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15/03/2005
Kawa
Ce breuvage suit ma vie.
D’abord moulu pas trop fin chez « Au Nègre », maison lyonnaise réputée (Ahhhh, le petit goût chocolaté du kenyan…) ou café banal de supermarché, avec une cafetière italienne « Miss Lavazza ».
J’ai carburé à ce breuvage toutes mes années de médecine.
J’ai encore dans l’oreille le doux sifflement/chuintement du café prêt à être consommé, et cette odeur un peu âcre dans les narines (trois « ^ » dans la même phrase, qui dit mieux, quatre même, cinq même, six….).
Un soir, peu avant l’internat, après avoir bu mon quatrième bol de café de la journée, avec un peu de marc à la dernière goutte (les possesseurs d’une italienne voient ce que je veux dire…), mon œil gauche s’est mis à fibriller de manière irrépressible pendant au moins une minute.
Uhmmm, je vais devoir limiter ma consommation, ou mettre des gouttes de Rivotril dans mon petit noir !
Arrivée de Sally et des enfants, fin des concours/diplômes stressants, disparition de la fonction « utilitaire du café ».
Passage à la « Senseo », cadeau de Sally.
Strictement aucun intérêt (même Sally en convient).
Enfin stade actuel, celui du confort bourgeois : la « Nespresso ».
Evidemment, il est excellent, même si je préfère infiniment une dénomination ou une origine telles que « Kenya, Costa Rica, Ethiopie, Moka, Arabica, Maragogype mexicain…. », qui me font infiniment plus rêver que leur international et aseptisé « Ristretto, Decaffeinato Intenso, ou encore Vivalto… ».
Les quatres saisons de Vivalto ?
Vous aimez Vivalto ?
Mon préféré est le Ristretto.
Je ne sais pas de quoi il est fait, mais il est très bon.
J’ai rempli la réserve ce matin, et je suis encore dubitatif devant le decorum mis en place pour vendre ce qui n’est que du café finalement : Hôtesses d’accueil, uniforme classieux, bois partout, décoration design…
Leur connaissance du café est probablement proche du néant, mais qu’importe, on leur demande de sourire et de donner l’impression qu’acheter ce café fait appartenir à une élite (le « club » selon leur jargon).
Le principe est universel, un riche rapporte plus qu’un passionné ou même un simple curieux, si on lui donne l’impression qu’il est né de la cuisse de Jupiter.
Ca se paye : 59.50 euros pour 200 dosettes (soit 1 Kg de café), soit 0.2975 euros la tasse.
Je regrette un peu la souris grise, parfois un peu grincheuse de « Au Nègre », mais qui était incollable sur le Maragogype mexicain. Je regrette un peu moins leur torréfaction un peu erratique, qui transformait d’une semaine sur l’autre, un kenyan chocolaté en un kenyan charbonneux.
Prochain stade du snobisme bourgeois ?
Le « fair trade » (« j’ai mes pauvres »), ou le bio ?
L’avenir le dira.
Petite page culturelle sur le café, ici
Image tirée de ce site
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13/03/2005
Maître
J’ai toujours voulu faire une spécialité au cours de mon externat, mais mon choix a évolué avec le temps et les rencontres.
La cardiologie ne m’a tout d’abord pas particulièrement attiré.
Cette spécialité semble être de prime abord rébarbative avec sa séméiologie complexe (les bruits du cœur, et les souffles) et ses multiples traitements médicamenteux et leurs effets secondaires ou contre-indications encore plus innombrables (plusieurs centaines d’anti hypertenseurs en France).
Et il faut bien le dire, des cardiologues souvent rébarbatifs et imbus d’eux même.
Je trouvais mon premier enseignant de cardio à la fac extrêmement puant (il exerce toujours, pas de nom…), et le second sénile (il n’exerce plus, mais pas de nom quand même….).
La veille d’un choix, des amis me conseillent de choisir le service de cardio de la Croix Rousse (je me demande si ce n’était pas Caroline…).
C’était, de toute évidence, un bon choix, avec des gardes intéressantes.
De toute façon, il me semblait alors difficile de ne pas faire au moins un choix de cette spécialité, afin de mieux la dompter pour les examens.
J’y ai rencontré l’homme qui allait changer le cours de ma vie (l’expression est un chouïa théâtrale, mais bon…).
Il s’appelle Hugues Milon, il exerce toujours, je vois passer son nom dans des congrès ou des réunions d’hypertensiologues (les cardiologues qui se passionnent pour le traitement de l’hypertension artérielle).
Il était austère, même pour un protestant des Cévennes, et il émaillait sa conversation de références bibliques.
Mais sous ses dehors pas très « funkies », se cachaient une humanité et une rigueur morale que je n’ai jamais retrouvées depuis lors.
