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08/11/2007

White Barn.

« Aider (2) » en version anglaise, c’est possible, et c’est ici.

 

Je me suis inscrit sur le forum « Kivafriends », qui comme le nom l’indique, est un forum de discussion qui regroupe tous ceux qui sont intéressés par Kiva dont j’ai déjà abondamment parlé. J’ai bien sûr mentionné ce blog dans mon profil.

 

Peter, un membre très actif de ce forum lit la note « Aider (2) », et la cite avec une petite erreur de traduction (Peter est de Brighton). Il poste même un commentaire sur ce blog.

Je corrige ce petit détail sur le forum avec mon anglais rudimentaire.

J’imagine utiliser Google pour m’aider à traduire la note dans son ensemble.

Le résultat me semble assez mauvais.

Je pense même faire appel à la générosité de mes lecteurs anglophones afin de la traduire.

Deus ex machina, Don, un lecteur américain (de Kivafriends ? De Grange Blanche ?) envoie sur mon mail une superbe traduction toute prête à l’emploi.

Vive internet !

 

A mon échelle nanométrique, c’est assez impressionnant de lire un de ses textes en anglais.

A la fois car j’ai apprécié le travail du traducteur qui a tout fait pour rendre mon phrasé et mes intonations, et aussi, car quoiqu’on en pense, l’anglais est la langue dominante, et un texte en anglais permet une bien plus large diffusion de ses idées (quelles soient bonnes ou mauvaises).

On passe alors du nanomètre au micromètre.

 

Petites remarques annexes sur la domination de l’anglais :

Primo : sur le web, elle vacille sous les coups de butoir des langues asiatiques, notamment le chinois. Mais je ne suis pas inquiet, l’anglais restera encore très longtemps la langue d’échange.

Secundo : l’anglais utilisé comme langue véhiculaire est un anglais « de cuisine ». Un peu comme le latin de Saint Augustin l’était par rapport au latin classique. Ceux qui ont lu comme moi  au moins un texte de Saint Augustin en latin comprennent ce que je veux dire. Ce latin est tellement dégradé par rapport à celui de Cicéron, par exemple, qu’un francophone nullissime en latin comme moi pouvait le traduire sans trop de soucis. Je ne fais pas de fausse modestie : j’ai réussi l’exploit de n’avoir « que » 14 au bac en connaissant par cœur la traduction française d’un extrait du « De Natura Rerum » (la célèbre "Invocation à Vénus"). Même de mémoire, j’ai réussi à massacrer ce texte vénérable.

 

Je lis parfaitement l’anglais médical qui est la caricature de l’anglais de cuisine, moins bien le NYT ou le WP, et quasiment pas l’anglais littéraire. Et encore, dans ce dernier cas, je ne me suis pas attaqué à un classique : imaginez donc, le tome 6 de Harry Potter…

En gros, la généralisation de l’anglais a un coût : sa simplification et dans un certain degré sa dégradation.

Courage, on n’est pas si mal que ça avec notre langue minoritaire !

10:05 Publié dans Kiva | Lien permanent | Commentaires (5)

06/11/2007

Les hommes vides.

C’est une expression que j’ai retrouvée dans « Kafka sur le rivage » de H. Murakami.

 

«Tel que tu me vois, j'ai été victime de discriminations diverses dans ma vie, poursuit-il. Seuls ceux qui ont subi eux-mêmes savent à quel point cela peut blesser. Chacun souffre à sa façon et ses cicatrices lui sont personnelles. Je pense que j'ai soif d'égalité et de justice autant que n'importe qui. Mais je déteste par-dessus tout les gens qui manquent d'imagination. Ceux que T. S. Eliot appelait " les hommes vides ". Ils bouchent leur vide avec des brins de paille qu'ils ne sentent pas, et ne se rendent pas compte de ce qu'ils font. Et avec leurs mots creux, ils essaient d'imposer leur propre insensibilité aux autres. Comme nos deux visiteuses de tout à l'heure.»

 

 

 

 
Petit rajout (merci Google et Wikipedia): "The Hollow men" ici et ici, un article sur T.S. Eliot ici.
 

18:40 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)

Petit dictionnaire médico-technocratique (1).

Nouvelle rubrique dans Grange Blanche !

Je vais collecter les plus belles expressions technocratiques glanées au cours des différentes réunions auxquelles j’assiste (CME, CLUD, COMEDIMS, préparation des EPP…), et leur accoler une définition (si j’arrive à en trouver une).

Ne perdons jamais de vue le but ultime de toutes ces réunions: améliorer les soins que nous apportons aux patients. Et cela, même si ces réunions sans fin amputent largement le temps consacré à ces mêmes soins (shuut, ça, il ne faut pas le dire…).

 

Statuer. 

Synonyme du trop prolétarien « décider ». Probablement à la mode car il se rapproche phonétiquement de « statufier ».

 

Acter.

Synonyme de « rédiger ». Là aussi, bien plus classe, car on pense à un acte notarié, ou mieux, on envisage déjà l’action que ce texte ne va pas manquer d’induire.

 

Ouvrir la communication à fond.

Synonyme de « communiquer », mais a priori, ça ne suffisait pas. A fond les manettes !

 

Formalisation globale.

Synonyme de document, ou note de service.

 

Uniformiser.

Mot très à la mode, à utiliser au moins une fois par minute.

 

Problématique.

Là aussi, très à la mode. La vie est une immense problématique.

 

Logique de management.

Expression vide de sens, mais un mot anglais impressionne encore pas mal. Bientôt, il faudra connaître l’expression chinoise…

 

Identifier les besoins.

Synonyme d’écouter. Du moins, c’est ce que disaient les vieux médecins quand ils arrivaient au chevet de leur patient.

« Je vais identifier vos besoins », ça en jette bien plus que « Je vous écoute » !

 

Le siège.

Sous-entendu le "siège social". Bien moins haut que "au plus haut des cieux", mais pas beaucoup moins puissant.

 

 

Il faut protocoliser le "si besoin".

Pas à proprement parler du jargon médico-technocratique, mais une bien belle expression tout de même. Au lieu de prescrire 2*dafalgan "si besoin", on doit maintenant écrire "2*dafalgan si EVA>2". Ca ne change rien, c'est ça qui change tout.