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02/11/2008

Attention aux toilettes britanniques !

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Je sais que cet avertissement est tout à fait général, mais ici l'histoire est une mésaventure bien désagréable, survenue à un homme de 35 ans qui s’était innocemment assis sur des toilettes publiques en acier dans les West Midlands.

Des petits plaisantins avaient piégé le siège avec de la colle « super-glue ».

N’arrivant pas à se relever, il a appelé les services d’urgence qui ont été obligés de l’emmener à l’hôpital avec les toilettes collées aux fesses.

Finalement, là, un traitement chimique a permis de le décoller.

Source : BBC

 

01/11/2008

L’angoisse de la page blanche.

Lorsqu’un patient ou qu’une famille est très en colère pour une raison dont vous n’êtes pas responsable (c’est un pré requis fondamental !), mais décharge ses nerfs sur vous, ou quelqu’un de l’équipe, tendez lui une page blanche pour désamorcer la situation, et proposez lui calmement d’écrire une lettre au responsable de son courroux.

En général, l’agressivité diminue d’un cran.

Primo, car avec une feuille blanche dans la main, on s’agite moins, et secundo, l’écriture garde une connotation presque magique qui fait réfléchir même les plus déterminés, qu’ils soient « pauci alphabètes » ou non. La crainte pour les premiers, l’application pour les seconds va rapidement calmer leurs ardeurs guerrières.

Par ailleurs, il est difficile de renier une insulte écrite….

Le but de la manœuvre est de faire baisser la pression, absolument pas de tuer dans l’œuf une plainte souvent justifiée.

Toutefois, une fois devant la page blanche, les hurlements de bête sauvage se transforment souvent en babil plein de récriminations atténuées.

J’en ai encore fait l’expérience cette semaine.

 

La plume plus forte que l’épée, certainement.

 

18:33 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (9)

Trop de médecine…

tue la médecine.

85 ans, ancienne infirmière, un mari pharmacien, un fils radiologue, une belle-fille anesthésiste, et aucun suivi médical digne de ce nom.

A la consultation, la première, je lui trouve une TA à 180/90 et une sténose carotidienne gauche limite.

Je lui conseille de se faire suivre « sérieusement », au lieu de se faire prescrire quelques radios et bilans biologiques par son fils, au gré de son envie, et de « piquer » son traitement quotidien dans sa pharmacie.

Elle repousse l’idée d’une main osseuse qui porte une belle émeraude, certes un peu nuageuse, mais de taille respectable :

« Et que va-t’il me dire, que tout va bien ? ».

« La seule chose que je craigne est l’AVC ».

 

Ben, justement….

C’est certain, consulter un médecin n’a aucun intérêt si on se fait sa propre consultation dans sa tête avant même d’y aller.

J’ai fait un courrier à son fils pour qu’il fasse un scanner des TSAO.

Je pense qu’il lui donnera rapidement son rendez-vous.

J’ai aussi demandé que sa belle fille lui fasse un bilan d’hémostase. Elle a des bleus spontanés un peu partout, et il faudrait que je débute un traitement anti-agrégant….

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Un contrepoint intéressant, celui de l'excellent Dr Sangsue.

31/10/2008

La thrombose veineuse superficielle.

Je vois arriver une jeune femme qui désire bénéficier d’un doppler veineux de contrôle dans le cadre d’un bilan de thrombose demandé par son angiologue.

Je suis un peu curieux, je creuse donc un peu l’histoire.

Durant l’été, elle fait une thrombose veineuse superficielle d’une branche antérieure de la grande veine saphène, environ à mi cuisse.

Le diagnostic de ce que l’on appelle improprement « paraphlébite » est facile : cordon induré sous cutané, inflammatoire, sur le trajet d’une veine superficielle. Par ailleurs, cette jeune femme qui n’a aucun antécédent thrombo-embolique personnel ou familial a eu une seule grossesse parfaitement normale. Elle a toutefois hérité de sa mère un réseau superficiel déplorable, comme en témoignent ses nombreuses varices. Son généraliste l’envoie à un angiologue qui confirme le diagnostic par un doppler, débute un traitement par HBPM, et instaure une surveillance hebdomadaire par doppler. Les signes cliniques disparaissent, la thrombose s’organise. L’angiologue demande un bilan de thrombose et conseille vivement à sa patiente de faire un stripping.