De plus, il était simple et modeste, ce qui le mettait à la portée de tous les patients et le personnel de son service. Mais « à la portée » ne signifie pas atteindre, car, sans jamais le faire sentir, il était nettement au dessus de tous.
Son credo, c’était qu’il fallait se mettre au niveau des patients, et pas l’inverse. Je ne l’ai jamais vu mépriser quiconque (sauf un chirurgien cardiaque, mais c’est excusable…).
Je n’ai que des souvenirs flous de mon choix, mais son humanité empreinte de noblesse m’a marqué, et j’ai voulu devenir comme lui, humain et cardiologue.
Cardiologue signifie être fier, mais très respectueux et humble devant cette spécialité qui est comme la Mer, belle, immense, implacable en cas d’erreur.
Je suis cardiologue de part le diplôme, mais il me reste encore beaucoup, beaucoup de chemin pour être Cardiologue comme lui.
Tous mes autres Maîtres m’ont appris leur technique, leur expérience et leur savoir faire.
Mais lui, il m’a montré l’essence de cet art.
師 shi : Maître
医師 ishi : Médecin
Source: http://kanji.free.fr/
00:20 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)
12/03/2005
Révisions pour Mélie (réponses dossier 2)
1/ OAP très probablement cardiogénique compliqué de choc.
Hypothèses :
- Syndrome coronarien aigu (au vu de l'ECG qui semble montrer un petite onde de Pardee),
- OAP flash sur IRC (néphropathie diabétique avec AINS, qui sont contre-indiqués avec les sulfamides hypoglycémiants)
- Récidive de Hodgkin pulmonaire avec épanchement pleural néoplasique ?
- Eventuellement un épisode intercurrent type infectieux...
Ah oui, j'ai oublié d'argumenter...
OAP parce que dyspnée, signes auscultatoires, Ta basse, terrain cardiovasculaire avec DNID, alcoolisme...
OAP : oui mais incomplet, il existe aussi des signes droits : donc décompensation cardiaque globale
Choc : non car TAS>80 mm Hg
Dans un tableau de décompensation cardiaque, il faut toujours :
1) faire le diagnostic
2) trouver la cardiopathie
3) trouver le facteur de décompensation
1) est fait
2) peut être en effet ischémique (tabac et diabète, mais dire qu’il y a un Pardee est faux, car l’ECG montre un BBG….), éthylique, secondaire aux anthracyclnes (le Hodgkin), dilatée primitive
3) probablement iatrogène, à cause des AINS
1. Quelle est votre hypothèse diagnostique ?, Argumentez.
Quelles étiologies peuvent être évoquées chez ce patient ?
Décompensation cardiaque globale (gauche :dyspnée, sibilants, galop ; droite :épanchements pleuraux, oedèmes des membres inférieurs, prise de poids)
Ischémique : tabac, DNID
Ethylique
Dilatée primitive
Secondaire aux anthracyclines
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2/ Transfert en USIC par transport médicalisé.
Prévenir la réa d'accueil.
Repos au lit en position semi-assise.
Pose de VVP, sonde urinaire, scope, saturomètre au doigt.
O2 nasal voire au masque (voire IOT/VA si pas d'amélioration).
Remplissage par macromolécules, voire drogues inotropes.
Si tu le remplis, tu le tues, donc 0 au dossier, « Game Over » (on ne remplit pas ne insuffisance cardiaque !!!!)
Puis Lasilix à bonne doses, en IV 80 à 120 mg, sous surveillance de la diurèse et du iono, recharger en potassium si besoin.
Anxiolytiques, antalgiques si douleurs (morphine si douleur angineuse)
ARRET des sulfamides et des AINS
Très bien+++
Insulinothérapie
ARRET du tabac et de l'alcool
Prévention du DT : hydratation, vitaminothérapie B1B6PP, benzo
Hydratation, encore….
Après on cherche l'étiologie:
Radio thorax, GdS, ECG, enzymes cardiaques, echo coeur (on peut même se faire un BNP si on est à Paris...)
BNP : aucun intérêt pour le diagnostic qui est évident ici. Enfin, le BNP est disponible même à Marseille, donc ne fait pas trop de parisianisme….
Coronarographie en urgence s'il s'agit d'un accident ischémique et que l'on peut revasculariser rapidement.
Tu ne peux pas dire ça, car c’est TOI qui prends la décision dans ce dossier. Tu t’es laissée tromper par le BBG. Si tu lui fait une coro, tu vas aggraver son insuffisance cardiaque…
Iono sanguin, urée, créat, calcémie, protides sanguins
Dextro et glycémie veineuse +++
NFS plaquettes, VS, TP TCA
Si fièvre : Hémocultures, ECBU, examens des expectorations
OK
Bon alors moi je pars sur un OAP cardiogénique dû à un accident coronarien aigu.
Et non….
