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11/09/2007

Dépressifs?


Placebo. Pierrot The Clown 

 


Placebo. This Picture 
 
 
 
 
Bon, je dois reconnaître que je ne savais pas qui était Stéphane Sirkis jusqu’à ce soir (ma culture musicale est dramatique), mais la version acoustique de « This Picture » est de toute beauté.
C'était ma petite contribution pour la journée mondiale de prévention du suicide (c'était hier, mais vaut mieux tard que jamais).
 

21:15 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (3)

Cas clinique, ce que j’ai proposé (partie 1).

Second petit préambule (pour les retardataires, le début est ici).

 

 

Un soir particulièrement venteux et glacial, Oncle Vania consentît à descendre de son arbre et à se rapprocher du feu pourtant tant honni durant les douces soirées d’été.

Il accepta et croqua même à pleines dents un cuisseau d’antilope rôtie, avec toutefois une trop démonstrative lippe de dégoût.

Un retentissant « Back to the trees !», signal d’une nouvelle histoire édifiante de l’oncle sur les méfaits de la modernité fit se renfrogner père.

L’oncle se cura les dents, avala le petit morceau d’antilope resté coincé entre deux prémolaires et commença rituellement son récit par une exhortation.

 

« Jamais nous n’aurions dû quitter notre position naturelle qui est celle de tous les autres animaux ! L’orthostatisme n’a apporté à l’homme que des calamités ! »

 

Il continua son récit de son habituelle voix bougonnante.

 

« Une fin d’après midi ensoleillée lorsque j’étais un tout jeune Homo Erectus (il prît une mine dégoûtée en prononçant ce nom du bout des lèvres), nous parcourions, mon meilleur ami Sacha et moi l’immensité de la savane à la recherche d’un point d’eau. Il avait fait particulièrement chaud et toutes nos mares traditionnelles étaient à sec. Comme l’eau attire le gibier, nous avions presque aussi faim que soif.

Puis, au détour d’un bouquet d’acacias, nous vîmes un petit marigot miraculeusement préservé des rayons du soleil par les arbres le matin, et un gros rocher gris l’après midi. Encore plus incroyable, à 3 pas, à peine décomposée, se trouvait une carcasse de phacochère. Si Dieu avait été inventé, nous nous serions jetés à genoux pour le prier et le remercier.

Notre soif et notre faim étouffèrent toute prudence et nous nous précipitâmes sur la carcasse après en avoir chassé quelques vautours chauves. Sacha, glouton invétéré s’empiffra comme à son habitude ; moi je fis honneur à ce festin, mais mon estomac délicat me brida un peu (je souffre depuis ma tendre enfance de reflux gastro-oesophagien). Nous courûmes ensuite vers la nappe d’eau brunâtre pour nous désaltérer en reprenant la posture à quatre pattes de nos ancêtres et bûmes avec délices une eau tiède et saumâtre.

Nous entendîmes soudain, mais trop tard un léger feulement au dessus de nos têtes.

Une lionne nous contemplait du haut du rocher en se pourlèchant les babines.

L’effroi nous saisit, telle la foudre, Sacha et moi.

Mon cœur fît un bond dans ma poitrine et mon sang quitta mon visage.

Nous nous relevâmes instantanément,  et pivotâmes pour nous élancer vers le bouquet d’acacias. Mon sprint n’avait rien à envier à celui d’Asafa Powell, mais ce jour là, je courus encore plus vite, plus vite que le guépard, même et grimpai aux acacias plus lestement que les babouins.

Sauf que les babouins, pas fous, ne montent pas au sommet des acacias siffleurs (Acacia drepanolobium de leur petit nom). Mais si ces derniers ont des épines effilées, ils n’ont pas de mâchoires puissantes capables de broyer une jambe sans effort.

Je me rappelais alors Sacha.

Il était étendu, à terre, sans conscience, à 1 pas à peine du bord du point d’eau.

La lionne était juste arrivée au pied du rocher, elle se rapprochait de mon ami, de sa démarche chaloupée, prenant son temps, tranquillement.

J’appelais, je hurlais « Sacha ! », mais il bougea point.

