Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2007-08 | Page d'accueil | 2007-10 »

22/09/2007

Illisible

Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket

 

Article du BMJ (ici).

 

°0°0°0°0°0°0°0°

 

Petit rajout: cette prescription du 26/12/14 et reproduite dans un numéro du Lancet.

Qui dit mieux ?

 

Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket

Sketches from The Lancet

Peter Kandela

The Lancet - Vol. 353, Issue 9158, 27 March 1999, Page 1109

14:40 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (12)

21/09/2007

Les héros sont fatigués.

Depuis 2004, sauf exception, je ne reçois plus la visite médicale.

Je l’annonce de façon courtoise, mais ferme, car je n’ai plus aucun reproche à faire aux visiteurs médicaux qui ne font que ce que leur hiérarchie leur répète de faire à longueur de journée : faire prescrire des médicaments.

Au début, ils m’horripilaient et je ne pouvais pas les voir. Parfois, j'étais à la limite de l'incorrection. Maintenant, je suis au-delà de ça, ils me font même un peu peine.

Si j’avais été visiteur médical, j’aurais fait comme eux, comme tout bon petit soldat qui veut continuer à avoir un salaire à la fin du mois. Peut-être même que j’y aurais mis du cœur, comme certains.

Quels sont les visiteurs que je reçois par exception ?

Ce sont souvent les anciens, ceux que j’ai connus depuis le début de mon internat et devant qui je ne peux décemment pas fermer une porte précédemment ouverte. Heureusement, depuis le début, j’ai toujours été très sélectif.

Ils sont donc tous plus ou moins sur le départ, et ils en ont gros sur la patate.

La déprime du visiteur médical de plus de 40 ans devrait être plus étudiée, voire même faire l’objet d’une étude clinique de non infériorité financée par l’industrie.

Ensuite, j’imagine bien un plan marketing audacieux et éclairant afin que des médecins de Panurge leur prescrivent larga manu des petites pilules du bonheur qui représentent une avancée décisive et sans aucun effet secondaire (même minime).

Mais bon, ce serait comme de demander à Potemkine de croire à la réalité de ses villages.  

Alors on se contente d’un séminaire de remotivation à Eurodysney, avec force jeux de rôles (c’est la grande mode depuis quelques années : toi tu es le médecin, moi je suis le visiteur, après on échange).

Mon épaule receuille donc leur tête et je leur tapote amicalement l'omoplate gauche entre deux consultations de cardiologie, non sans une certaine schadenfreude.

Tout ce qu’ils expriment est souvent ce que je crois savoir depuis des années, et rejoint les éditoriaux les plus acides de Prescrire.

On leur demande de vendre des médicaments comme des machines à laver, comme des aspirateurs. Mieux, comme des petits pains.

Sans état d’âme, sans penser au patient, et sans réfléchir surtout.

Le problème, c’est que nos vieux petits soldats ont des états d’âme, ils réfléchissent et pensent aux patients (que souvent, ils sont devenus eux même, l’âge venant).

  • Aucune molécule décisive en cardiologie depuis longtemps,
  • des pirouettes statistiques pour faire ressortir l’intérêt inexistant de la dernière molécule pourtant décisive,
  • des dégraissages de réseaux de visite de plus en plus fréquents au sein de sociétés de plus en plus à taille inhumaine,
  • des objectifs commerciaux de plus en plus coupés de la réalité du terrain,
  • des réglementations de plus en plus touffues,
  • la multiplication des molécules dangereuses retirées du marché ou pointées du doigt après quelques mois de commercialisation,
  • une certaine prise de conscience de la part des médecins,
  • une hypocrisie toujours de plus en plus massive…

Tout concourt à rendre leur vie difficile dès le lever du lit.

Mardi dernier, la phrase qui m’a le plus marquée : « Je n’aimerais pas qu’un médecin prescrive un produit à ma grand-mère ou à moi-même après qu’on lui ait raconté n’importe quoi dessus ».

De la part du professionnel aussi performant et expérimenté que j'avais en face de moi, cet aveu m’a tout de même un peu surpris.

Bon, si je voulais être exhaustif, je rapporterais aussi les impressions des jeunes, juste sortis de l’école de la visite médicale.

Je pense qu’elles seraient très différentes, plus positives et optimistes.

Mais, je passe mon tour, et je laisse le soin à d’autres médecins de les écouter.

10:00 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (10)

19/09/2007

Le prochain.

Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket

 

Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket