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06/07/2005

Enfin(?) seul.

medium_desert.jpgSally et les enfants sont en pèlerinage chez ma mère jusqu’au 12/07.
Quelle joie que celle procurée par la solitude !
Quelle liberté !
Quel silence !
Le lit pour moi tout seul, par pur défi, je dormirais presque en travers.
La vie est mal faite finalement.
Je me vautre avec délices dans une situation qui fait se lamenter des millions de célibataires.
Je le sais bien, ce n’est que provisoire, je ne dirais pas cela si j’étais « solo » comme on dit.
Je me lamenterais en cœur avec les autres en attendant l’âme soeur, comme je l’ai longtemps fait avant de rencontrer Sally.
Pourquoi ne pas en faire un commerce qui serait potentiellement lucratif, et sûrement d’utilité publique ?
Pendant une semaine, les adhérents au club, avec enfants, feraient profiter un célibataire de leur conjoint (homme ou femme) et de leur(s) marmot(s).
Ainsi, le célibataire verrait ce qu’est une vie de famille, et le conjoint restant pourrait profiter de la maison tout seul. De même, le conjoint qui part avec les enfants peut ainsi découvrir une autre vie, le/la sortant de son train-train quotidien
Une sorte d’échangisme familial, mes marmots contre ta liberté.
Le risque est bien entendu de faire éclater la cellule familiale, mais aurait-elle beaucoup plus duré si une simple semaine peut la mettre ainsi à bas ?
Il faudrait mettre quelques gardes fous, mais rien ne me semble rédhibitoire.
Rien à voir avec l’émission de télé, ce n’est pas la maman que l’on échange, mais 2/3 de la famille.
Il ne reste plus qu’à trouver un nom accrocheur, et des fonds de départ…

Quel va être le meilleur moment, que j’anticipe avec plaisir, celui qui n’est rendu possible que par cette séparation : aller chercher Sally et les garçons sur le quai de la gare, et les serrer tous dans mes bras.
Vivement le 12 !

04/07/2005

Le caïman.

medium_lacoste1.3.jpgLe caïman.

Taille 5, la même que lorsque j’avais 14 ans.
Son violet a pris une patine digne des vieux meubles en 19 ans d’utilisation.
Je l’ai porté hier pour la première fois depuis des années, Sally me l’ayant lâchement subtilisé au début de notre histoire.
Nous avons tout fait ensemble, le Collège public et ses sorties (je me souviens des Hospices de Beaune, et du tryptique de Van der Weiden, des voyages linguistiques à Margate, des booms de garage), le Lycée privé bon chic bon genre, véritable nid de caïmans dans tous les sens du terme, le Bac, le début de médecine.
Je l’ai un peu oublié au fond du placard ensuite.
A chaque anniversaire, j’ajoutais une couleur à ma collection, vert anis, bleu chiné, rouge, bleu marine…
Mais mon premier, « Le » violet restait enfoui au fond de ma mémoire, vieux compagnon de ma jeunesse doré.
Il est réapparu récemment, pour participer à ma trentaine, dorée, elle aussi.
C’est le signe de reconnaissance des professions libérales en vacances, les classes supérieures préférant plus clinquant.
Je me rends compte que j’ai tous les attributs des libéraux : Caïman, Rolex, Bedaine.
Manque plus que faire de la voile, et avoir une grosse voiture (je n’aime pas trop la voile, et encore moins les voitures…).
Ca ne me perturbe pas trop, je n'ai pas l'habitude de me renier au chant du coq.

Sally et moi avons deux conceptions de nos gardes robes.
Elle préfère acheter peu coûteux, mais changer souvent de vêtements.
Je préfère mettre le prix pour avoir la qualité (sans avoir aucune fascination pour les marques, en dehors de la qualité intrinsèque de leurs produits), mais, je ne jette rien, et la durée de vie de mes vêtements dépasse largement celle de la moyenne actuelle.
Cela me donne parfois un peu un look d’ancien riche, ou d’aristocrate en fin de race.
Qu’importe, je suis à l’aise dans mes vêtements un peu défraîchis, mais chargés de ma propre vie.

