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21/08/2006
"Undisclosed conflicts of interest."
Cette expression a encore coûté sa place à un éminent médecin. La vénérable institution qui l’employait (« La Cleveland Clinic ») a décidé de le renvoyer car il avait « omis » de déclarer un conflit d’intérêt. C’est à dire qu’il a publié des articles scientifiques sur du matériel pour lequel il percevait des royalties. Curieusement, dans un de ces articles, il avait aussi « omis » de publier des données potentiellement compromettantes sur son matériel. Le praticien se défend en arguant qu’il avait « oublié » qu’il recevait ces royalties, et qu’il en fera don, à l’avenir à des organismes de charité.
Article trouvé sur l’excellent theheart.org ("Cleveland Clinic fires Dr Jay Yadav for undisclosed conflicts of interest").
Deux articles sur cette histoire dans le journal local ("The Plain Dealer") ici et ici.
08:30 Publié dans Prescrire en conscience | Lien permanent | Commentaires (0)
20/08/2006
Les fans de séries TV.
J’ai toujours été impressionné par la somme de connaissances que certains fans accumulent sur leur série préférée.
Je me souviens ainsi d’une fan qui avait gagné un concours sur FR3 en se souvenant de l’immatriculation d’une des voitures de John Steed dans un épisode de « Chapeau Melon et Bottes de Cuir ».
J’avais aussi raconté ici que des fans avaient fait une comparaison (avec test statistique) entre la précision du tir des armes des Stormtroopers et des rebelles dans les films « Star Wars ».
Wikipedia est une mine pour les fans.
Je suis tombé (je ne sais plus trop comment) sur l’article se référant au personnage du Dr McCoy, médecin de « l’Enterprise » dans la série « Star Trek ».
Ses deux phrases fétiches sont « il est mort, Jim » et « je suis médecin, pas… ».
Je ne le savais pas ; mais quelqu’un a fait la liste de tous les épisodes et des circonstances ou il prononce ces phrases (et leurs variantes, les *).
Devenez un « trekkie » ou « trekker », et exercez votre mémoire :
"He's dead, Jim." (or variations)
1. Crewman Green in "The Man Trap."
2. The Space Puppy in "The Enemy Within."
3. The adult native in "Miri."
4. Doctor Adams in "Dagger of the Mind."
5. Captain Kirk in "Amok Time."
6. Scotty in "The Changeling."
7. Crewman Jackson in "Catspaw."
8. Scotty in "I, Mudd."
9. Lieutenant Galway in "The Deadly Years."
10. The Table Dancer in "Wolf in the Fold."
11. Lieutenant Tracey in "Wolf in the Fold."
12. Commissioner Hengist in "Wolf in the Fold."
13. Priestess Nona in "A Private Little War."
14. Captain Kirk in "Return to Tomorrow."
15. Professor Starnes in "And the Children Shall Lead."
16. Marvick in "Is There in Truth No Beauty?."
17. Ensign Chekov in "Spectre of the Gun."
18. The old man in "For the World is Hollow and I Have Touched the Sky."
19. Murdered scientist in "The Lights of Zetar."
(Vous remarquerez qu'il a déclaré mort plusieurs personnages à plusieurs reprises, ça ne m'est heureusement jamais arrivé...)
"I'm a Doctor, not a..."
1. A moon shuttle conductor (in "The Corbomite Maneuver").* ("What am I? A doctor or a moon shuttle conductor?!")
2. A bricklayer (in "The Devil in the Dark").
3. A psychiatrist (in "The City on the Edge of Forever").
4. An officer of the line (in "A Taste of Armageddon").* ("I'm a doctor! If I were an officer of the line, I...")
5. A mechanic (in "The Doomsday Machine" and "The Empath").
6. An engineer (in "Mirror, Mirror").
7. A scientist (in "Metamorphosis").*
8. A physicist (in "Metamorphosis").*
9. An escalator (in "Friday's Child").
10. A magician (in "The Deadly Years").* ("I'm not a magician, Spock, just an old country doctor.")
11. A miracle worker (in "The Deadly Years").*
12. A flesh peddler (in "Return to Tomorrow").* ("I don't peddle flesh! I'm a doctor!")
13. A coal miner (in "The Empath").
16:55 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (5)
Les patients sont des veaux.
Bon, c’est un peu polémique et accrocheur comme titre, mais c’est très vrai. Ce sont les patients les plus simples à traiter, les plus fréquents aussi, mais pas forcémment les plus intéressants.
Dans leur immense majorité, les patients nous font confiance pour gérer ce qui leur semble être d’une immense complexité : leur propre corps et ses maladies.
Bon, ils ont raison, pas tellement sur notre capacité à gérer la maladie et le corps malade (il faut bien dire que c’est assez souvent la Nature, que certains appellent Dieu ou le destin -el mektoub- qui font que les choses vont mieux ou moins bien). Comme le disait Voltaire, « L'art de la médecine consiste à distraire le malade pendant que la nature le guérit. ».
Ils ont raison sur la complexité du sujet qui intéresse les médecins : le corps humain et la maladie. Je ne vais pas épiloguer, le « Ars longa, vita brevis » a déjà tout dit.
Certains, toutefois, ne nous font pas confiance, ce sont les plus difficiles à traiter, car on ne peut soigner qu’en acceptant de l’être.
Je suis tombé récemment sur un troisième type ; drôle de rencontre.
Ce patient, travaillant dans un domaine parfaitement extra médical a été frappé, comme on peut l’être par la foudre par un infarctus du myocarde. Oh, rien de bien grave (cardiologiquement parlant), mais il a développé une défense assez originale contre son anxiété (qui confine à l’angoisse).
Il rationnalise sa maladie en lisant tout ce qu’il peut trouver sur le net, il s’est même inscrit sur theheart.org.
Il me bombarde de questions sur des connaissances théoriques qu’il a acquises tout seul, et raisonne sur mes réponses. Ce patient n’étant pas du tout idiot, toutes ses questions et raisonnements sont logiques et cohérents. J’ai presque l’impression de parler avec un confrère, ou plutôt à un externe/jeune interne, c'est-à-dire avec des connaissances théoriques, mais aucune expérience pratique. Sauf que là, et pour cause, il est incapable de prendre de la distance. Dernièrement, il m’a demandé, via un petit mot transmis à ma secrétaire de prescrire des examens biologiques pour le rassurer, je pense. Je l’ai fait, je pense, pour le rassurer. Probablement aussi, car je n’avais pas trop de temps pour lui expliquer que le bilan demandé était bien vain, et n’apporterai rien. D’ailleurs, je lui avais déjà donné mon opinion sur certains dosages, la semaine dernière. Il n’en a pas tenu compte, et est reparti à la charge, à l’assaut de ses moulins.
J’ai accepté de lui laisser un peu de mou dans notre relation thérapeutique, ce qui n’est pas mon habitude. Je suis plutôt du genre praticien exigeant pour mes patients, et pas trop enclin à me laisser dicter ma conduite.
Il est au-delà des explications rationnelles sur sa maladie, ce qui est assez paradoxal pour un patient qui sait tout sur l’hyperhomocystéinémie (qu’il n’a probablement pas). D’ailleurs, il continue à fumer (je lui ai obtenu une consultation anti-tabac rapide, mais sans grand résultat pour l’instant). Il recherche dans son œil la paille qu’il n’a pas, et ne voit pas la poutre.
Je vais voir comment cette relation va évoluer, pour qu’elle lui soit profitable, et que son rationalisme ne l’étouffe pas, et n’étouffe pas mon action.
Mélie, Shayalone, vous avez des suggestions ?
Caricature trouvée ici.
13:20 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (13)