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14/09/2008

African scam, le retour (4).

J’aime bien celui-là.

Pour une fois, il est sobre et qui plus est, non dénué de volonté éducative, puisqu’il met en garde contre « les mauvaises blagues et les arnaques sur Internet ».

 

Faites donc comme ce sympathique Monsieur Jacob Chevat vous dit, ne lui faites pas confiance! Cette arnaque est en effet très classique (voir ici).

 

 

« Bonjour,

 

Je sollicite votre partenariat pour la conduite d'une transaction qui devra être menée dans les meilleurs délais. Je suis Cadre dans un établissement financier ici en Cote d'Ivoire, je sollicite votre concours pour mener à bien un transfert de fonds.

Il n'est pas aisé je l'avoue de travailler ensemble quand on ne se connaît pas physiquement et avec les mauvaises blagues et les arnaques sur Internet, il est difficile d'établir une confiance mutuelle absolue mais cela n'est pas impossible.

 

Je puis cependant vous garantir que l'opération est légale et sans risque, il s'agit d'un transfert de fonds et j'aurais besoin de votre concours pour que ces fonds soient transférés sur un compte que vous fournirez , vous bénéficierez en contrepartie d'un pourcentage raisonnable des fonds.

Je vous donnerai de plus amples informations lorsque vous m'indiquerez votre accord de Principe, je voudrais insister sur le caractère hautement confidentiel de la transaction en question.

Je précise à toutes fins utiles que je n'ai pas d'antécédents avec la police ni la justice. J'attends votre prompte réponse afin de vous donner de plus amples informations..

 

Cordialement,

M. Chevat »

20:59 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (3)

Le testament de Heiligenstadt.

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J’avance bien dans la lecture de « La vie en sourdine » de David Lodge. Ce roman raconte les aventures d’un professeur de linguistique à la retraite, affublé d’une surdité particulièrement handicapante.

Comme souvent, David Lodge ouvre des portes de la connaissance en déroulant son récit.

Il fait notamment allusion à ce texte incroyable, nommé « Le testament de Heiligenstadt », écrit par Beethoven, ou il « avoue » à ses proches sa surdité.

En voici le texte poignant, copié sur wikisource :

 

 

 

Pour mes frères Carl et [Johann][1] Beethoven.

