19/08/2005
Je t'aime, moi aussi.
Deux bonnes notes de Fuligineuse et Philippe m’ont rappelé une petite anecdote personnelle sans aucune prétention.
Sally est originaire de la région d’Aix en Provence, moi de Lyon. Nos accents respectifs nous ont posé beaucoup de problèmes les premiers mois de notre relation. Nous nous faisions tout répéter deux fois, voire plus.
Un soir, nous bouquinions dans le lit.
Elle me dit « Je t’aime »
Le regard humide de tendresse, je lui répond « moi aussi ».
Elle me regarde surprise : « Mais qu’est ce que tu me racontes ? Tu n’a pas de lampe de chevet de ton coté ! »
Le « Je t’aime » était en fait un « J’éteinggg », en français neutre « J’éteins ».
Bonne nuit à tous.
21:58 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (1)
05/08/2005
Alors ?
Alors ?
Alors rien.
Rien ? Tu n’as rencontré personne ?
Non, un dentiste et un architecte.
Ah bon, et alors, ils ne te plaisaient pas ?
Non, je suis bien toute seule, je suis bien tranquille.
Pourquoi, ils ne te plaisaient pas ?
L’architecte était puant, le dentiste pas mal, mais pas trop mon genre, puis il préférait Cathy.
Tu n’aurais jamais du aller à cette fête avec elle !
Salaud !
Et alors, vous allez vous revoir avec le dentiste ?
Euh, oui, on s’est donné rendez-vous pour faire des courses à Bandol. vendredi prochain, avec Cathy.
Tu ne vas pas y aller avec Cathy, quand même ? Tu veux tenir la chandelle ?
N’importe quoi, on n’y va pas pour ça, et je ne veux pas y aller seule…
Ah bon, et pourquoi donc un type irait avec deux filles faire les courses en bord de mer, surtout à Bandol, après une soirée ? A plus forte raison si il trouve une des filles à son goût…
Mais non, ce n’est pas pour ça. J’en ai marre d’être solo, j’en ai marre de mon nom, je veux en changer en 2006 !
C’est pas en tenant le chandelier que tu vas y arriver, tu devrais changer ta stratégie, et les attaquer en leur susurrant sensuellement à l’oreille « Change moi mon nom »…
Ca les ferait fuir….
Peut-être pas, qui sait.
Je ne veux pas m’appeler pour toujours « Mademoiselle Main», si d’ici 10 ans je n’y suis pas arrivé, je prends le nom de jeune fille de ma mère.
Tout à l’heure, c’était un an, tu déprimes de plus en plus…
Umffff (gros soupir)
Et Georges, des nouvelles ? Il est rentré des Antilles ?
Comment tu sais ? Qui t’as raconté ça ? Lise ?
Mais non, c’est toi, sûrement pas Lise, je ne peux pas la voir.
Je ne t’ai jamais raconté ça, lise m’a envoyé sa photo par mail avant-hier, et il m’a téléphoné le même jour. Qui t’as raconté ça ?
Mais personne, c’est même toi qui m’as dit qu’il s’appelait « Vandentrucmuch », et que tu y perdrais peut-être en y laissant ta « Main » (Ouarfffff). Tu as fait un AVC,tu ne te souviens plus de ce que tu m’as dit hier.
Mais tu n’étais pas là hier !
Tu racontes n’importe quoi, arrête de fumer la moquette, on a déjeuné ensemble…
Ah oui, peut-être….
Et il revient quand, Georges ?
Mais je ne sais pas, je ne le connais même pas, je ne l’attends pas.
Il est bien, sur la photo ? Il a une belle voix?
Il est canon, et il a une voix assez sensuelle
Il arrive par quel vol ?
AF5623, 7h55, le 17 août.
…
Texte en grande partie tiré du réel, hormis les noms et la chute, j’espère que l’héroïne me pardonnera. Sinon je suis prêt à lui prendre tous ses samedis d’astreinte pendant 6 mois.
22:40 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (7)
23/07/2005
Sefarad World.
J’ai failli oublier de raconter une petite histoire sépharade.
Le lendemain du mariage, j’avais rendez-vous à dix heures chez la diamantaire chez qui j’avais acquis ce qui aurait du être la bague de fiançailles de Sally il y a deux ans et demi, pour la faire nettoyer et resertir (je raconterai cet épisode un autre jour….).
Bref, après 2 heures 30 de sommeil, je suis arrivé assez comateux dans son bureau, situé dans un immeuble miteux d’un quartier miteux lui aussi (« la seule vraie protection, c’est la discrétion »).
Nous discutons de tout et de rien durant une bonne heure (du mariage, des traditions des juifs orientaux, de religion, de Mika Waltari…).
Elle me raconte alors pourquoi elle a atterri ici, alors qu’elle représente la sixième génération d’une lignée de diamantaires reconnue, et estimée.
Elle était l’employée de son père, qui lui a tout appris du métier.
Elle travaillait pour lui largement plus de 80 heures par semaine, fêtes et fériés compris.
Elle voyageait dans le Monde entier pour rencontrer des clients, et à peine arrivée à l’aéroport après un long vol, son père téléphonait et lui demandait combien de clients elle avait déjà vus.
Bref, elle faisait tourner la boutique au mépris de sa santé (tabac café, tabac café,…).
Son père décida de prendre un peu de recul, et confia la gestion de l’entreprise à ….
Ses trois frères.
Evidemment, vous pouvez imaginez ce qu’elle a ressenti (c’était peu de temps avant notre première rencontre).
Pourquoi une telle injustice ?
Tout simplement car c’était une femme.
La place de la femme dans la société méditerrannéenne, et sépharade en particulier est disons...largement codifiée et immuable: pas de femme aux commandes!
En deux ans et demi, elle a créé sa propre société, et elle commence à peine à sortir la tête de l’eau.
Elle m’a alors raconté le dialogue suivant qu’elle a eu avec son père, il y a peu :
« - Dieu a endurci le cœur de Pharaon, afin que le peule juif quitte l’Egypte pour Israël.
- Quand tu étais avec moi, tu étais en Egypte ?
- Oui ».
J’imagine qu’il a du aussi apprécier la comparaison avec Pharaon !
J’ai beaucoup aimé cette interprétation, puis nous avons poursuivi notre conversation en évoquant Job et ses malheurs.
PS: le Pharaon représenté n'est pas Séthi I, celui qui est habituellement associé au Pharaon biblique qui n'est jamais nommé, mais....
Qui, au fait?
PPS: J'ai retrouvé la citation exacte sur Biblegateway :
Exode 10:1 (Louis Segond)
"L'Éternel dit à Moïse: Va vers Pharaon, car j'ai endurci son coeur et le coeur de ses serviteurs, pour faire éclater mes signes au milieu d'eux."
18:45 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (1)