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12/12/2007

L’affaire de la rosiglitazone (2).

Suite et toujours pas de fin.

Pour un résumé des épisodes précédents, c’est ici et ici.

Une étude publiée ce jour dans le JAMA associe de nouveau la prise de rosiglitazone et l’augmentation de la morbi-mortalité cardiovasculaire (via theheart.org).

Il s’agit d’une étude cas/témoin,de cohorte, rétrospective, portant sur 160000 patients inscrits sur les registres médicaux de l’Ontario pour un suivi moyen de 3.8 ans.

Ces patients sont diabétiques et âgés (âge moyen 74.7 ans).

L’amplitude des risques relatifs liée à la prise de rosiglitazone est assez impressionnante : +60% d’insuffisance cardiaque, +40% d’infarctus du myocarde, +29% de décès.

Si l’on raisonne en terme de nombre de patients à traiter sur 4 ans pour en tuer un (d’habitude, c’est plutôt en nombre de patients à traiter pour en sauver un !), on arrive au chiffre incroyable de 22.

Tous les 22 patients, booom!

GSK a bien sûr critiqué violemment l’étude en pointant du doigt les faiblesses de l’étude qui n’est ni randomisée, ni prospective :

"These conclusions are inconsistent with a more robust body of evidence from large, long-term, prospective, well-designed clinical studies, including ADOPT and RECORD. These long-term trials in diabetic patients comparing rosiglitazone with other oral antidiabetic medicines show no increased risk for cardiovascular events compared with other commonly used medications, other than the well-known risk of congestive heart failure with thiazolidinediones."

Par ailleurs GSK estime que les patients qui étaient sous rosiglitazone étaient plus âgés et plus débilités que les autres au départ, ce qui serait la cause de cette augmentation de morbi-mortalité.

Les experts n’ont pas fini de s’étriper sur cette nouvelle étude.

Cette histoire a même touché ma famille !

Ma belle-sœur qui n’est pas du tout dans le domaine médical, mais qui est DNID, a pris l’habitude de récupérer mes vieux « Prescrire ».

Elle a lu la série d’articles consacrés à la rosiglitazone et s’est rendue compte qu’elle en prenait !

Illico presto, elle est allée voir son endocrinologue pour lui demander de la lui arrêter.

Quand ma femme m’a raconté l’histoire, j’ai bien rigolé en imaginant ma belle sœur arriver au cabinet avec un tas de « Prescrire » et récitant doctement les avis de « Gaspard » au praticien médusé.

Comme j’aime beaucoup ma belle-sœur, je n’ai pu qu’approuver cette sage décision.

 

 

PS: je viens juste de voir que le NYT en parle aussi ici.

PPS: le NYT consacre aussi un article à ce fameux essai qui ne veut décidemment pas sortir au grand jour (trop timide ou trop négatif ?), et dont j'avais parlé ici.
 

 

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Lipscombe LL, Gomes T, Lévesque LE, et al. Thiazolidinediones and cardiovascular outcomes in older patients with diabetes. JAMA 2007; 298:2634-2643.

Lincoff AM, Wolski K, Nicholls SJ, Nissen SE. Pioglitazone and risk of cardiovascular events in patients with type 2 diabetes mellitus: A meta-analysis of randomized trials. JAMA 2007; 298:1180-1188.

11/12/2007

Aider (4).

J’ai reçu ce mail aujourd’hui.

 

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Il signale que j’ai reçu le premier remboursement mensuel du prêt accordé à Yao Messan Gokan du Togo par 26 prêteurs sur Kiva.org, dont moi.

Comme c’est mon premier remboursement tout court, je voulais en parler.

Tout d’abord, ce n’est pas une surprise car je l’ai déjà dit plusieurs fois, l’immense majorité des prêts sont remboursés en temps et en heures (>99%).

Toutefois, je ne pourrais récupérer ma mise qu’à la fin de son échéancier, c'est-à-dire dans 16 mois dans ce cas particulier.

Ensuite, ça aussi je l’ai déjà dit, je pourrai récupérer intégralement la somme prêtée, ou la re-prêter.

En cette période ou l’écologie est reine, Kiva a inventé l’argent recyclable. Une même somme pouvant être prêtée à plusieurs entrepreneurs successifs !