Ô vous ! hommes qui me tenez pour haineux, obstiné, ou qui me dites misanthrope, comme vous vous méprenez sur moi. Vous ignorez la cause secrète de ce qui vous semble ainsi, mon cœur et mon caractère inclinaient dès l'enfance au tendre sentiment de la bienveillance, même l'accomplissement de grandes actions, j'y ai toujours été disposé, mais considérez seulement que depuis six ans un état déplorable m'infeste, aggravé par des médecins insensés, et trompé d'année en année dans son espoir d'amélioration. Finalement condamné à la perspective d'un mal durable (dont la guérison peut durer des années ou même être tout à fait impossible), alors que j'étais né avec un tempérament fougueux, plein de vie, prédisposé même aux distractions offertes par la société, j'ai dû tôt m'isoler, mener ma vie dans la solitude, et si j'essayais bien parfois de mettre tout cela de côté, oh ! comme alors j'étais ramené durement à la triste expérience renouvelée de mon ouïe défaillante, et certes je ne pouvais me résigner à dire aux hommes : parlez plus fort, criez, car je suis sourd, ah ! comment aurait été-t-il possible que j'avoue alors la faiblesse d'un sens qui, chez moi, devait être poussé jusqu'à un degré de perfection plus grand que chez tous les autres, un sens que je possédais autrefois dans sa plus grande perfection, dans une perfection que certainement peu de mon espèce ont jamais connue – oh ! je ne le peux toujours pas, pardonnez-moi, si vous me voyez battre en retraite là-même où j'aurais bien aimé me joindre à vous. Et mon malheur m'afflige doublement, car je dois rester méconnu, je n'ai pas le droit au repos dans la société humaine, aux conversations délicates, aux épanchements réciproques ; presque absolument seul, ce n'est que lorsque la plus haute nécessité l'exige qu'il m'est permis de me mêler aux autres hommes, je dois vivre comme un exilé, à l'approche de toute société une peur sans pareille m'assaille, parce que je crains d'être mis en danger, de laisser remarquer mon état – c'est ainsi que j'ai vécu les six derniers mois, passés à la campagne sur les conseils avisés de mon médecin pour ménager autant que possible mon ouïe ; il a presque prévenu mes dispositions actuelles, quoique, parfois poussé par un instinct social, je me sois laissé séduire. Mais quelle humiliation lorsque quelqu'un près de moi entendait une flûte au loin et que je n'entendais rien, ou lorsque quelqu'un entendait le berger chanter et que je n'entendais rien non plus ; de tels événements m'ont poussé jusqu'au bord du désespoir, il s'en fallut de peu que je ne misse fin à mes jours. C'est l'art et seulement lui, qui m'a retenu, ah ! il me semblait impossible de quitter le monde avant d'avoir fait naître tout ce pour quoi je me sentais disposé, et c'est ainsi que j'ai mené cette vie misérable – vraiment misérable ; un corps si irritable, qu'un changement un peu rapide peut me faire passer de l'euphorie au désespoir le plus complet – patience, voilà tout, c'est elle seulement que je dois choisir pour guide, je l'ai fait – durablement j'espère, ce doit être ma résolution, persévérer, jusqu'à ce que l'impitoyable Parque décide de rompre le fil, peut-être que cela ira mieux, peut-être non, je suis tranquille – être forcé de devenir philosophe déjà à 28 ans, ce n'est pas facile, et pour l'artiste plus difficile encore que pour quiconque – Dieu, tu vois de là-haut mon cœur ; tu le connais, tu sais que l'amour des hommes et un penchant à faire le bien y habitent, – ô hommes ! lorsqu'un jour vous lirez ceci, songez que vous vous êtes mépris sur moi ; et que le malheureux se console d'avoir trouvé un semblable, qui malgré tous les obstacles de la nature, a pourtant fait tout ce dont il était capable pour être admis au rang des artistes et des hommes de valeur – vous, mes frères Carl et [Johann], dès que je serai mort et si le Professeur Schmidt vit encore, priez-le en mon nom de décrire ma maladie, et joignez son récit à cette présente feuille, afin qu'au moins le monde se réconcilie autant que possible avec moi après ma mort – en même temps, je vous déclare ici tous deux héritiers de ma petite fortune (si l'on peut l'appeler ainsi), partagez-la loyalement, et supportez-vous et aidez-vous l'un l'autre, tout ce que vous avez fait qui me répugnait, vous le savez, vous a été pardonné depuis longtemps, toi frère Carl, je te remercie encore particulièrement pour l'attachement que tu m'as témoigné ces tout derniers temps, je vous souhaite une vie meilleure et moins soucieuse que la mienne, recommandez à vos enfants la vertu, elle seule peut rendre heureux, pas l'argent, je parle par expérience, c'est elle qui même dans la misère m'a élevé, je la remercie autant que mon art, pour m'avoir fait éviter le suicide – adieu et aimez-vous, – je remercie tous mes amis, en particulier le Prince Lichnowski et le Professeur Schmidt. – Je souhaite, si vous le voulez bien, que les instruments du Prince L. soient conservés par l'un de vous, mais qu'il ne s'élève à cause de cela aucune dispute entre vous, dès qu'ils pourront vous être utiles, vendez-les tout simplement, comme je serais heureux de pouvoir encore vous rendre service sous la tombe – s'il en va ainsi, c'est avec joie que je m'empresse vers la mort – mais si elle vient avant que je n'aie eu l'occasion de faire éclore toutes mes facultés artistiques, alors, malgré ma rude destinée, elle vient encore trop tôt, et je la souhaiterais volontiers plus tardive – pourtant, ne serais-je pas alors aussi content, ne me délivrerait-elle pas d'une souffrance infinie ? – viens quand tu veux, je vais courageusement vers toi – adieu et ne m'oubliez pas tout à fait une fois mort, j'ai mérité cela de vous, parce que j'ai souvent, dans ma vie, pensé à vous rendre heureux, soyez-le –

Ludwig van Beethoven, Heiligenstadt, le 6 octobre 1802.


Heiligenstadt, le 10 octobre 1802. – Ainsi je te fais mes adieux – et certes tristement – oui, à toi, espérance aimée – que je portais avec moi jusqu'à présent – l'espérance d'être guéri au moins jusqu'à un certain point – elle doit maintenant me quitter complètement, comme les feuilles d'automne tombent et se flétrissent, elle aussi est morte pour moi, presque comme je suis venu ici – je m'en vais – même le grand courage – qui m'animait souvent durant les beaux jours d'été – il a disparu – ô Providence ! – laisse-moi une fois goûter la joie d'un jour pur – cela fait si longtemps que la résonance intérieure de la vraie joie m'est étrangère – oh ! quand – oh ! quand, ô Dieu ! – pourrai-je dans le temple de la nature et des hommes l'éprouver à nouveau ? – Jamais ? – Non – oh ! cela serait trop difficile.

 

1. Les crochets indiquent que le nom du frère de Ludwig, Johann, ne figure pas sur le manuscrit (l’espace est au contraire laissé vide).

 

 

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Un site très complet sur Beethoven.

 

10:59 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1)

Akira Endo.

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Ce chercheur de 74 ans vient de remporter le très prestigieux « Lasker~DeBakey Clinical Medical Research Award » 2008 pour avoir un des premiers à travailler dans les années 70 sur ce qui allait devenir les statines. L'an dernier, ce prix avait récompensé deux autres pionniers dans le domaine cardio-vasculaire, plus précisémment le développement des prothèses valvulaires cardiaques, le français Alain Carpentier et Albert Starr.

 

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L’article du Washington Post qui en parle.

Un article de Wikipédia sur Akira Endo.

Une page consacrée à Akira Endo sur le site web de « The Lasker Foundation ».

08:36 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)