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19/07/2007
Le tout se voit dans l’infime.
Je savais que le délai était long, un proche qui a déposé sa demande il y a 1 mois avait entendu parler d’un délai de 5 mois.
Aujourd’hui j’ai demandé : 7 mois de délai avant la réception de la nouvelle carte.
Par contre, l’employée de mairie m’a souligné qu’il n’y avait pas moins de 4 façons de connaître l’état d’avancement des opérations, ou d’être prévenue de la réception de la tant désirée carte :
- Site web qui suit l’état d’avancement, comme chez UPS
- 2 numéros de téléphone à la mairie
- Le service des cartes d’identité (situé à Limoges) envoie un SMS au demandeur pour le prévenir de l’arrivée de la carte à la mairie ("T Krd d'identité est arivé").
J’en suggère un cinquième, graver le SMS sur une plaque funéraire au cas ou, situation pas impossible étant donnés les délais, la carte arrive trop tard.
Tout dans l’information, pas grand-chose dans l’action, encore moins dans la réflexion, telle est la dominante en ce début de 21ème siècle.
Variante: la communication précède l'action qui n'est précédée par rien.
11:25 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (9)
18/07/2007
L’ectropion du méat urinaire et autres complications (6).
Un homme jeune et un homme assez âgé entrent ensemble.
Je m’attends à tout.
Et je ne suis pas déçu.
Le jeune est le patron du vieux. Je n'ai pas trop compris leur boulot pour tout dire, mais je crois que ce dernier est manutentionnaire dans la société du premier.
Le jeune est sépharade, volubile, rondouillard, inquiet, flatteur et inquisiteur, et un peu agité. Il tient son indispensable portable à la main. Il me cite d’emblée le nom d'un médecin, peut-être un cousin, qu’à sa déception, je ne connais pas.
Il est un peu saoulant, pour tout dire (surtout après les 4 patients d’avant).
Le vieux est sec, peu de cheveux, tout habillé de noir et quasi mutique.
C’est en fait un arménien d’Arménie, en France depuis 2004. Et depuis quelques semaines, il a mal dans la poitrine.
L’autre, arguant de la mauvaise maîtrise du français du vieux petit monsieur, fait à la fois les questions et les réponses.
Ils faisaient un bien beau duo méditerranéen, tous les deux : le volubile et le mutique. J’ai vaguement pensé à « Astérix en Corse ».
J’ai quand même un peu recadré le jeune pour laisser parler le vieux (il commençait à me parler du triple pontage de son père…).
En fait, le vieux monsieur comprend et parle convenablement le français.
En se déshabillant, j’ai vu les cicatrices des impacts des balles qu’il s’est prises dans l’abdomen au cours d’un combat en Arménie. Quand ? Contre qui ? Personne d’autre que lui ne le sait.
Ce qu’il racontait était inquiétant, je l’ai hospitalisé sur-le-champ.
J’ai rassuré le jeune qui finalement était le plus inquiet. Il lui a probablement sauvé la vie, car le vieux monsieur serait mort avant d’avoir accepté d’aller voir un médecin sans son insistance.
Le vieux s’est levé et m’a serré la main en me disant « Je n’ai pas peur, j’en ai tellement vu, on m’a opéré le ventre sans anesthésie ». En me quittant, le jeune me demande de "tout faire" pour le sauver.
La différence d’âge, de culture, leurs liens probablement complexes, mais leur visible affection mutuelle m’ont ému.
Les autres patients étaient beaucoup plus « convenus ».
Bonne soirée à tous.
22:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)
L’ectropion du méat urinaire et autres complications (5).
Quatrième patient/patiente.
En fait, ambiguïté, car c’est un transgenre MTF (Male to Female) en cours de transformation.
(Ca fait « pro », comme ça, mais j’ai appris plein de choses au cours de la conversation).
Toujours pas de courrier médical, mais elle m’explique que je dois la voir en consultation préopératoire d’une chirurgie de changement de sexe qui aura lieu à Bangkok en août.
Bon, la requête est particulièrement exotique, mais surtout, je n’ai aucune idée de l’intensité du travail cardiaque engendré au cours de l’intervention.
J’ai appelé une copine anesthésiste/réa qui m’a dit que ce type d’intervention était particulièrement hémorragique.
J’ai donc demandé un bilan avec échographie cardiaque et épreuve d’effort.
Ce n’est pas particulièrement conforme aux recommandations, mais la patiente est jeune, et la chirurgie peu commune.
22:25 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)