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09/09/2008

L’apprenti sorcier.

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Blanche Neige et les sept nains. ©Disney

 

 

Parfois, les médecins se souviennent de leur lointain passé chamanique, et de l’époque où ils composaient des potions improbables ou des remèdes de bonne femme pour tenter de soigner les maux de leurs congénères. Des milliers d’années d’atavisme médical ne s’oublient pas aussi facilement.

 

Il y a peu, je suis tombé sur la recette d’une potion tout à fait infernale.

Cette ordonnance, délivrée sans problème apparent par la pharmacie du coin tente de traiter une petite dame octogénaire hypertendue et qui a apparemment une insuffisance cardiaque à fonction systolique peu altérée.

 

 

Regardons cette ordonnance potion:

 

 

KARDEGIC 160MG, 1 sachet le matin

ODRIK 2MG, 1 gélule le matin et le soir

CO-OLMETEC 20MG/12,5MG, 1 comprimé le matin

PROCORALAN 5MG, 1 comprimé le matin et le soir

LASILIX 40MG, 1 comprimé le matin

KALEORID LP 600MG, 1 comprimé le matin

ALDALIX 50MG/20MG, 1 gélule le matin

ZYLORIC 200MG, 1 comprimé le matin

LANGORAN LP 40MG, 1 gélule le matin et le soir

IKOREL 10MG, 1 comprimé le matin et le soir

STILNOX 10MG, 2 comprimés la nuit

DOLIPRANE 1000MG, 1 comprimé le matin, à midi et le soir

LYSANXIA 10MG, 1 comprimé le matin, à midi et le soir

 

 

On y trouve 22 comprimés gélules ou sachets à prendre par jour, soient 14 principes actifs différents.

 

 

L’Odrik et le Co-olmetec sont respectivement un IEC et une association ARA2+furosémide que l’on associe qu’exceptionnellement, en tout cas pas dans son cas.

 

On trouve des diurétiques dans 4 médicaments : furosémide dans le Lasilix (40 mg) et l’Aldalix (20 mg), hydrochlorothiazide dans le Co-olmetec (12.5 mg) et spironolactone dans l’Aldalix (50 mg).

 

Trois anti-angoreux à l’efficacité, comment dire, « cliniquement subjective » (Procoralan, Langoran et Ikorel) mais dont deux sont clairement hypotenseurs (Ikorel et Langoran). Le problème est aussi que cette patiente n’est a priori pas coronarienne.

 

Je passe pudiquement sur l’association Lysanxia et Stilnox qui fait un sacré cocktail pourvoyeur de chutes en association avec 6 médicaments anti-hypertenseurs, ou hypotenseurs (Odrik, Co-olmetec, lasilix, aldalix, langoran, ikorel)

 

Pourquoi le Kardégic ? Rien dans le dossier ne l’explique. La faire saigner plus abondamment en cas de chute ? Possible.

 

Pourquoi le Kaélorid ? Là c'est facile: pour contrecarrer les effets secondaires du furosémide et de l’hydrochlorothiazide qui sont très hypokaliémiants ! Personnellement, je n’aurais pas osé associer du potassium, avec trois molécules qui augmentent la kaliémie : de la spironolactone, un ARA2 et un IEC. En somme, j’appuie à fond sur le frein et l’accélérateur en même temps. Chaud devant mémé !

 

Le Zyloric ? Et bien, là aussi, c'est facile: c’est pour diminuer l’acide urique que font monter le furosémide et l’hydrochlorothiazide.

 

Je n’ai pas non plus traqué toutes les interactions à l’aide d’un logiciel spécifique, si vous en voyez d’autres, à vot’ bon cœur !

 

J’en tire deux conclusions : la polymédication est toujours en 2008 un fléau qui dévaste nos ordonnances, et le corps humain est vraiment très résistant !

 

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Blanche Neige et les sept nains. ©Disney

17:01 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (14)

Rentrée littéraire.

Petite rentrée littéraire personnelle, nettement moins torride que la grande, la vraie, comme le suggère ce qu’en j’en ai entrevu par ci, par là.

Tout d’abord, je viens de terminer « En remorquant Jéhovah » de James Morrow, aux éditions Au diable Vauvert.

J’ai commencé ce bouquin sur les conseils avisés de Stéphane. Je n’ai pas été déçu, l’histoire est originale, et Morrow s’amuse à détourner bon nombre d’éléments du culte catholique. Si vous êtes croyants, passez votre chemin !

Mais je n’ai pas quand même pas été assez « ferré » pour acheter les deux autres tomes de la trilogie.

Hier, j’ai acheté trois bouquins :

« La vie en sourdine » de David Lodge (Rivages)

« Les cerfs-volants de Kaboul » de Khaled Hosseini (collection 10/18)

« Saules aveugles, femme endormie » de Haruki Murakami (Belfond)

Je connais donc bien deux auteurs sur trois.

Je n’ai pas trop envie d’être surpris en ce moment.

 

10:21 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (4)

08/09/2008

30 ans de lutte contre le cancer.

J’ai trouvé dans une note du WSJ Health Blog un lien vers un article de Newsweek qui balaye 30 années de recherche contre le cancer.

Je ne sais pas si des oncologues passent par là, mais j’aimerais bien avoir leur opinion sur cet article.

Un passage m’a particulièrement marqué :

 

But progress has been wildly uneven. The death rate from lung cancer rose from 43 to 53 per 100,000 people from 1975 to 2005. The death rate from melanoma rose nearly 30 percent. Liver and bile-duct cancer? The death rate has almost doubled, from 2.8 to 5.3 per 100,000. Pancreatic cancer? Up from 10.7 to 10.8. Perhaps the most sobering statistic has nothing to do with cancer, but with the nation's leading killer, cardiovascular disease. Thanks to a decline in smoking, better ways to control hypertension and cholesterol and better acute care, its age-adjusted mortality has fallen 70 percent in the same period when the overall mortality rate from cancer has fallen 7.5 percent. No wonder cancer "is commonly viewed as, at best, minimally controlled by modern medicine, especially when compared with other major diseases," wrote Harold Varmus, former director of NCI and now president of Memorial Sloan-Kettering Cancer Center in New York, in 2006.”

 

Evidemment, je ne veux pas dire que les cardiologues soient "meilleurs" que les oncologues, cela n'aurait absolument aucun sens.

Cette comparaison est simplement le reflet qu'en cardiologie, nous avons eu la chance de vivre 30 années magnifiques. Durant cet "Age d'or", la conjonction d'une politique active de prévention et l'arrivée de médicaments/de techniques efficaces a permis cette diminution presque incroyable de la mortalité cardio-vasculaire.

Toutefois, si je regarde sur les 4-5 dernières années, j'ai quand même un peu l'impression qu'en terme de thérapeutique, nous avons mangé notre pain blanc... 

 

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We fought cancer…and cancer won.

 

Sharon Begley

Newsweek

Published Sep 6, 2008

From the magazine issue dated Sep 15, 2008

21:26 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (6)