 

Autant le diagnostic de thrombose veineuse superficielle est simple, autant sa prise en charge est très mal codifiée.

Enfin, « simple », à ceci près qu’il faut toujours avoir en tête qu’une thrombose veineuse, superficielle ou non, peut avoir un facteur favorisant sous jacent peu sympathique.

On se rappelle tous de ce malheureux Trousseau qui s’est diagnostiqué un cancer viscéral longtemps avant les premiers signes cliniques, car il a constaté sur lui-même ce qui allait devenir le « signe de Trousseau » (1) : « Je suis perdu, une phlébite qui vient de se déclarer cette nuit ne me laisse plus aucun doute sur la nature de mon mal. »

 

Le tableau suivant, tiré d’un article du J Vasc Surg, résume les facteurs pro-thrombotiques(2).

 

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Il n’existe aucune recommandation indiquant qu’il faille faire un bilan de thrombose systématique après une thrombophlébite. Dans le cas de cette patiente, dont c’est le premier épisode, qui présente des varices importantes et sans aucun point d’appel pour une cause génétique ou pour une maladie de système, je pense que l’on aurait pu s’en passer. Bien évidemment, en cas de thrombose veineuse sans cause évidente, il ne faut pas hésiter à faire un bilan de thrombophilie chez un sujet jeune (surtout si la thrombose est récidivante) et une recherche de néoplasie chez le sujet plus âgé.

 

La surveillance hebdomadaire chez cette patiente dont les symptômes ont rapidement régressé a pour seul intérêt de facturer à chaque fois un EJQM004 à 75.60 euros.

3 fois EJQM004, ça rend le caillot rentable.

 

Quid du traitement en lui-même ?

Là, règne le flou le plus complet. Il n’existe aucune étude fiable : « The methodological quality of most of the trials was poor » (3)

Deux traitement sortent toutefois du lot: les HBPM à dose préventive et les AINS par voie générale. Seuls ces deux traitements semblent diminuer l’extension de la thrombose par rapport au placebo.

La durée du traitement ? Entre 10 jours, et 1 mois ! Nous n’en savons pas plus.

En cas d’insuffisance veineuse tronculaire, une saphénectomie pourra bien sûr être proposée à distance.

 

Tout cela pour dire que pour cette pathologie, ce qui est rare en cardiologie, la science cède en grande partie le pas à l’expérience clinique individuelle.

 

Merci au généreux donateur de l’article des Cochrane Database of Systematic Reviews.

 

 

 

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(1) Trousseau A. Phlegmatia alba dolens. Clinique Médicale de l'Hôtel Dieu. Paris Baillière Ed, Paris 1865 : 654-712.

 

(2) Mark H. Meissner et coll. Acute venous disease: Venous thrombosis and venous trauma. J Vasc Surg 2007;46:25S-53S.

 

(3) Di Nisio M, Wichers IM, Middeldorp S. Treatment for superficial thrombophlebitis of the leg. Cochrane Database of Systematic Reviews 2007, Issue 2. Art. No.: CD004982. DOI: 10.1002/14651858.CD004982.pub3.

 

 

 

 

07:33 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (5)

29/10/2008

Paris, parvis de l’Hôtel de Ville…

Deux hommes s’abordent et discutent tout en inspectant discrètement les alentours.

L’un des deux n’est pas un inconnu, c’est Ron.

L’autre ? Baaahh, par déduction c’est un inconnu.

La suite ici.

 

28/10/2008

Wassup Bush?

Trouvée, avec le contexte, ici.

 

 

La pub originale (+ un bonus).

 

Divers et variés.

Pas trop d’inspiration en ce moment…

Je vais donc faire, une fois n’est pas coutume, une note fourre-tout.

 

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« Patients, médecins, qu’est ce que les nouvelles technologies ont changé pour vous ? ».

C’était le thème du tout récent troisième carnaval.

Autant dire que j’ai l’esprit ouvert sur le sujet.

Et bien, l’épouse d’un patient m’a « séché » !

Cette dame est inquiète de l’état cardiovasculaire de son époux. Elle est déjà allée voir deux confrères cardiologues avant moi. Au décours de la conversation, elle m’a dit qu’elle avait lu ma thèse sur la toile.

