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17/08/2006

Miami Vice.

medium_logoMV.jpgLe lancement du film m’a permis de revoir quelques extraits de la série originale.

1984, 26 ans déjà.

J’avais 12 ans, probablement un peu plus quand j’ai découvert cette série lors d’un voyage linguistique en Grande-Bretagne.

Quel choc culturel !

Je ne connaissais que des séries du genre « L’homme qui tombe à pic » et « Magnum », bien gentillettes en regard du flot pastel de violence, de drogue et de sexe proposé par « Miami Vice ».

Souvent, l’épisode se terminait par l’impact d’une balle en pleine tête de la fille que les deux détectives ont tenté de protéger durant 50 minutes.

Cette série avait aussi inventé la fin mi-figue mi-raisin, voire franchement dramatique.

A partir de cette date, les séries ne se termineront plus systématiquement dans le bonheur guimauve.

Autre madeleine : j’ai aussi découvert lors de ces séjours « Indiana Jones » et « Star Wars ».

La aussi, deux grands chocs, véritables coups de poing dans mon estomac de 12-13 ans.

« Indiana Jones », le premier commence : je suis scotché au fauteuil : la progression vers le temple, les pièges, l’idole d’or, l’infâme Belloq, la course poursuite des sauvages…

Je pense que devais être en apnée.

L’avion décolle, Indy découvre le serpent à ses pieds et…

Coupure publicité !

Je me suis levé d’un bond, sous l’œil interrogateur de mon correspondant.

Comment, c’est tout ?

Et quand est-ce qu’ils diffusent le prochain épisode ?

Comment ça se termine ?

Je me revois à 25 ans de distance : la plus extraordinaire séquence de ciné de ma courte vie  n’avait duré que quelques minutes !

Je me revois malheureux et frustré.

Mon correspondant était écroulé de rire, les coupures publicitaires étant déjà chose courante à l’époque, outre Manche.

Et en effet, après quelques minutes, le spectacle a recommencé.

J’ai quand même hurlé à la coupure suivante : non mais oh ?! Ils abusent….

Je ne supportais déjà plus ces écrans publicitaires, à la deuxième coupure de ma vie.

Pour « Star Wars », j’étais maintenant habitué à ces intermèdes.

Le « que la Force soit en toi » sera toujours pour moi « May the Force be with you ».

Mes correspondants avaient une bonne centaine de figurines et de maquettes (dont le « Millenium Falcon »). Je me souviens aussi des heures de combats entre rebelles et impériaux, à coup de jets furieux d’élastiques.

 

C’était pas mal, les séjours linguistiques…

13:23 Publié dans Mon passé | Lien permanent | Commentaires (2)

11/08/2006

A travers le miroir.

medium_therapie.JPGCe matin, je faisais une épreuve d’effort à une universitaire enseignant la psychologie.

Nous avons donc  rapidement parlé bouquins.

 

Petite aparté d’abord: cette semaine, près de 4 patients sur 50 avaient au moins 1 livre sur leur table de nuit. Je ne parle pas de « Closer » (gros carton à la clinique), « L’Equipe » ou le quotidien local, ou même de ce qui se rapproche d’un certain élitisme culturel : « Paris-Match ».

Non, je parle de bouquins : une multitude de mots, sans image.

Je sais, c’est incroyable, mais j’aurais au moins vu ça avant de quitter cette clinique.

 

La visite a donc duré un peu plus longtemps que d’habitude, car en général je recherche toujours un livre sur la table de nuit (ca ne marche pas que pour les patients…). Dis-moi ce que tu lis, et je dirai ce que tu es.

Je suis ainsi tombé sur un italien dévoreur de romans noirs, qui avait à un moment fréquenté Cesare Battisti (j’ai fait celui qui savait, mais je sais à peine qui c’est), avant sa « dérive violente ».

 

Donc, je bavardais avec cette patiente, quand j’ai évoqué « mon » bouquin, « Thérapie » de David Lodge - promis, je ne vous ferai pas lire d’extrait cette fois -.

Je lui ai raconté que je tenais un blog, avec le pseudonyme de « Lawrence Passmore », et qu’en relisant le livre, j’avais la curieuse impression qu’il parlait de moi. Alors que je racontais pour la première fois à un patient mon activité bloguesque, je pensais à ce phénomène curieux.

