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17/12/2006

Person of the year.

medium_timemagazine.jpgL'homme de l’année, selon « Time Magazine », c’est « vous ».

C'est-à-dire vous, moi, tous ceux qui créent du contenu sur le net.

J’en connais plein dont les chevilles ne sont pas prêtes à se dégonfler (en relisant cette phrase très générale, je me suis rendu compte que la seule personne que je connais à qui elle correspond est moi).

Petite pensée émue à tous ceux qui ne veulent, qui ne peuvent pas faire partie des gagnants de l’année 2006.

Toutefois, comme le précise bien la rédaction, ce n'est pas forcément un honneur d'être ainsi mis en avant. Quand on survole la liste des lauréats précédents, on s'en rend vite compte. 

16:55 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (4)

Internet médical.

medium_WWWlogo.pngIl y peu de temps, on m’a demandé si je fréquentais l’internet médical (site ou forum de professionnels ou de patients).

J’ai répondu que non.

Aujourd’hui, en musardant, j’ai trouvé ou retrouvé quelques sites remarquables. J'en avais listé quelque uns dans la colonne de gauche, tout en bas.

Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas.

 

 

http://www.atoute.org/ (j’avais déjà parlé du webmaster de ce site ici. A explorer sans modération)

 

http://www.e-anatomy.org/fr/ (Un excellent site d’imagerie médicale)

 

http://formindep.org/ (les articles sur la FMC phagocytée par l’industrie pharmaceutique sont excellents)

 

http://www.remede.org/ (LE site des étudiants en médecine)


15:30 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (1)

Cake à la farine de châtaigne.

medium_corse.jpgJ’ai trouvé cette recette sur l’inestimable « marmiton.org ».

Avec un nom comme cela, personne ne peut douter de l’authenticité d’une telle recette.

Je l’ai faite ce matin, bien aidé par mes deux garçons.

Nous sommes 2 adultes et 2 enfants, et après le déjeuner, il ne restait presque plus rien de ce cake pour 8 personnes !

 

Un immense merci à Pascale Pietri, qui a proposé cette recette (avec un nom comme celui-çi, personne ne peut douter de l'authenticité de cette recette!!).

 

 °0°0°0°0°0°0°0°0°

 

Cake à la farine de châtaigne

 

Préparation : 25 mn

Cuisson : 45 mn [je l’ai retiré du four à 35 min en ayant utilisé un moule en silicone]

 

 

Ingrédients (pour 8 personnes) :

 

- 150 g de farine de châtaigne

- 3 oeufs

- 180 g de beurre

- 150 g de sucre glace

- 100 g de raisins secs

- 25 g de noisettes hachées

- 25 g d'amandes hachées

- zeste d'orange, zeste de citron

- vanille, rhum

- 1/2 paquet de levure chimique

- 1 pincée de sel

 

 

Préparation :

 

Faire ramollir le beurre sans le faire fondre.

 

Incorporer le sucre glace puis les oeufs.

Incorporer petit à petit la farine tamisée et ajouter la levure et la pincée de sel.

 

Préchauffer le four à 250°C (thermostat 8).

 

Mélanger les noisettes, les amandes, les zestes d'orange et de citron, la vanille, le rhum puis incorporer le tout.

 

Chemiser le moule à cake de papier sulfurisé et y verser la pâte.

 

Laisser cuire à 180°C (thermostat 6) pendant 45 mn.

Si on ne connaît pas les mauvaises nouvelles, ...

medium_sous_le_tapis.jpgOn ne peut pas les donner.

En VO : “ If the FDA asks for bad news, we have to give, but if we don’t have it, we can’t give it to them”.

Sous entendu : si nous ne faisons pas d’études sur la sécurité d’un médicament, les autorités de régulation (la FDA aux Etats-Unis) ne pourront pas nous en demander les résultats. Donc aucune mauvaise surprise à craindre.

Cette phrase, d’un cynisme absolu est extraite d’un mail daté de 2001 envoyé par un cadre d’un grand laboratoire pharmaceutique, Bayer, à un autre. Elle a refait surface en 2003 au cours de différents procès intentés contre Bayer dans l’affaire de la cérivastatine. Cette « super-statine » (elle était vendue comme telle) a été retirée du marché en 2001 après avoir provoqué des rhabdomyolyses sévères et des décès. Le laboratoire a été accusé de ne pas avoir fait, voire d’avoir caché à la FDA des études de sécurité sur cette statine. Etudes qui auraient peut-être permis d’arrêter son développement avant sa commercialisation et les conséquences dramatiques qui en ont découlées.