TTT : Coronaro diagnostique et thérapeutique pour angioplastie si possible, sinon fibrinolyse en l'absence de CI.
Non
Béta bloquant lorsque la tension sera équilibrée
Surtout pas, c’est contre indiqué en cas d’insuffisance cardiaque décompensée
Troisième « Game Over »
Aspirine 250 mg/j
Non
Statines
IEC (pas forcément immédiatement, et surtout lorsque la tension sera correcte)
Pas d’IEC en phase aiguë (risque d’insuffisance rénale aiguë en cas d’hypovolémie secondaire aux diurétiques)
Equilibration du diabète
SURVEILLANCE clinique et paraclinique de l'efficacité et de la tolérance du traitement (j'ai la flemme de détailler...)
OK
2. Quelle est votre attitude immédiate (diagnostique et thérapeutique -DCI, posologies-), pourquoi ?
Hospitalisation en USIC
VVP, sonde urinaire, scope, surveillance tensionnelle
Biologie d’entrée, Thorax, ETT, surveillance ionique
Furosémide 80 mg IVL, dobutamine sur VVC si absence de diurèse ou signes de gravité (conscience, bilan hépatique perturbé, FEVG très altérée à l’ETT)
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3/ Bon alors ce n'était peut-être qu'un accident coronaire transitoire là...
Je lui fais : Epreuve d'effort, coronaro, plus ou moins scinti à la persantine, bilan des facteurs de risque cardiovasculaire associés (bilan lipidique, uricémie, bilan d'une éventuelle néphropathie, d'une rétinopathie, HBA1c...)
Pas trop mal
3. Le patient s’améliore spectaculairement, quels examens paracliniques demandez-vous avant sa sortie du service ? Argumentez.
Coronarographie ,cathétérisme droit et gauche : étiologie et pronostic
BNP : pronostic
VO² max : pronostic
ETT : étiologie et pronostic
Holter Electrocardiogramme : pronostic
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4/ Nom prénom patient, date etc...
- Aspirine
- Béta bloquants (aténonol)
- Statine ( pravastatine)
- Paracétamol, voire Diantalvic (para + dextropropo)
- Glimépiride s'il était équilibré, sinon insulinothérapie
- Régime antidiabétique
- Arrêt total et définitif du tabac, avec patchs nicotiniques si besoin, et consultation anti-tabac
- Arrêt de l'alcool avec aide psychologique plus ou moins antabuse
- Rééducation cardiologique en centre spécialisé éventuellement
Et EDUCATION du patient évidemment (je ne détaille pas, je commence à fatiguer)
IEC obligatoires+++
Bêta bloquant si possible
Et les diurétiques ????
Très bien pour l’éducation
4. Rédigez son ordonnance de sortie (DCI, pas de posologie).
Que faites-vous de son traitement habituel ? Pourquoi ?
Arrêt du biprofenid (interaction avec IEC, risque de décompensation cardiaque sur une altération du débit de filtration glomérulaire)
Aspirine si cardiopathie ischémique (+ /- clopidogrel si stent), furosémide, quinalapril, statine
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5/ Asymptomatique : ben je le laisserais bien comme il est là...
NYHA : Vasodilatateurs bronchiques (Béta 2 mimétiques) +/- corticoïdes inhalés
Kinésithérapie respi
Si IRC, discuter l'OLD
Surveillance rapprochée en consultation
Il existe des recommandations européennes assez strictes, pour adapter le traitement en fonction de la NYHA.
Si I : IEC BB et diurétiques
Si III : IEC, BB, diurétiques et spironolactone
La kiné respi, les béta2 mimétiques, et les corticoïdes de servent à rien ici
5. Le patient revient vous voir au bout de 2 mois ; il est stable avec son traitement de sortie aux posologies optimales.
- il est totalement asymptomatique : rédigez son ordonnance (DCI, pas de posologie).
- il est en stade NYHA III : rédigez son ordonnance (DCI, pas de posologie).
Si asymptomatique : rajout bisoprolol, carvedilol ou metoprolol.
Si NYHA III : rajout spironolactone et bisoprolol, carvedilol ou metoprolol.
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6/ Alors là je ne sais jamais !
Je vais dire, un peu au pif... trouble du rythme (genre BAV sévère iatrogène parce que Béta bloquants...)
Donc du coup je lui mets un pace-maker.
Arrgghh
Les insuffisants cardiaques meurent de troubles du rythme, et pas de trouble conductifs
Pace-Maker inefficace ici, donc quatrième « Game Over »
Il faut lui mettre un défibrillateur
6. Il fait une mort subite récupérée à domicile.
Quelle est l’étiologie la plus vraisemblable ?
Quelle est votre attitude thérapeutique ?
Arythmie ventriculaire
Envisager un défibrillateur implantable (indiscutable si cardiopathie ischémique et FEVG<30%)
21:15 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (7)