Lacoste rouge.

 

7h00-7h55

Trajet en voiture, Johnny à fond dans l’autoradio. Parfois un peu de Mireille Mathieu ou un sketch de Bigard. Tous ces artistes qui soutiennent Nicolas, ça fait chaud au cœur. La culture n’est pas le monopole de la gauche.

A un feu rouge, un homme dépenaillé s’approche avec une raclette. Je baisse la vitre furax.

« Nom de Dieu, mais foutez moi la paix, je ne veux pas que vous touchiez mon pare brise ! Retournez le faire en Roumanie ! ».

Il répond : « Moi hongrois, pas roumain ».

« Ah bon... Alors faites vite, mon brave ».

Je lui tends 1 euro. 

Il a su trouver le chemin de mon coeur.

 

7h55

Arrivée dans un antre socialo communiste, le CHU local.

 

8h00

Arrivée de l’infirmière qui ouvre la porte des consultations.

Je lui fais remarquer qu’elle a failli être en retard.

Comme d’habitude elle se plaint.

Son copain est trop petit (et alors, ce n’est pas une tare d’être petit…), trop vieux (ça c’est une tare, n’est ce pas Jacques ?), elle travaille trop et pour pas assez d’argent et le planning est aberrant (tu n’as qu’a travailler en libéral, bécasse). Pour lui faire partager mes malheurs, je lui dis que je suis saigné par le fisc, car je paye 30.000 euros d'impôts par an. Elle me dit que c'est le double de son salaire annuel. c'est bien ce que je disais, c'est colossal. Vivement le bouclier fiscal promis par Nicolas .

 

9h30

Arrivée du premier patient. La devise des brancardiers c’est « Travailler moins pour travailler moins ». Vivement que Nicolas s’intéresse au problème des brancardiers.

 

12h00

Fin de la vacation. Vu un entrepreneur et treize assistés. Reflet exact de notre pays.

Je ne comprends pas les gens. Ils préfèrent vivoter du RMI que monter des start-ups comme Loic Lemeur. Pareil pour l’alimentation. Ils mangent mal, se gavent de hamburgers chez Mc Do. et de pizzas congelées et font des infarctus. Alors qu’à l’épicerie du Bon Marché, on trouve des produits frais et sains, parfois même « bio ».

Appel d’un interne pour faire un döppler en urgence. Je lui dis que je suis parti. Il ne faut pas déconner quand même, pour 50 euros la vacation.

 

12h00-13h00

Déjeuner au chinois du coin (il est en fait vietnamien, mais c’est pareil)

Qui osera dire que les gens de droite sont xénophobes ?

 

13h00-14h00

Trajet en voiture.

C’est bon, quand même d’avoir la clim en pleine canicule. Je ne comprends pas que tout le monde n’en ait pas une et préfère crever de chaud, parfois au sens propre du terme.

 

14h00-19h00

Travail en clinique.

Enfin de la vraie cardiologie !

J’ai l’impression de rendre service aux gens.

Bilans d’hypertension artérielle incontrôlable à 150/70 (pourtant sous Hyperium), de précordialgies inquiétantes (« Docteur, quand j’appuie sous mon sein gauche, j’ai mal »), bilans préopératoires avant avulsions dentaires…

 

Entre deux patients, je vérifie les dernières données tombées sur le net. Dans ce métier, il est fondamental de se tenir informé jour après jour. Un seul site, pour éviter de perdre du temps à glaner des infos un peu de partout : Boursorama.com. Le site le plus consulté par les cardiologues.

 

Je cherche à acheter des « Bolloré ». D'ailleurs, à propos, il a bien répondu aux attaques mesquines des gauchistes. Il s'est fait inviter par un copain, pas de quoi polémiquer. En plus, un copain qui a créé un grand groupe de ses propres mains. Vincent Bolloré doit être un exemple pour tous: parti de rien, il a réussi à bâtir un empire à la seule force de son travail. C'est Nicolas qui le dit: 

"Vous savez, ce n'est pas une honte d'avoir travaillé dur, d'avoir créé un grand groupe, de donner de l'emploi."

Comme le groupe Bolloré a 185 ans, il est sacrément vert pour son âge, le Vincent... Encore une fois, le travail c'est la santé!

 

Enfin, Bolloré, pourquoi pas ?

Robert, cheminot au dépôt d’Avignon nord, l’aurait invité sous sa tente 4 places au camping de Palavas-les-Flots, on l’aurait taxé de démagogie et Robert de traîtrise.

Il aurait passé ses vacances dans sa famille, on l’aurait soupçonné de népotisme.

Il serait allé vraiment faire retraite dans un monastère, on l'aurait traîté de fanatique, à l'instar de G. W. Bush.

Il serait venu chez moi (je l’aurais volontiers accueilli), tout le monde aurait pensé qu’il était atteint d’une pathologie cardiaque mortelle. Par ailleurs, certaines situations auraient pu être gênantes : « Nicolas, pipi avant d’aller se coucher ! Euh non, pas vous, Monsieur le Président… »

 

Sinon, pour les dernières réclames de marques de luxe : lefigaro.fr.

Le Figaro, c’est le seul journal d’information parfaitement objectif en France, il n’y en a aucune.

Et quelle belle devise : « Sans publicité, il n’est pas d’éloge flatteur ».

Tiens, il est sympa ce polo Lacoste couleur prune, je crois que je ne l’ai pas.

Prune, ça s’accorde au bleu et au rouge ?

Coup de téléphone de mon expert comptable. Il me conseille de divorcer pour me remarier l’an prochain en juin pour encore baisser mes impôts. Je vais y réfléchir, Céc.., euh Sally sera sûrement enthousiaste.

Mon expert comptable, c’est l’altruisme personnifié.

Il m’a fait parrainer un enfant je ne sais plus trop où pour le défalquer de mes impôts. En plus, j’ai réfléchi, le gamin, il ne va pas être tenté de venir chez nous, maintenant qu’il a l’eau courante dans son village. Enfin, ça le développe un peu. Je suis vraiment la bonté même.

« Je veux leur dire que nous déciderons ensemble d’une politique d’immigration maîtrisée et d’une politique de développement ambitieuse ».

C’est tout à fait ça : Défalquer, maîtriser et développer.

Nicolas peut être fier de moi.

 

"Au revoir Madame, oui dans un mois, et oui, ça se surveille une hypertension artérielle, vous ne voudriez pas finir hémiplégique ?"

 

J’ai besoin de vacances.

Malte, ça a l’air pas mal. Curieux, j’en ai envie depuis quelques jours.

 

19h00-19h30

Je pars rejoindre ma garde.

Nicolas sera encore fier de moi, je vais au-delà de sa pensée.

Je ne me lève pas plus tôt, je ne me couche carrément pas.

 

 

 Edition 10/05/07 16h00: quelques modifications et corrections

 

°0°0°0°0°0°0°0°0°

 

 

 

Remarque importante :

Cela va sans dire, mais c’est mieux en le disant, l’ensemble des détails de cette journée et mes « pensées » sont totalement fictifs.

Alors pas de commentaires hargneux, notamment sur mes supposés xénophobie, antisémitisme et revenus mirobolants. Tout n'est que fiction.