Bis repetita…

Le même laboratoire a été repris la main dans le sac récemment (septembre 2006) avec une molécule utilisée en chirurgie cardiaque, l’aprotinine.

Une première étude observationnelle indépendante avait soulevé des questions concernant des effets secondaires sévères, notamment rénaux et cardio-vasculaires. Mais la FDA s’est rendu compte qu’une autre étude, financée et montée par Bayer, et aux résultats similaires avait été « cachée » par le laboratoire.

In fine, après une réunion datée du 21 septembre, la FDA n’a pas toutefois  pas modifié ses conclusions, même après la découverte et l’analyse des données de cette fameuse étude cachée. On peut être surpris, mais ce type d’étude, basée sur l’observation est statistiquement moins robuste qu’une étude randomisée multicentrique par exemple. Ses résultats ont donc moins de « valeur », même si ils peuvent donner une indication, une tendance. Ce qui est embêtant puisque seules les études observationnelles peuvent renseigner sur la sécurité d’un médicament donné à une large population (en post commercialisation, par exemple).

Cette affaire a été citée par le « New-York Time » du 30 septembre 2006.

Aujourd’hui, le même journal révèle une histoire similaire avec le laboratoire Ely Lilly.

Pourquoi de telles affaires surgissent assez régulièrement ?

Tout simplement parce que seule l’industrie pharmaceutique a la puissance financière pour monter des études cliniques suffisamment robustes pour estimer la balance risque/bénéfice des molécules qu’elle a développées et dont elle espère tirer un gros profit. L’industrie est donc juge et partie dans l’immense majorité des cas. Très rares sont les études financées par les pouvoirs publics, donc a priori totalement impartiales (par exemple EVA-3S en France).

La tentation est donc immense de glisser sous le tapis les « mauvaises nouvelles ».

Dans le domaine de la Santé, l’Industrie est presque la seule à « mouiller sa chemise » pour développer des molécules qui vont améliorer ou sauver des vies. La contre partie est le risque de ce type de scandales.


La FDA, malgré ses 436 millions de dollars annuels alloués à l’étude des nouvelles molécules n’a pas d’assise réglementaire suffisante pour exercer son droit de régulation.

Conclusion d’un sénateur républicain : l’agence est « largely toothless ».

Et en France ?

 

 

 

 

Vous trouverez un excellent article du NEJM en "Free Full Text" sur le sujet de cette note ici.

 

15/12/2006

Res Publica

medium_UMP.jpgAujourd’hui, j’ai adhéré à un parti politique.

 

Un peu sur un coup de tête, puisque ce matin je n’envisageais pas le moins du monde de le faire. J’ai mûri la décision entre 9h30 et 9h45 et grâce au net, à 10h00 tout était consommé.

 

Comme le disait le brave Fernand Pouillon, que j’ai déjà cité :

« Si, bien souvent, il est permis de s’étonner de la lenteur d’un projet, quelquefois aussi une tâche considérable sera rapidement conçue.
Le plus long, en ce qui me concerne, est l’attente, ensuite tout mon temps de réflexion.
Ces délais passés, le parti de l’œuvre arrêté, l’étape définitive peut être réglée en quelques jours. »

 

Je ne me suis jamais intéressé à la politique, et crois même ne jamais avoir voté.

Mais ma sensibilité est de droite depuis toujours.

Depuis quelques temps je me disais que je devrais un peu plus m’intéresser à notre vie démocratique.

A mon petit niveau, en discutant avec des patients, assez représentatifs de notre population car peu sélectionnés par leurs revenus ou leur niveau socioculturel, je sens une montée lente mais inéluctable des extrêmes.

Une impression sourde, diffuse mais bien présente et angoissante (dans le sens germanique vaguement philosophique de "die Angst").

 

Ce matin, ça m’est venu. Et je n’ai pas franchi le pas à cause de la conversation suivante avec mon compère et ami qui a sa carte depuis qu'il a une poche pour l'y glisser :

 

- "Et la cotisation est de combien ?
- 55 euros je crois… [En fait, c’est moins].
- Et ça t’a apporté quoi, d’avoir la carte et d’aller aux réunions ?
- 3 patients
- En effet, ça vaut le coup !"


 

Pas de mine dégoûtée devant tant de supposé cynisme, c’est du troisième degré !

