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22/12/2007

Cachez ce résultat que je ne saurais voir…

Via theheart.org, cet article du NYT qui raconte que deux firmes pharmaceutiques n’ont pas publié les résultats d’études concernant la sécurité d’emploi de l’ézétimibe, notamment du point de vue hépatique.

La FDA a eu en sa possession ces fameux résultats, ce qui n’a pas remis en question son autorisation de mise sur le marché.

Dommage que « …the companies had not considered the studies scientifically important enough to publish their findings.».

Etudes pas assez significatives scientifiquement, selon les laboratoires. Je suis sceptique.

Pourquoi ne pas avoir permis à la communauté scientifique d’en juger ?

Cette histoire met encore en cause l’EBM (Evidence Based Medicine) qui est pas mal malmenée en ce moment.

Comment juger sur des preuves scientifiques quand celles-ci sont occultées ?

Qu'est ce qui empêche le promoteur/laboratoire pharmaceutique de le faire, s'il juge qu’elles ne sont pas favorables à son médicament ?

Evidence Based Medicine ou Evidence Biaised Medicine ?

Pour ma part, j’aurais volontiers lu ces études, notamment pour juger de façon « éclairée » du rapport risque/bénéfice de l’ézétimibe pour mes patients. D'autant plus, que comme le dit la fin de l'article:

 

"But Dr. Beatrice A. Golomb, an associate professor at the University of California, San Diego, said doctors have lost sight of the purpose of prescribing drugs like Zetia (NDLR: nom commercial de l'ézétimibe aux EU).

The goal of prescribing cholesterol-lowering drugs is not reducing cholesterol, Dr. Golomb said. It is reducing the number of deaths and heart attacks in patients, he said. And without data to prove that Zetia actually reduces heart attacks, doctors cannot be sure they are helping patients when they prescribe the drug, she said."

 

Mais de toute évidence, pour certains, l’important n’est pas là.

Bonnes fêtes de fin d’année !

Photobucket

 

« Comme il faisait froid ! la neige tombait et la nuit n’était pas loin ; c’était le dernier soir de l’année, la veille du jour de l’an. Au milieu de ce froid et de cette obscurité, une pauvre petite fille passa dans la rue, la tête et les pieds nus. Elle avait, il est vrai, des pantoufles en quittant la maison, mais elles ne lui avaient pas servi longtemps : c’étaient de grandes pantoufles que sa mère avait déjà usées, si grandes que la petite les perdit en se pressant de traverser la rue entre deux voitures. L’une fut réellement perdue ; quant à l’autre, un gamin l’emporta avec l’intention d’en faire un berceau pour son petit enfant, quand le ciel lui en donnerait un.

La petite fille cheminait avec ses petits pieds nus, qui étaient rouges et bleus de froid ; elle avait dans son vieux tablier une grande quantité d’allumettes, et elle portait à la main un paquet. C’était pour elle une mauvaise journée ; pas d’acheteurs, donc pas le moindre sou. Elle avait bien faim et bien froid, bien misérable mine. Pauvre petite ! Les flocons de neige tombaient dans ses longs cheveux blonds, si gentiment bouclés autour de son cou ; mais songeait-elle seulement à ses cheveux bouclés? Les lumières brillaient aux fenêtres, le fumet des rôtis s’exhalait dans la rue ; c’était la veille du jour de l’an : voilà à quoi elle songeait.

Elle s’assit et s’affaissa sur elle-même dans un coin, entre deux maisons. Le froid la saisit de plus en plus, mais elle n’osait pas retourner chez elle : elle rapportait ses allumettes, et pas la* plus petite pièce de monnaie. Son père la battrait ; et, du reste, chez elle, est-ce qu’il ne faisait pas froid aussi? Ils logeaient sous le toit, et le vent soufflait au travers, quoique les plus grandes fentes eussent été bouchées avec de la paille et des chiffons. Ses petites mains étaient presque mortes de froid. Hélas ! qu’une petite allumette leur ferait du bien ! Si elle osait en tirer une seule du paquet, la frotter sur le mur et réchauffer ses doigts ! Elle en tira une : ritch ! comme elle éclata ! comme elle brûla ! C’était une flamme chaude et claire comme une petite chandelle, quand elle la couvrit de sa main. Quelle lumière bizarre ! Il semblait à la petite fille qu’elle était assise devant un grand poêle de fer orné de boules et surmonté d’un couvercle en cuivre luisant.

