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10/10/2008
Le Guépard (3).
« Un Falconeri doit être avec nous, pour le Roi ». Les yeux recommencèrent à sourire. « Pour le Roi, certes, mais pour quel Roi ? ». Le jeune homme eut une de ses crises de sérieux qui le rendaient impénétrable et si cher. « Si nous ne sommes pas là nous non plus, ils vont nous arranger la république. Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change. Est-ce clair ? ». Il embrassa son oncle un peu ému. « Au revoir, à bientôt. Je reviendrai avec le tricolore. ».
…
Les flatteries glissaient loin de la personnalité du Prince comme l’eau sur les feuilles de nymphéas : c’est l’un des avantages dont jouissent les hommes qui sont en même temps orgueilleux et habitués à l’être.
Giuseppe Tomasi di Lampedusa
Traduction Jean-Paul Manganaro
08:08 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
09/10/2008
La France a peur.
Encore un merveilleux dessin de Martin Vidberg, l’auteur, entre autres du blog « L’actu en patates ».
J’évoquerai à peine les nouvelles quotidiennes plus incroyables les unes que les autres : un pays développé en difficulté (L’Islande), des Etats, parfois ultra-libéraux qui prennent des participations parfois majoritaires dans des banques. Le mot récession (ou « croissance négative » pour les linguistes gouvernementaux) est lâché. On rajoute technique, pour que ça fasse moins peur (ouf, la recession n’est « que » technique…).
Les temps qui viennent vont être durs, comme d’habitude plus pour certains que pour d’autres.
Comme d’autres, je rencontre des patients inquiets, je remarque la prolifération des panneaux « à vendre » sur les portails des maisons, le long de ma route matinale, je suis allé avant-hier, sans doute pour la dernière fois dans cette librairie aux confins de deux univers. « Fermeture définitive à cause de la conjoncture économique actuelle, et de l’industrie du livre en particulier », peut-on lire à l’entrée. Enfin, dans la devanture de certaines boutiques, des objets qui jusqu'il y a peu étaient vendus avant d'y arriver. Pour l'instant, c'est l'incrédulité qui domine, comme lorsque l'on se retrouve témoin d'un évènement qui est incroyable avant d'être dramatique.
Je m’interdis de regarder mes comptes en ligne, et notamment les moins values abyssales de mes SICAV.
J’ai décidé de réagir énergiquement contre la crise.
J’ai décidé qu’avec chaque capsule de Nespresso, je me ferai dorénavant 2 cafés.
Ceux qui ont déjà bu un café fait avec une capsule usagée, par inadvertance, avant que la crise ne le rende nécessaire, comprennent que les temps vont vraiment être difficiles.
08:04 Publié dans Divers et variés | Lien permanent | Commentaires (12)
08/10/2008
Blurring the lines between science and marketing.
C’est la phrase clé d’un article publié aujourd’hui dans le NYT.
« Brouiller les frontières entre science et publicité »
Le laboratoire pharmaceutique Pfizer se débat dans un procès aux Etats-Unis ou les plaignants accusent la firme d’avoir tout fait pour que les résultats des études défavorables pour un de leur produit, le Neurotin n’aient que peu d’influence sur les prescripteurs, et donc les prescriptions. Tout fait, c'est à dire retarder leur publication, et présenter ces fameux résultats sous un jour favorable.
Ces études visaient à étendre la prescription du Neurontin au delà de son AMM initiale.
L’article du NYT est très critique.
Bien sûr, Pfizer plaide de sa bonne foi, et précise que ces pratiques étaient antérieures à son rachat de Warner-Lambert qui commercialisait initialement le Neurontin.
« Pfizer issued a statement Tuesday denying that it had manipulated Neurontin data, saying “study results are reported by Pfizer in an objective, accurate, balanced and complete manner, with a discussion of the strengths and limitations of the study, and are reported regardless of the outcome of the study or the country in which the study was conducted.” »
The expert reports, unsealed Monday in a federal court in Boston, add to accusations that the pharmaceutical industry has controlled the flow of clinical research data, blurring the lines between science and marketing.
Le problème pour Pfizer, c’est que la défense a exhumé des mails compromettants :
According to one September 2000 e-mail message by a Neurontin team leader at Pfizer, “The main investigator in the U.K. (Dr. Reckless) is keen to publish but this will have several ramifications.” The team leader later wrote, “I think we can limit the potential downside of the 224 study by delaying publication for as long as possible.”
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Experts Conclude Pfizer Manipulated Studies
By Stephanie Saul
The New York Times
Published: October 8, 2008
10:27 Publié dans Prescrire en conscience | Lien permanent | Commentaires (2)