 

 

J’ai hâte de participer aux réunions pour découvrir un monde qui m’est totalement étranger, celui du militantisme.

J’imagine que cela doit être parfois grandiose.

Et je n’hésiterai pas à faire quelques notes bien ciselées !

 

Sinon, ne vous inquiétez pas, je ne ferai absolument aucun prosélytisme.  

Ce blog restera ce qu’il a toujours été, ouvert et apolitique.

14/12/2006

Note à caractère utilitaire.

Depuis une semaine je cherche à me souvenir du titre d’un film américain datant de moins de dix ans.

Dans une des scènes, le personnage principal rêve qu’il tombe les bras en croix dans un parterre de roses rouges (ou roses).

 

Quelqu’un a une idée du titre ?

Science sans conscience…

N’est que ruine de l’âme.

 

Bien belle phrase, et bien beau concept pas toujours facile à appliquer dans une pratique médicale de plus en plus « normalisée ».

 

Je suis une femme de 76 ans depuis fin 2005 pour une hypertension artérielle.

Elle souffre d’une insuffisance respiratoire chronique obstructive sévère per tabagique (elle fume toujours)  et post tuberculeuse avec des critères spirométriques effondrés. Bien sûr, pour corser la difficulté du traitement anti HTA, cette BPCO est plus ou moins cortico-dépendante.

Elle est suivie en pneumo, et par une médecin généraliste.

Quand je la vois pour la première fois, elle ne me parait pas commode.

Maigre et osseuse, des allergies à n’en plus finir et surtout un suivi professoral imposant (agrégé de pneumo, agrégé de dermato, agrégé de médecine interne).

En gros, elle veut bien être traitée, mais pas avec n’importe quoi. Le « n’importe quoi » étant bien sûr hautement subjectif. Elle critique tous ses soignants, notamment la généraliste.

Elle est dyspnéique au moindre effort, sibilante et a tendance à respirer les lèvres serrées quand je la fais monter sur la couchette.

En lisant le dossier, je me rends compte qu’elle a un épanchement péricardique jugé « important ».

A l’examen, jambes fines mais turgescence jugulaire nette.

La tension est à 150/80.

Je modifie un peu le traitement et demande un contrôle échographique.

Ce dernier examen répond : discuter le drainage.

Bon, je la trouve bien fragile et je la traite par aspirine à forte dose pour essayer de résorber l’épanchement. Sans succès.

Elle vient me voir assez souvent, et finalement, je m’attache à cette petite bonne femme courageuse. On en arrive à se faire voir les photos de nos enfants (pour moi) et petits enfants (pour elle).

Chaque fois que je la vois, je me pose la question d’un drainage. Je me pose la question de la nature de cet épanchement (néoplasie, tuberculose…) et de l’amélioration de la dyspnée qui pourrait en découler. Ce qui me fait hésiter est primo le risque opératoire et secundo le fait qu’elle supporte la position couchée sans broncher (je suis un cardiologue primaire : on ne draine (à visée thérapeutique) que si le décubitus est mal toléré). A chaque consultation j’hésite puis rituellement je la couche à plat, puis hésite encore.

A chaque fois l’écho répond « envisager le drainage ».

Je parle avec elle : elle a peur de se faire endormir avec son insuffisance respiratoire (je la comprends) et elle préfère vivoter et voir ses petites filles que de risquer une intervention pour aller mieux.

Je demande l’avis d’une copine anesthésiste qui exclut un drainage sous locale.

La médecin généraliste me demande de jeter un coup d’œil à ses artères de jambes, notre patiente se plaignant de vagues douleurs bilatérales et atypiques. Je lui fais un döppler : sténose serrée de l’artère fémorale superficielle gauche au tiers supérieur. Arggg, encore une indication potentielle de geste invasif. Heureusement pour ma conscience, l’IPS de repos est à 1 et elle est tellement dyspnéique à l’effort qu’elle n’arrive même pas à son périmètre de marche probable. Je repousse donc toute intervention pour le moment.

 

Je tourne encore un peu en rond autour du péricarde. Elle se sert clairement de mes hésitations pour ne pas se faire drainer : « je vous fais confiance, mais ne me faites pas opérer… ». J’ai quand même le sentiment que si j’insistais un peu, elle irait au bloc.

Toujours l’éternel problème de la balance risque/bénéfice.

 

D’où est venu mon salut ?

Et bien, de la médecin généraliste.

