22/06/2007
De retour.
Ahhhhhh, ce que c’est bon, les vacances !
Finalement, ce qui en fait le grand charme, c’est le capharnaüm des petits ennuis quotidiens (professionnels et autres) qu’elles permettent de rejeter provisoirement loin de son esprit.
C’est ce que je me dis alors que je dois reprendre le joug lundi ; sans travail, pas de vacances moelleuses.
A force de me le répéter, je vais finir par le croire !
Contrairement à ce qu’insinue Jacques, je ne suis pas allé à Malte.
Que nenni, je ne suis pas embrigadé ; moi.
Sally, les deux Nicolas et moi-même avons sillonné les routes au volant de notre Peugeot Partner bleue EDF-GDF, baptisée depuis peu « Paloma ».
Le principe général est le suivant : ne rien prévoir à l’avance, faire des sauts de puce d’un endroit à l’autre et coucher le plus souvent possible en chambres d’hôtes.
Nous nous étions fixés trois « incontournables », toutefois : le château de Castelnaud en Dordogne, rendre visite aux cousins de La Rochelle et visiter le Puy du Fou.
Première nuit en chambre d’hôtes près de Figeac : 45 euros pour 4, petits déjeuners pantagruéliques compris. Je crois que je ferai une note spéciale chambre d’hôtes, car ce mode d’hébergement nous a définitivement conquis au cours de ce voyage.
Puis direction le château de Castelnaud en Dordogne.
Pourquoi ce château en particulier ?
Et bien, car un numéro de l’émission « C’est pas sorcier » y a été tournée, et que les petits, en pleine période châteaux forts-trains à vapeur en bavaient à chaque nouveau visionnage du DVD (Tellement nombreux que j’ai découvert que le laser avait fini par laisser son empreinte sur le DVD !).
Le site est enchanteur (La Dordogne coule paresseusement aux pieds du château) et la visite intéressante pour les petits et les grands.
Ensuite départ pour la belle Sarlat que nous n’avons fait que traverser pour nous concentrer sur la visite de Lascaux. Lascaux II, bien entendu, puisque l’originale est interdite au public depuis avril 1963.
Prévoyez une petite laine, car la grotte reconstituée dans une ancienne carrière remblayée est fraiche (environ 13 degrés). Je m’attendais à être déçu, mais on sort ému de là. On oublie rapidement qu’il s’agit d’une reproduction pour être touché par cet art primitif.
A la sortie, je reniflais.
C’était peut-être le froid car je n’avais pris qu’un petit T-shirt de coton.
Direction Cognac ou nous avons visité les caves de la maison « Otard ». Pas parce qu’il est meilleur (ni Sally ni moi n’en buvons), mais parce que les caves occupent le Château de Cognac qui a vu naitre François 1er. Joies des vacances hors saison, nous avions une guide pour nous seuls. Petite digression, car je n’y reviendrai pas, ces vacances en juin nous ont permis de profiter de sites touristiques quasiment seuls, avec tous les avantages que l’on peut imaginer (multiples places pour « Paloma », guides disponibles, tarifs « basses saison », extensions du circuit initialement prévu…). Malheureusement, il faut dire aussi que c’est la dernière année ou nous pouvons le faire, car le grand Nicolas (que l’on surnomme affectueusement « Nicolas le grand ») commence les choses sérieuses l’an prochain à l’école.
L’étape suivante a été Rochefort avec son arsenal (notamment La corderie royale et le chantier de l’Hermione). Les petits ont adoré la corderie, moins le chantier. Un peu comme nous, mais nous ne sommes pas des marins compulsifs.
Nous nous sommes un peu posés à La Rochelle, accueillis comme des rois par nos cousins. La ville est magnifique. L’aquarium est fabuleux, à ne manquer sous aucun prétexte.
Nous avons fait une escapade dans le marais poitevin, fait un tour en barque (bien mieux qu’à Venise) et dégusté de l’Anguille (miamm).
Ensuite, nous nous sommes enfoncés en Vendée ou nous avons visité un vieux moulin à eau en fonction à Nieul sur l’Autise. Cette maison de la meunerie reconstitue fidèlement l’habitat d’un meunier au début du XXème siècle. Amoureux des lampes Pigeon, de certificats de première communion et de photos couleur sépia sur les mûrs chaulés, vous serez servis.
Enfin dernière étape, la petite commune des Epesses, qui resterait inconnue à la plupart d’entre nous, si elle n’abritait pas le parc du Puy du Fou.
Je ne vais pas vous faire un descriptif des attractions qui serait fastidieux (pour voir des vidéos, reportez vous à ce superbe blog). Les reconstitutions sont extraordinaires car elles ne font pas « carton pate ». Tout le contraire de l’univers d’Eurodisney. Par exemple, en entrant dans l’immense stadium gallo-romain (très largement inspiré des amphithéâtres romains), j’ai vraiment eu l’impression de ressentir ce qu’un romain pouvait éprouver en pénétrant dans le Colisée.
Il y a 5 grands spectacles qui sont difficiles à voir sur une journée (nous sommes arrivés à en voir 4) et en dehors du parc, tout à côté de l’entrée, la fameuse « Cinéscénie » qui est un spectacle nocturne en quelque sorte indépendant du parc (nous ne l’avons pas fait).