J’espère que nous irons loin ensemble, mon polo et moi.



10/06/2005

Abandon

medium_pieds.jpgJ’ai pas mal négligé ce blog depuis fin mai.

Du travail, beaucoup de mauvaises décisions et de petites contrariétés m’ont éloigné d’un petit exercice quotidien qui demande un minimum de calme et de concentration.

Les enfants grandissent, le petit est sur le point de faire ses premiers pas. Le plus grand commence (enfin) à construire des phrases (presque) intelligibles.
Du genre : « Moi, deux cacans, papa lé », ou « grrran mais moa enco petit, passs bibilé et totou »
En français : « Papa Noël va me donner deux tracteurs », et « Je suis grand, mais encore petit parceque j’ai besoin de biberons de lait, et de ma sucette ».
C’est presque ça.
Les « toumiks » ont aussi fait leur apparition, seul désagrément des nuits d’été (quand elles ne sont pas étouffantes).

Du point de vue professionnel, rien de positif depuis 15 jours, même plutôt négatif.
Mais je n’ai à m’en prendre qu’à moi.

Un seul moment hors du commun, j’ai eu en consultation, à 8 jours d’intervalle, deux transsexuels, un masculin, et un féminin.
Voilà bien un monde que j’ignorais totalement, hormis le cliché des brésiliens du Bois (pourquoi des brésiliens, d’ailleurs ??).
Un monde de souffrance, c’est clair.
Mais aussi un monde désarçonnant.
Comment appeler son interlocuteur, dont l’aspect ne correspond pas à l’état civil.
J’ai fait simple, je leur ai demandé, et ne me suis pas trop emmêlé les pédales.
La question cardiologique posée était à chaque fois plus que facile à résoudre, et j’en ai profité pour discuter un peu avec eux.
J’ai appris pas mal de chose, et je mourrai moins bête.

Sylvie nous a fait une série magnifique (comme elle lit ce blog, j’imagine facilement sa tête, alors qu’elle parcours ces lignes).
Elle s’est laissée enfermer accidentellement dans un jardin public, après la fermeture de 21h00.
Le parc réputé le plus mal famé de la ville…
Elle a escaladé les grilles, après avoir fait passer son vélo à l’aide d’un groupe de piétons.
Puis, voulant se regarder une casette vidéo après tant d’émotions, elle fait une erreur de manipulation de l’automate, et s'est retrouvé avec 5 ou 6 films. Pour être exact, elle pensait que la confirmation de location que lui affichait la machine (« loué ») signifiait que le film avait été précédemment loué. Elle a donc essayé 5-6 films, avant que l’appareil ne commence à cracher les cassettes à la chaîne !!

Enfin, « last but not least », achat compulsif, totalement anti-dépresseur, que j’ai appelé hypocritement “mon cadeau d’anniversaire” (c’est en fait le 07/07).
C’est une toile de 170cm sur 100 de Giraudi (Cf. infra), totalement inadaptée à mon intérieur de maison de poupée. De plus, tous les murs sont déjà occupés, et j’ai trois tableaux stockés à la cave. Ce n’est pas très raisonnable, mais tellement libérateur.

Cela faisait 2-3 ans que je n’avais pas acquis un Giraudi, mais son nouveau style ne me plaisait pas. Il en a encore changé, maintenant il remet des couleurs vives, mais son trait est redevenu brouillon.
Il se cherche encore, changeant radicalement sa façon de peindre tous les 6 mois-1 an. Comme je l’ai déjà dit, ces changements sont irréversibles, il ne revient jamais en arrière.
J’ai donc opté pour une forme simple et harmonieuse, les deux femmes esquissent une superbe diagonale qui commence avec les jambes de l’une, et se termine par les cheveux de l’autre.
Le tout, avec quatre couleurs uniquement. Le trait est nerveux et ample, presque « crépitant » au niveau des cheveux, mais il se dégage une sérénité alanguie de ce tableau.
Bref, je piaffe d’impatience avant jeudi matin, jour de livraison.
Je me suis fixé un jalon, pour ne pas trop regarder mes pieds en ce moment.