Par le biais de ses courriers, elle m’avait laissé une impression un peu, disons mitigée. Ses préoccupations se fixant sur ce qui me semblait être de nombreux et petits détails.

De plus, mes consultations étant assez souvent « Rock N’ Roll », je n’avais jamais trouvé le temps de l’appeler afin de parler de cette patiente.

Ces deux facteurs ont fait que je l’avais un peu oubliée dans cette histoire, malgré mes retours de courriers quasi systématiques.

 

Hier, j’ai pris le temps.

Je suis tombé sur une femme très bien.

Pas du tout « intellectuelle de gauche » comme je l’avais pensé initialement (je parie que cette phrase va faire exploser les commentaires…).

Elle m’a clairement fait savoir sa préférence pour l’abstention thérapeutique lourde.

On a discuté une bonne vingtaine de minutes.

Je lui ai donné mon portable pour faciliter les contacts en cas de nouveaux soucis (notre patiente a fait une syncope à domicile il y a 15 jours, ce qui m’avait fait encore plus tourner autour de son épanchement).

 

Finalement, un praticien confronté à un cas difficile est souvent soumis à  plusieurs forces parfois antagonistes.

Primo, sa propre expérience, qui couplée à l’approche du malade (scientifique et humaine) lui permettent de choisir un schéma thérapeutique qu’il estime être le meilleur.

Secundo, le doute inhérent à tout choix difficile va le pousser à demander des avis à d’autres confrères. C’est la « pluridisciplinarité ». C’est très bien, mais surgit alors la crainte que le destin médical du patient lui échappe.

Tercio, la relation avec le patient, qui en devenant affective peut devenir gênante pour la prise en charge en troublant une réflexion qui devrait être objective.

 

Dans ce cas, sans diluer ma responsabilité, ni m’en laver les mains, j’ai noué (un peu tardivement) une alliance avec un autre médecin prenant à cœur le destin de cette patiente. Cela m’a permis d’affirmer la décision thérapeutique que je pense être la bonne, même si elle ne répond pas aux « canons » de la médecine actuelle.

 

Et si la médecin généraliste avait poussé à la roue pour la faire drainer ?

14:36 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)

13/12/2006

L’avenir ?

L’immense fantasme d’une grande partie de l’industrie pharmaceutique serait de pouvoir promouvoir ses produits directement auprès du public en Europe (aux EU, c'est déjà le cas depuis longtemps), pour que celui-çi fasse pression sur les prescripteurs. D'ailleurs, ils font tout pour, j'en parlerai un autre jour.

 

Bien évidemment, le public serait une cible facile, car sensibilisé à la maladie (et pour cause) et surtout ignorant de bien des subtilités de l’évaluation de la balance risque/bénéfice de telle ou telle molécule.

Déjà que l’immense majorité des médecins (dont moi) est une cible assez facile pour la rhétorique des laboratoires malgré 10-11 ans d’études médicales, alors imaginez vous le fleuriste ou le boucher du coin !

 

En lisant un article sur le « Washington Post » online de ce matin, je tombe sur la publicité suivante :

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Le « Lipitor » est le nom commercial de l’atorvastatine (« TAHOR » en France).

Deux remarques (indépendantes des performances de la molécule):

 

Primo, l’attaque directe contre les concurrents directs du « Lipitor », notamment le « Crestor » d' Astra-Zeneca. Ce n’est pas exceptionnel aux EU, mais la comparaison directe, interdite en France me surprend toujours un peu. Mais là, les choses sont claires, et les « ennemis » bien identifiés. On retrouve bien sûr cette confrontation en discutant avec les visiteurs médicaux.

 

Secundo, le gentil sexagénaire (il est né un 11 mai 1946) de la photo est un chirurgien cardiaque, Robert Jarvik, spécialisé dans l’assistance cardiaque, notamment la conception des cœurs artificiels de la série des « Jarvik » (« Jarvik 7» puis récemment « Jarvik 2000 Heart »). Il a fondé en 1988 une société dédiée à la fabrication et au développement de ces systèmes : la « Jarvik Heart, Inc ».

C’est cet homme qui a inventé le cœur artificiel qui permet de sauver des centaines voire des milliers de vies par an.

Petite remarque ancillaire : il ne semble n’avoir jamais eu trop de difficultés pour trouver des noms à ses créations.

Demander un avis sur les statines et les dyslipidémies à un chirurgien cardiaque inventeur et PDG d’une société qui fabrique des cœurs artificiels en dit long sur le respect que porte l’annonceur pour le grand public.