Le parc est sillonné d’acteurs en costume d’époque qui apportent une animation sympa et bon enfant et on y trouve des artisans qui font revivre les métiers d’autrefois.
Les spectacles et le parc valent largement le détour, mais je voudrais faire une remarque. Pour ceux qui ne le savent pas et pour planter le décor, Le Puy du Fou est en grande partie l’œuvre de Philippe de Villiers et se situe en Vendée, une région encore marquée par « Dieu et le Roi ».
Quasiment chaque spectacle, notamment celui des Vikings et surtout celui des gladiateurs est nimbé de morale chrétienne. Voir un acteur jouer un Saint Philibert revenu d’entre les morts arrêter les hordes vikings ou des lions se couchant aux pieds d’une actrice déclamant son amour pour le Christ m’a fait un peu tiquer. A la fin du spectacle des gladiateurs, d’immenses rubans portant l’ichthus recouvraient le sable de l’amphithéâtre.
Bon, on peut croire ou pas et cela fait partie de notre culture, mais mon côté athée n’a pas trop apprécié. Heureusement pour moi (un Dieu doit exister pour les athées), une dame âgée a fait un malaise vagal au milieu de la déclamation de la Sainte Blandine de service, Sally et moi lui avons donc porté assistance. Un secouriste est venu, mais le temps qu’elle revienne à elle, nous avions heureusement échappé aux deux tiers du spectacle.
Idem si vous êtes républicains convaincus, la visite du parc peut vous donner quelques plaques d’urticaire. Je conseille ainsi de prendre un Atarax ou un Zyrtec avant de pénétrer dans « Le chemin de la mémoire » du parc qui évoque le souvenir des guerres de Vendée.
Certes, les colonnes infernales du Général Turreau ont semé la désolation et l’horreur (entre 20000 et 200000 morts, sans compter les viols, les tortures et les destructions) en Vendée, mais ce « Chemin de la mémoire » la perd très opportunément quand il s’agit d’évoquer le contexte de l’époque et le fait que les vendéens n’étaient pas non plus blanc-bleus (si j’ose dire). J’aurais préféré une présentation un peu moins grandiloquente (à la fin, les deux petits orphelins, représentés par des mannequins, priant dans une église dévastée…) et un peu plus pondérée.
Mais bon, encore une fois, les opinions, croyances et ressentis par rapport au passé sont individuels, et personne ne m’a forcé à y aller.
Mon prurit a bien vite passé et j’ai réellement apprécié cette journée. Les enfants étaient ravis et en redemandent.
Nous avons prévu de refaire un tour en Vendée, peut-être l’an prochain.
Le retour s’est fait sans mal et sans personne sur les routes.
Vive le hors saison!
15:50 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (5)
08/06/2007
Vacances.
Cette note est probablement la dernière avant 2 semaines.
La famille Passmore va en effet jouer à « Easy Rider » et partir à l’aventure le long de la mythique départementale 66.
Nous allons fendre la bise avec notre Peugeot Partner, bleu EDF-GDF, et partir à l’aventure en Dordogne et en Vendée.
Le soir, nous poserons nos sacs là ou la fatigue nous aura arrêté (plutôt la faim des petits).
Je crois que c’est la première fois de ma vie ou j’en ai autant besoin.
Un grand coup de verdure me fera le plus grand bien et me lavera du ras le bol un peu général qui s’amplifie depuis plusieurs semaines.
Soyez sages.
Faites attention à vous, et à bientôt pour de nouvelles aventures.
16:15 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (4)
04/06/2007
Docteur House.
De plus en plus d’infirmières me comparent avec le Dr House, dont je n’ai pas vu un seul épisode.
Enfin, pas tellement pour sa toxicomanie aux antalgiques, ni son esprit de synthèse exceptionnel (je serais plutôt du genre cardiologue à oeillères), mais surtout pour ses réparties acerbes.
Ah bon, moi, acerbe ?
Mais non, mais non….
En ce moment, je suis avide de vacances (j-5) et peut-être un peu plus acide que d’habitude.
Ce matin un patient éthylique chronique vient pour le bilan cardio-vasculaire d’une décompensation oedèmato-ascitique.
Il sort de sa campagne et n’a pas vu de cardiologue depuis son infarctus de 1996.
Je remarque des dizaines de cicatrices blanches sur ses avant-bras : « Je taille mes broussailles dans ma colline ».
Un peu plus tard: « Pourquoi ne pas avoir consulté de cardiologue en 11 ans ? »
« Euh, ben, c’est pas de ma faute… »
« Et bien, continuez comme ça, et vous allez leur servir d’engrais, à vos broussailles ! »
Un peu plus tard, un interne de néphro m’envoie une patiente de 95 ans. Admise pour une insuffisance rénale aiguë, elle est passée en fibrillation auriculaire et a fait un OAP à la suite d’un remplissage.
L’interne pose la question sur le courrier : « Etiologie de la fibrillation auriculaire ? »
Mon courrier de retour : « Etiologie claire pour moi : remplissage sur un cœur de 95 ans ».
Uhmm, le Dr. House a besoin de vacances.
21:35 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (4)