Dans un premier temps la lionne lui prît doucement la nuque, comme elle le fait d’habitude avec ses lionceaux, puis elle secoua sa gueule de toute sa force, jusqu’à ce que les cervicales de Sacha craquent.

Elle se mit alors à le dévorer consciencieusement, tranquillement.

A peine j’eu le temps de pleurer mon ami que les fourmis vivant dans les petites boules à la base de chaque épine s’intéressèrent à ma présence puis me prirent pour une girafe en train de boulotter leur pied à terre.

L’orthostatisme nous a conduit à cette triste situation : moi, bouffé par des fourmis au sommet d’un acacia aux épines acérées, et à son pied mon ami Sacha, dégusté par une lionne gourmande. »

 

La voix de père s’éleva du fond de la caverne : « Et alors quoi Vania ? De quoi te plains-tu ? Ton système nerveux autonome a parfaitement bien joué son rôle ! La norépinéphrine libérée par ton système sympathique t’a permis de te relever et de te dépasser pour échapper à la lionne. Sans adaptation de ton débit cardiaque, tu n’aurais pu ni te lever, ni courir, ni grimper à l’arbre. L’orthostatisme a été un pas décisif dans l’évolution de l’homme ! Revenir en arrière, serait retourner à l’âge de l’homme des cavernes, dont nous ne sommes pas encore sortis, d’ailleurs… ».

Les yeux de l’oncle rougeoyèrent : « Edouard ! Et mon ami Sacha, l’oublies-tu ? Il serait resté à 4 pattes qu’il n’aurait pas eu besoin d’un machin compliqué pour assurer le maintien du débit cardiaque en cherchant à prendre une position contre nature. Cette belle mécanique s’est détraquée chez lui, et il a fini dans le ventre d’un félin affamé.».

Le visage de père se détendit, signe qu’il allait décocher un argument décisif à l’oncle.

« Peut-être, mais qui a pu ensuite descendre d’un acacia défendu par des fourmis voraces, alors que la lionne rassasiée est allée faire un somme un peu plus loin ? »

L’oncle bondit sur ses pieds, brandit un poing menaçant et grommela quelques mots inintelligibles avant de bondir dans l’obscurité gardée à distance par notre feu. Nous entendîmes toutefois clairement au loin un « back to the trees ! » rageur.

Père, savourant sa victoire, se tourna alors vers nous : « Il reviendra, il a pris goût à l’antilope rôtie. ».

 

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Dans la seconde partie, un peu de théorie (il en faut) et comment je l’ai appliquée à cette patiente.

 

Je tiens par ailleurs à m’excuser auprès des mânes de Roy Lewis d’avoir ainsi plagié caricaturalement son magistral chef-d'oeuvre , « Pourquoi j’ai mangé mon père ».

17:50 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)

Cas clinique (précisions).

Premier petit préambule à la suite de la consultation de cette brave dame de 68 ans.

 

  • Doudou demande un holter ECG : j’ai oublié de le préciser, mais j’en avais un à ma disposition, récent et parfaitement normal.
  • Le Docteur Mailler demande un ECG : j’en ai fait un qui ne montre aucune anomalie, notamment aucun trouble rythmique ou conductif. Ensuite, il pose l’excellente question des facteurs favorisants et de la présentation clinique. Les 3 derniers malaises n’avaient aucune cause évidente, quand ils sont arrivés, elle était calme et détendue, ne mangeait pas ou ne venait pas de manger, et ne s’était pas levée récemment. Par contre, tous les autres (elle en fait depuis l’âge de 12 ans) étaient clairement liés à des situations stressantes. Le autre traitement qu'elle prend est un anxiolytique léger  (je ne sais plus lequel). Par contre, je n'avais pas à ma disposition de bilan biologique récent.La présentation clinique est double : le plus souvent une véritable syncope avec un début et une fin brusques et une fois (la dernière) avec des prodromes (sueurs, sensation de chaleur, tête vide) qui lui ont permis de s’asseoir. Par ailleurs, dans ce dernier cas, elle n’a pas syncopé.

09:00 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)