Elle l’a découverte en « googlant » mon nom.

En l’occurrence, elle portait justement sur le problème présenté par son époux, ce qui l’a finalement confortée pour venir me voir.

J’étais finalement surpris, mais pas choqué ni même mécontent de voir que les patients s’intéressent à ce qu’ils ont et à qui va les examiner.

Mais bon, cela me conforte dans l’idée qu’il va falloir de plus en plus maîtriser (je ne dis pas cacher, encore moins enjoliver) son « empreinte numérique » sur la toile.

Heureusement que je n’ai pas à rougir de l’image que Google donne de moi. Heureusement, également que je n’écris ni ne publie sur la toile des romans pornos sous mon véritable nom ;-)

(Pas de suppositions hasardeuses, je ne le fais même pas sous un nom d’emprunt…).

 

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J’ai téléchargé la Traviata, avec La Callas, version Orchestre symphonique de Turin, 1953, et je l’écoute depuis ce matin dans la voiture.

Je ne vais pas jouer aux esthètes cultivés et vaguement condescendant en vous assénant qu’à partir de la trente-cinquième minute, au moment exact ou Giuseppe Fonseca, l’ingénieur du son virtuose part en pause déjeuner et se fait remplacer par son bras droit, l’enregistrement devient parfaitement « inécoutable ».

Je remarque simplement que dans ma Yaris, je trouve que pour trois morceaux sympas, il y en 41 un peu longuets. Bon, vous me direz qu’une Toyota diesel, ce n’est pas non plus l’endroit idéal pour écouter La Callas…

 

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CME ce matin.

Avec mon ami de 10 ans, on envisage (presque) sérieusement d’arrêter médecine pour faire autre chose. Je me demande si je ne vais pas finalement retourner cultiver les quelques lopins de terre de mes ancêtres.

Ce matin, discussion sur la généralisation des bracelets d’identification, au-delà des patients habituels (sous entendu les déments).

D’accord mais il faut le consentement du patient.

Ben, il est dément…

Il faut alors le consentement de la personne de confiance et le « tracer » sur le dossier.

A force de toujours vouloir tout « tracer » sur le dossier, il nous reste de moins en moins de temps de faire ce que l’on nous demande de tracer.

En dix-huit siècles la religion catholique n’a pas réussi à avoir la peau de la médecine, la « qualité » va y arriver en quelques années.

J’ai d’ailleurs oublié de vous raconter un repas houleux ou la qualiticienne s’est mis dans l’idée de nous parler de qualité à table, alors que, comme d’habitude, nous parlions boustifaille foot et sexe.

Mon ami de 10 ans est parti en pointant un doigt vers elle et en lui lançant un percutant « Toi, ton métier, il ne sert à rien ».

Des mois de frustration évacués en 7 mots, avec qui plus est, une superbe allitération en « t ».

« t » comme tuer.

Nous avons tous envie de la tuer, même les administratifs de l’établissement (c’est dire).

La tablée m’a demandé ce que j’en pensais, j’ai répondu « Comme lui, mais moi je ne le dis pas, je suis plus hypocrite ».

J’ai toujours aimé la franchise.

 

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Le WSJ pose aujourd’hui une bonne question : « Should Doctors Talk Politics With Their Patients ? ».

Ma réponse est claire, jamais.

J’ai découvert autrefois que des patients que j’appréciais énormément avaient voté pour le Pen, voire Mégret.

Et là, après, il m’a toujours été difficile de faire abstraction.

 

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Un article du NYT discute du nouveau visage de l’infidélité. Il semble en effet, si l’on en croit les résultats récents que l’infidélité se développe et se féminise. Pour l’amplification du phénomène, je n’ai pas d’idée précise. Pour la féminisation, je suis plutôt rassuré. Je me suis toujours demandé avec « quoi » les quelques 20% d’hommes de moins de 35 ans trompaient leurs épouses, alors que seulement 5 % de femmes du même âge étaient infidèles pour l’année 1991. Je ne pense pas que les liaisons homosexuelles ou avec des femmes non mariées puissent totalement expliquer un tel rapport de 1 à 4. J’avais alors émis l’hypothèse de extra-conjugalité extra-terrestre.