Bien sûr, c’est une image, mais elle me plait bien.

 

Autre concept qui me plait bien, celui du prêt

On pourrait se dire que prêter a moins d’impact que donner. On pourrait presque trouver cela mesquin, à la limite. Mais je crois qu’il n’en est rien.

Attention, j’exclus d’emblée toute forme de micro-crédit qui ne viserait qu’à tondre les emprunteurs au profit des prêteurs. J’ai aussi parlé de cette « perversion » du système qui en fait un investissement rentable (taux d’intérêt et taux de remboursement élevés).

 

Prêter est donc à mon avis aussi bien que donner.

D’abord parce que le prêt responsabilise celui qui emprunte. Il sait qu’il va devoir « entreprendre » quelque chose pour pouvoir le rembourser, et bien évidemment, faire son possible pour engranger des bénéfices.

Nous sommes loin d’un assistanat qui ne pourrait rendre que passif le plus industrieux des entrepreneurs.

 

Attention, ici je ne parle pas des dons que l’on peut faire pour sauver la vie de personnes en danger, ou pour assurer leur éducation.

Je sépare bien les dons qui sont par essence humanitaires et ce type de démarche qui vise à développer l’homme industrieux au sens classique du terme.

Les deux sont radicalement différents, mais ils me semblent aussi importants l’un que l’autre.

 

Le travail de la micro-finance se situe à mon avis en amont.

Pour faire un raccourci un peu abrupt, je dirais que je prête pour éviter de donner plus tard. Le développement d’un tissu économique même embryonnaire ne peut que prévenir l’effondrement d’une société en voie de développement, c'est-à-dire par définition fragile, vers l’abyme de l’extrême pauvreté qui ne pourra alors plus que bénéficier des dons.

Mais ce sera alors bien trop tard.

Prêter pour développer, donner pour faire survivre.

 

Je parle bien plus de Kiva et de micro-finance que de dons, car ces derniers sont connus de tous. La micro-finance n’est encore qu’une affaire de spécialistes, d’activistes et de gens comme moi qui ont eu la chance de connaître ce système.

J’essaye donc de faire découvrir ce système qui me semble intéressant.

Mais le don garde son importance fondamentale.

 

Enfin, dernier aspect qui me plait bien, la personnalisation de l’aide.

Certains préfèrent donner ou prêter à un organisme qui utilisera cette somme de façon impersonnelle. D’autres aiment bien « voir » à quoi sert leur argent.

Là aussi, on peut y voir le côté un peu mesquin du « vérificateur ».

Là aussi, je pense qu’il n’en est rien.

J’aime bien la possibilité que l’on a de connaître la personne qui bénéficie du prêt ou du don.

Cela permet de connaître d’autres gens, d’autres lieux.

Je ne connaîtrai probablement jamais Yao Messan Gokan, ni ne lui serrerai un jour la main.

Mais à qui l’on prête si ce n’est à un ami ? On a tous donné à des inconnus, ou a des organismes humanitaires. Mais on ne prête qu’à un ami (parfois aussi, on en perd à cause de ça !).

Yao Messan Gokan n’est plus un inconnu, c’est devenu un ami.

J’espère de tout cœur qu’il réussira dans ce qu’il a entrepris.

Sûrement pas pour la petite somme que je lui ai prêtée, mais parce que sa réussite lui permettra d’améliorer sa vie, celle de sa famille et qui sait, d’aider à son tour d’autres personnes en développant son petit commerce.

 

 

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http://www.kiva.org/lender/lawrence3402

22:10 Publié dans Kiva | Lien permanent | Commentaires (5)

La thyroïde

De garde cette nuit.

Mes opérés cardiaques ont été bien sages.

A 4 heures du matin, j’ai récupéré une reprise chirurgicale pour hématome compressif d’une thyroïdectomie du matin. En fait, il n’y avait plus de place en réa polyvalente, le seul lit vide étant chez moi. Je me suis inquiété : comment on gère un patient en post opératoire d’une reprise de thyroïdectomie ?

Finalement j’ai fait simple, j’ai considéré qu’il s’agissait d’un opéré cardiaque avec des drains plus hauts que d’habitude.

Et tout c’est bien passé.

Parfois, la médecine n'est complexe que parce qu'on en est persuadé !

 ;-)

09:30 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)