En gros, on leur balance un nom connu, ça va les éblouir. Personne ne se demandera si la « vedette » mise en avant a seulement une fois prescrit une statine de sa vie. En tout cas, "Pubmed" (LA base de données sur les études scientifiques) répond qu'il n'a jamais rien publié sur les statines (comme l'atorvastatine...).

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Personnellement, j’aurais mis quelqu’un plus connu et surtout avec plus de crédibilité : Noah Wyle.

Il a quand même bien dû prescrire des statines dans un des épisodes de la série « Urgences » ?

 

Ne riez pas, ça va venir chez nous tôt ou tard.

  
 

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Petit supplément:

 

A quoi pense-t-il en souriant devant l’objectif ?

 

A. Le lipitor est vraiment la meilleure statine que je n’ai jamais prescrite.

B. J’ai bien fait de choisir cette petite cravate violette, elle me va à ravir.

C. Putainnnn, souris, tu te fais des couilles en Or (en VO pour les puristes : "Putainnnn, I’m making solid gold bollocks") !

D. Mon cardio m’a mis sous Crestor le mois dernier, est-ce finalement un bon choix ?

E. Après le déjeuner, séance photo pour la Wii.

 

 

12/12/2006

Maladie thrombo-emboliqe et grossesse

medium_enceinte.jpgJe suis actuellement deux femmes enceinte ou en post-partum qui ont fait une embolie pulmonaire durant leur grossesse.

J’ai retrouvé un diaporama que j’avais rédigé en 2004 pour un staff; en voici quelques extraits.

Les données sont tirées en grande partie de l’EMC.

 

 °0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0

 

 

 

Grossesse = risque de thrombose veineuse profonde

          Risque relatif entre 5 et 6

          50% des accidents thrombo-emboliques chez les femmes de moins de 40 ans

 

 

Incidence paraclinique: 0.2 à 7 p. mille grossesses

 

100 thromboses veineuses profondes non traitées = 15 à 25 embolies pulmonaires

 

Maladie veineuse post phlébitique après 11 ans de suivi:

          78% de femmes symptomatiques dont 4% d’ulcération cutanée

 

 

Embolies pulmonaires

Incidence: 3 – 12 p. mille grossesses

 

Mortalité spontanée: 13% (1-2 p 100.000 grossesses)

 

2ème cause de mortalité maternelle en France (19% des décès en 1991)

Facteurs de risque :

 

·        Période du post partum

 

·        Antécédents de thromboembolie

·        13% de récurrence sans prévention

 

·        Surcharge pondérale

 

·        Oestroprogestatifs en post partum

 

·        Stimulation ovarienne

 

·        Facteurs « classiques »

Déficit AT III, Déficit en protéines S ou C, Facteurs II et V Leiden, Résistance protéine C activée, Ac anti phospholipides (lupus), Mutation G20210A prothrombine, Hyperhomocystéinémie…

La survenue en cours de grossesse d’une maladie thrombo-embolique impose la recherche d’une thrombophilie.

Des modifications hématologiques physiologiques persistent jusqu’à trois mois post-partum.

Il faut donc refaire le bilan de thrombose 3 mois post-partum,

pour pouvoir correctement estimer le risque thrombophilique.

 

·        Âge

 

·        Régime alimentaire (je ne sais plus ce que c'est...)

 

·        Césarienne

·        RR = 3-16

 

·        Parité

 

·        Chirurgie post partum (ligature des trompes…)

 

·        Hospitalisation

 

Stimulation ovarienne

 

         Gonadotrophines

          Citrate de clomifène

          Les 2 combinés

 

Provoquent :

 

Augmentation VIII, X et fibrinogène

Diminution protéines S et C

Diminution AT III

Diminution de la fibrinolyse

Diminution du VII

Augmentation protéine S libre

 

Soit un équilibre entre les facteurs pro-coagulants et pro-hémorragiques

 

Donc pas de majoration du risque chez une femme sans facteur de risque,

et en dehors du syndrome d’hyperstimulation ovarienne.

 

 

Diagnostic clinique très difficile

96% à gauche, 4% bilatérale, jamais isolée à droite

Symptomatologie frustre même en cas de TVP proximale (réseau veineux collatéral)

 

 

 

17:10 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)

Manque de veine.

medium_veine.2.jpgTout d’abord, un petit message personnel : péache, arrête de lire, je vais dire du mal de confrères. En l’occurrence deux ; un médecin généraliste et moi.