 

Les chiffres passent en 2006 à 28% pour les hommes et 15% pour les femmes. La cohérence de l’ensemble y gagne.

Passer de 5% à 15% en 15 ans : accroissement de la liberté, ou de la franchise féminines ?

 

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Une méta-analyse des Archives qui montre que seule la metformine semble avoir une action protectrice sur la mortalité cardiovasculaire parmi tous les antidiabétiques oraux. La rosiglitazone se distingue aussi, mais dans l’autre sens…

C’est la seule molécule qui montre une tendance non significative, certes, vers l’aggravation des problèmes cardiovasculaires.

Pour paraphraser Cicéron « Jusques à quand abuseras-tu de notre patience, Rosiglitazone ? Combien de temps encore serons-nous ainsi le jouet du doute sur ton inocuité ?».

Pourquoi continuer à prescrire cette molécule qui frôle toujours la correctionnelle dans la plupart des études indépendantes ?

 

Selvin E, Bolen S, Hsin-Chieh Yeh HC, et al. Cardiovascular outcomes in trials of oral diabetes medications: A systematic review. Arch Intern Med. 2008; 168:2070-2080.

 

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Petit séjour dans la maison familiale, d’où les notes nostalgiques.

Ma mère et ma grand-mère sont en froid. Cette dernière a même qualifié ma mère de « gouine ». Je suis absolument sûr qu’à 85 ans, et peu communicative comme elle est, ma grand-mère ne sait même pas ce que c’est. Et à ma connaissance, elle n’a jamais regardé un épisode de « The L World ».

Bref, ma mère n’a pas aimé et a tapé là où ça fait mal, sur le traditionnel gratin du dimanche. Elle en a dit pis que pendre (alors qu’il était très bon).

En plus, elle s’est probablement rappelée cette humiliation.

Le gratin dauphinois, c’est une arme de destruction massive dans ma famille, en plus d’être un facteur de risque cardiovasculaire pour le reste du globe.

 

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Un de mes seuls dogmes s’est effondré assez récemment.

Je tombe sur une prescription totalement aberrante. Le confrère aurait marqué « Calibre 38. A mettre dans la bouche et appuyer sur la détente», cela aurait été pareil.

C’est le généraliste qui a fait la prescription, sur les conseils du cardiologue. Incrédule, je demande l’ordonnance pour vérifier. C’est bien cela, et la prescription faite ne peut en effet pas émaner uniquement du généraliste. Le médicament prescrit fait en effet peur à tout non-cardiologue.

Je pose alors la question rituelle « Quel âge a votre cardiologue ? ».

Ca peut vous sembler bizarre, mais dans mon expérience personnelle, l’âge du cardiologue traitant est souvent corrélé avec des prises en charge, uhmm, disons, au mieux anachroniques. L’évolution fulgurante de la spécialité sur les 15 dernières années en a en effet laissé plus d’un sur le bord de la route. C’est presque devenu un jeu de deviner l’âge du cardiologue en lisant son ordonnance. Digoxine= plus de 45 ans. En général, je ne trompe pas. Mais là, cela va au-delà, le traitement était réellement dangereux.

Je me suis demandé : peut-être un cardiologue cacochyme et vaguement génocidaire ?

La réponse m’a laissée perplexe et inquiet: « A peu près le même que vous, Docteur… »

Le début de la fin ?

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Chapeau à ce type qui me semble soit très courageux, soit totalement inconscient.

Bon, d’un autre côté, c’est un neurochirurgien (dans mon CHU, les orthopédistes passent pour des êtres fins et délicats quand on les compare aux neurochirurgiens)

 

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J’espère sincèrement que les résultats seront à la hauteur de la médiatisation. Quelque soit l’avenir, ce Alain Carpentier (lauréat du prix Lasker en 2007) est dores et déjà à hisser au Panthéon des chirurgiens cardiaques et des cardiologues (pour moi, il est juste en dessous de Werner Forssmann).

Quoiqu'il en soit, il faut sans tarder conjurer le sort en égorgeant un poulet blanc et en répandant son sang chaud et rutilant autour d'un ECG fait un jour de pleine lune à minuit précise, car l'auteur de cet article est le même que celui qui encensait le rimonabant en 2005.

Merde, ça commence mal!