« 2007-06 | Page d'accueil
| 2007-08 »
18/07/2007
L’ectropion du méat urinaire et autres complications (4).
Un très jeune couple.
La patiente, en fait, a juste 18 ans.
Elle veut voir un cardiologue, car « quand elle était petite, on lui a dit qu’elle avait un trou dans le cœur qui devait se refermer, mais qui ne l’a pas fait ».
Je lui demande des documents, elle n’a ni courrier, ni compte rendu, ni rien.
Décidément, cette consultation, c’est « Nacht und Nebel » !
Tout le monde me prend pour Garcimore ou quoi ?
Je dois maintenant deviner pourquoi les gens viennent me voir.
Je lui dis : « Et je parie que vous êtes enceinte ».
« De 4 mois ».
Et merde, encore des complications à prévoir…
En plus, comme beaucoup de cardiologues « adultes », je ne suis pas particulièrement à l'aise en ce qui concerne les cardiopathies congénitales.
Après un ou deux coups de fils, j’obtiens une échographie cardiaque dans des délais raisonnables avec un échographiste "adulte" chevronné, qui sera de plus épaulé par l’agrégé de cardiopédiatrie.
Ils devraient pouvoir me trouver ce «trou dans le cœur qui devait se refermer, mais qui ne l’a pas fait ».
(CIA/canal artériel ??)
22:15 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (6)
L’ectropion du méat urinaire et autres complications (3).
Un patient comme je les aime.
Non francophone, incapable de m’expliquer exactement pourquoi il vient (a priori des palpitations), il a perdu son courrier médical et nous avons perdu son holter ECG fait il y a 15 jours.
Je récupère son dossier médical et subodore le dossier complexe : greffé rénal, cardiopathie hypertrophique, déjà ablaté sur une voie accessoire, sous bêta-bloquants.
Oullààà, bien compliqué pour un cardiologue de base comme moi.
Symptomatologie babélienne, pharmacodynamie problématique, échec d’un traitement adapté antérieur…
Hop là, je l’adresse illico presto au PH d’électrophysiologie avec un nouveau rendez-vous de Holter.
Les électrophysiologistes aiment bien trier, les nuits sans lune, des fils noirs dans une caverne profonde et sans éclairage.
Il va donc apprécier.
22:06 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)
L’ectropion du méat urinaire et autres complications (2).
Premier patient.
Je le connais depuis 2001, et ne l’avais pas revu depuis.
Ce sympathique africain a été vainqueur d’une coupe de France de football il y a fort, fort longtemps.
En 2001, j’étais interne.
Mon patron d’alors me demande de le récupérer dans le service « parce qu’il va mal » et précise qu’il est étranger, sans couverture, et qu’il débarque tout droit de l’aéroport.
Je le récupère dans un lit ou on ne l’enregistre pas. Il est en anasarque et est vraiment minable. Je fais l’écho, mais j’ai besoin d’un bilan biologique.
Comme on ne l’a pas enregistré, je demande à l’infirmière de le prélever et d’envoyer les tubes au labo en y mettant mon nom et en disant que j’étais interne.
Je récupère « mon » bilan et je découvre une insuffisance rénale terminale.
Je téléphone à mon patron, qui me dit qu’il va tout arranger pour le dialyser le lendemain.
Je décide tout de même d’envoyer au labo des tubes de mon sang, et de dire qu’il y a une erreur sur les premiers tubes. J’avais pas trop envie qu’en cas d’accident on retrouve ce bilan catastrophique dans mon antériorité et que l’on décide alors de ne pas me réanimer…
Je récupère mon vrai bilan, et j’y découvre que j’ai des transaminases augmentées : « maladie de Gilbert » me dira en riant mon cointerne d’hépato-gastro-entérologie a qui j’avais porté mon bilan en courant. C’est génétique, mais bénin, ouf.
Donc j’étais content de le retrouver aujourd’hui, beau comme un camion dans une tenue africaine, et dialysé depuis 2001.
21:50 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (4)