 

Tout d’abord moi.

Nous avons reçu à la clinique un patient dans les suites d’un pontage artériel de la jambe droite. Assez rapidement, il se plaint de la jambe gauche.

Je l’examine : le mollet est non inflammatoire (froid et non rouge), non augmenté de volume. A la palpation je retrouve un cordon induré assez profond.

Du côté de la chirurgie, un œdème bien banal.

Petit détail, le patient est sorti du service de vasculaire sans traitement préventif de phlébite.

Je jette un coup d’œil au döppler : les veines tibiales postérieures et péronières sont libres. Par contre, je retrouve une thrombose d’une veine musculaire. Une veine musculaire est une veine issue d’un muscle (jusqu’ici, c’est simple) et qui se jette dans une veine perforante indirecte (plus difficile). Cette dernière faisant la jonction entre le réseau veineux superficiel et profond.

Bon, c’est la première que j’en vois une de visu. Je me dis : « Traitons là comme une thrombose d’une veine superficielle ». Je dis au patient que je vais le mettre sous anti-inflammatoires PO, et que je vais le surveiller avec des döpplers rapprochés.

En fait, dans mon esprit, la messe était dite, j’étais assez satisfait d’avoir trouvé un thrombus dans une veine assez discrète par nature. J’étais aussi quasi certain de l’efficacité de mon traitement.

De fait, dans les premiers jours, la symptomatologie s’améliore. Mon premier döppler de contrôle est rassurant (stabilité du thrombus).

Puis, il a de nouveau mal.

Je regarde la jambe, elle est grosse, rouge douloureuse.

Uhmmmm.

Au döppler : extension du thrombus à une veine péronière.

Là, c’est une vraie phlébite.

Je change de fusil d’épaule, bien embêté, et je débute les HBPM, la contention veineuse puis les AVK.

Je raconte cette histoire à des collègues et n’obtiens pas de réponses bien tranchées.

Puis, quelques jours après cette déconvenue, je me souviens d’une conversation que j’avais eue il y a longtemps avec mon « Maître » ès vasculaire : anti-inflammatoire pour les thromboses veineuses superficielles, anticoagulants pour les profondes ET les musculaires qui ont tendance à s’étendre en profondeur.

Bon bon, je m’en souviendrai.

 

Quelques semaines après cette histoire, je vois débouler une femme à ma consultation.

Elle a des dorsalgies chroniques et tout un tas d’autres petits soucis de santé à la limite entre l’organique et le non-organique.

Elle vient me voir car « elle en a marre de prendre du PREVISCAN ».

Son généraliste a débuté ce traitement en avril-mai dernier et depuis, son INR est très difficile à équilibrer.

Elle en a assez de changer sa posologie d’anticoagulant tout le temps.

Je suis tout d’abord assez dubitatif qu’une patiente demande un deuxième avis par dessus son généraliste pour arrêter un traitement aussi « sensible » qu’un AVK.

Première question : pourquoi il vous a mis sous PREVISCAN ?

Réponse : pour une « paraphlébite » (c'est-à-dire une inflammation d’une veine superficielle).

Je ne dis rien, mais il est clair que c’est assez curieux de mettre quelqu’un sous AVK pour une « paraphlébite » depuis 8 mois.

Deuxième question : comment il a fait le diagnostic ?

Réponse : j’avais mal au mollet (dans le territoire de la saphène externe, c’est cohérent).

Deuxième question : Il y avait un cordon inflammatoire ?

Réponse : non (ça, c’est curieux).

Troisième question : Il a demandé un döppler ?

Réponse : oui, le voici.

Je lis l’examen : examen normal.

Bon.

Bon.

Bon.

Je revois tous ses antécédents pour chercher une thrombophilie ou un quelconque antécédent expliquant ce traitement : rien.

Je lui refais un döppler pour vérifier que tout est normal : je ne retrouve absolument rien, ni actuel, ni séquellaire.

Je lui arrête le traitement, et rédige un petit courrier bien alambiqué au généraliste.

 

Morale de ces deux histoires : les thromboses veineuses non profondes d’emblée sont assez peu connues (même de quelqu’un censé être « médecin vasculaire »…).

J’ai trouvé sur l’excellent site du « Collègue des Enseignants de Médecine Vasculaire » quelques documents qui éclaircissent bien les choses.

Ici.

Ici.

Et sur d’autres sites :

Ici.

Ici.

10:50 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)