Le feu y brûlait si magnifique, il chauffait si bien ! Mais qu’y a-t-il donc ! La petite étendait déjà ses pieds pour les chauffer aussi ; la flamme s’éteignit, le poêle disparut : elle était assise, un petit bout de l’allumette brûlée à la main.

Elle en frotta une seconde, qui brûla, qui brilla, et, là où la lueur tomba sur le mur, il devint transparent comme une gaze. La petite pouvait voir jusque dans une chambre où la table était couverte d’une nappe blanche, éblouissante de fines porcelaines, et sur laquelle une oie rôtie, farcie de pruneaux et de pommes, fumait avec un parfum délicieux. Ô surprise ! ô bonheur ! Tout à coup l’oie sauta de son plat et roula sur le plancher, la fourchette et le couteau dans le dos, jusqu’à la pauvre fille. L’allumette s’éteignit : elle n’avait devant elle que le mur épais et froid.

En voilà une troisième allumée. Aussitôt elle se vit assise sous un magnifique arbre de Noël ; il était plus riche et plus grand encore que celui qu’elle avait vu, à la Noël dernière, à travers la porte vitrée, chez le riche marchand. Mille chandelles brûlaient sur les branches vertes, et des images de toutes couleurs, comme celles qui ornent les fenêtres des magasins, semblaient lui sourire. La petite éleva les deux mains : l’allumette s’éteignit ; toutes les chandelles de Noël montaient, montaient, et elle s’aperçut alors que ce n’était que les étoiles. Une d’elle tomba et traça une longue raie de feu dans le ciel.

« C’est quelqu’un qui meurt, » se dit la petite ; car sa vieille grand’mère, qui seule avait été bonne pour elle, mais qui n’était plus, lui répétait souvent : « Lorsqu’une étoile tombe, c’est qu’une âme monte à Dieu. »

Elle frotta encore une allumette sur le mur : il se fit une grande lumière au milieu de laquelle était la grand’mère debout, avec un air si doux, si radieux !

« Grand’mère s’écria la petite, emmène-moi. Lorsque l’allumette s’éteindra, je sais que tu n’y seras plus. Tu disparaîtras comme le poêle de fer, comme l’oie rôtie, comme le bel arbre de Noël. »

Elle frotta promptement le reste du paquet, car elle tenait à garder sa grand’mère, et les allumettes répandirent un éclat plus vif que celui du jour. Jamais la grand’mère n’avait été si grande ni si belle. Elle prit la petite fille sur son bras, et toutes les deux s’envolèrent joyeuses au milieu de ce rayonnement, si haut, si haut, qu’il n’y avait plus ni froid, ni faim, ni angoisse ; elles étaient chez Dieu.

Mais dans le coin, entre les deux maisons, était assise, quand vint la froide matinée, la petite fille, les joues toutes rouges, le sourire sur la bouche…. morte, morte de froid, le dernier soir de l’année. Le jour de l’an se leva sur le petit cadavre assis là avec les allumettes, dont un paquet avait été presque tout brûlé. « Elle a voulu se chauffer ! » dit quelqu’un. Tout le monde ignora les belles choses qu’elle avait vues, et au milieu de quelle splendeur elle était entrée avec sa vieille grand’mère dans la nouvelle année. »

 

La Petite Fille et les allumettes.

Hans Christian Andersen.

« Contes ». 1848

 

21/12/2007

Les 5 phases d’un cycle hyperbolique.

Cette notion a été développée par Gartner, une société américaine de consultants.

J’ai essayé de traduire et d’expliciter ces 5 phases.

Essayez de l’appliquer à différentes découvertes plus ou moins récentes, vous allez voir, ça cadre parfaitement.

 

 

 

Phase 1 : le déclencheur technologique

 

Une découverte technique/biotechnologique ouvre de nouvelles voies. La presse spécialisée puis généraliste en parle

 

Phase 2 : Le sommet des attentes irréalistes

L’excitation produite par la découverte est à son comble. « Tout le monde en parle ». On observe quelques succès foudroyants mais souvent plus d’échecs

 

Phase 3 : Le caniveau des désillusions

« Plus personne n’en parle ». La découverte est passée de mode.

 

Phase 4 : La pente de l’illumination

Malgré cela, quelques individus progressent dans le développement, la compréhension et l’utilisation  de cette découverte.

 

Phase 5 : Le plateau de la productivité.

Le bénéfice de cette découverte est maintenant largement accepté et compris.

Une seconde, une troisième génération sortent et amplifient sa diffusion.

Cette dernière va déterminer la hauteur atteinte in fine par le plateau.