J’emprunte le nom d’un héros de roman, et la grande majorité de ceux qui lisent ces lignes (bon, vous n’êtes quand même pas tellement nombreux) ne me connaissent que sous ce pseudo. Je signe mes commentaires sur d’autres blogs et mes mails relatifs au blog avec ce pseudonyme.

Jusque là, rien de bien fascinant, mais ce « Lawrence Passmore » a pris au cours du temps une réalité virtuelle, si je peux m’exprimer ainsi. Et d’un certain côté, il m’identifie dans la blogsphère aussi surement que mon patronyme dans la vie réelle. C'est tellement vrai que si vous tapez ""Lawrence Passmore"" dans Google, les quatre premières réponses me concernent (seulement deux, mais toujours en premier sans les""). Ensuite, seulement vient le "vrai" personnage de fiction.


Et quand, dans la vie réelle, là ou personne ne connaît ce nom, je le lis dans « Thérapie », j’ai cette impression curieuse que l’on parle de moi.

Double identification au héros d’un roman : celle habituelle, bien classique je dirais, et celle curieuse de l’homonymie.

A quand quelqu’un qui me demandera à l’Hôpital ou à la clinique : « Lawrence Passmore, je présume ? » (je ne parle pas de ceux qui connaissent ma double vie, bien sûr).

 

Bon, vous devez vous demander (du moins ceux qui ont suivi) ce qu’a pu me répondre de pertinent cette distinguée et vénérable universitaire en psychologie.

 

Et bien, pas grand-chose.

Ce n’est pas très facile de raisonner et parler à 60W sur un vélo quand on vient de faire un infarctus et qu’on n’a jamais fait de sport de sa vie.

 

Elle a dit en substance :

« fffffff c’ffffffff estffffrrrfffrrr inté fffffrrrrf ssant fffffrrrrr »

Elle est tombée raide morte du vélo ensuite.

 

 

 

 

 

 

(Noooon, c’est pas vrai…)

 

Cette après-midi, j'ai fait l'admission d'un chasseur de corail rouge; j'en parlerai la semaine prochaine après un saut à Paris, et une nuit au Lutetia...
 

Non, pas de pizza, merci.

medium_heimlich.gifAppel hier au soir pour une urgence en chambre.

Une pauvre petite dame de 80 ans (« petite » étant un adjectif affectueux, étant donné les bons 90 kgs de cette patiente de 1m60 à tout casser) est entrain de s’étouffer après une fausse route à la pizza.

La patiente a une jolie teinte bleutée, incapable de respirer. Il y a du vomi partout, et l’aide soignante a déjà retiré un bon morceau de pizza du fond du gosier de la dame.

A mon arrivée, la médecin généraliste essaye de lui faire un « Heimlich ». Le problème est que ses bras n’arrivent même pas à enserrer l’abdomen de la patiente.

Situation magnifique en somme.

Elle a un pouls fémoral, donc au moins 60 de systolique.

J’essaye de l’asseoir avec le reste de l’équipe, elle respire avec un horrible bruit hydro-aérique. Je manque de vomir aussi, et ne suis pas très efficace.

Après quelques secondes de flottement émétique, je pose un coup de stétho sur le thorax antérieur. Elle vomit sur mon stétho, épargnant miraculeusement mon Lacoste bordeaux (Pas de blouse quand on est cardio en libéral, la spécialité est habituellement propre…).

Me faire vomir dessus, passe encore, le pire est le bruit de glouglou respiratoire, les bronches pleines de liquide gastrique et d’aliments. Beurk !

Avoir vomi la soulage, elle arrive a nous faire comprendre que quelque chose la gène dans la gorge.

A que cela ne tienne, je la place de nouveau en position de Heimlich. Mes bras en font à peine le tour. Je prends le parti de lui enfoncer les pointes de l’index et du majeur dans l’épigastre.

Bingo, gros vomissement. Re-bingo, étant derrière elle, je ne prends aucune éclaboussure. A un moment, je me suis quand même demandé si elle n’allait pas faire l’arrêt réflexe (hypervagotonie) ; j’ai préféré ne pas regarder le scope de transport à cet instant.

Elle va nettement mieux : elle se remet à parler, TA à 180, saturation à 98%, couleur rose.

Appel des pompiers pour un petit tour aux urgences (thorax pour rechercher une inhalation, +/- antibiotiques).

Les urgences nous la renvoient dans la nuit, fraîche et rose, comme si rien ne s’était passé.

15:10 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (4)