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31/05/2007

Le rituel.

En revenant ce soir à la maison, je savais que j’allais assister à ce rituel.

Toutes les années, je me dis que non, décidemment, ce n’est pas possible que cela arrive de nouveau.

Toutes les années, je me dis que mes souvenirs de l’année précédente sont grossis par le temps qui passe.

Et bien si, à l’approche de ma rue je les vois. Je suis obligé de ralentir à cause du petit bouchon qui s’est formé devant moi.

Des gens courent le long du trottoirs (vous ne me croyez pas, mais c’est vrai), d’autres se garent à moitié sur la chaussée, à moitié sur le trottoir, d’autres, enfin manoeuvrent en marche arrière et contre le flux arrivant, pour se dégager.

Si l’on observe un peu on peut distinguer deux groupes d’individus : les anxieux, les pressés, portant une enveloppe A4 en papier kraft et les soulagés qui n’ont plus rien dans la main.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ils ne montrent aucune agressivité les uns vis-à-vis des autres, malgré l’embouteillage croissant. Il existe une sorte de connivence entre eux. Le sentiment d’appartenir à un même groupe.

 

Celui des abrutis qui s’y prennent au tout dernier moment pour déposer leur déclaration au centre des impôts du quartier.

Le conseiller financier.

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Je sais bien qu’il ne faut pas juger sur les apparences, mais il faut parfois que je me le répète plusieurs fois.

 

J’ai demandé à voir le conseiller financier de la Banque Postale pour liquider une poignée de SICAV que j’avais dans mon PEA depuis 8 ans.

Comme je l’ai déjà dit, la durée de vie d’un conseiller dans cet établissement peut varier entre 3 semaines et 3 ans. Autrement dit, ce n’est jamais la même personne qui suit mon dossier.

Je ne connais donc pas celui que je vais rencontrer.

 

J’arrive au bureau de poste et je pense immanquablement au sketch de Dany Boon.

 

Déjà, à l’extérieur, il y a une file devant le distributeur automatique qu’un homme d’entretien nettoie consciencieusement sous toutes les coutures.

Je pousse la porte et bouscule un petit vieux, dernier de la file d’attente devant le guichet.

Correction, ce n’était pas le dernier, la file se prolonge encore sur quelques mètres. Elle  s'enroule  comme  une  corde  dans  une  boite  à  chaussures.

Une femme fend la foule avec une poussette d’où sortent les braillements d’un enfant qui a probablement faim.

Je fais la queue pour demander au guichetier ou se trouve le bureau du conseiller. La femme qui est enfin arrivée jusqu’au guichet en profite : elle veut des timbres, envoyer un recommandé et savoir pourquoi on lui a prélevé 36 euros et 7 centimes le mois dernier sur son CCP.

Au bout de quelques instants, un homme sort d’une cloison derrière moi avec un paquet de tabac dans la main.

Je lui demande ou je peux rencontrer celui que je recherche.

« Ah, c’est moi ! J’allais m’en griller une, mais venez ».

 Le bureau, comme prévu est minuscule et la porte ouvre vers l’intérieur. Je plie mes jambes façon origami.

Je détaille mon interlocuteur.

35 ans, cheveux rasés, un front proéminent et bosselé, vaguement inquiétant, collier ethnique, T-shirt noir, jean délavé noir.

Je me dis que s’il m’avait demandé la pièce à la sortie d’une supérette Casino, entouré de 5 chiens, cela ne m’aurait pas plus étonné que cela.

On discute. Il ne peut pas consulter mon dossier sur l’ordinateur « qui est en panne depuis 10 ans ». Heureusement, il a prévu le coup et a imprimé mes comptes à partir d’un autre bureau de poste.

La conversation est agréable. Il me pose des questions assez précises sur la façon dont les médecins gèrent les fins de vie de leurs patients. En échange, je lui fais la morale sur son tabagisme.

  • « Oui je fume, mais je fais du sport, du foot. Ca compense ! ».
  • « Oui, c’est exactement comme si quelqu’un conduit pied au plancher sans ceinture mais pense que manger de la glace à la vanille compense sa prise de risque ».
  • « Ah !? ».

J’attends la suite qui ne tarde pas.

« En plus, je n’en fait quasiment plus ».

Tous les sportifs de haut niveau que je rencontre quotidiennement ne font plus de sport depuis au moins 5 ans. Mais ils ont fait du sport au collège et ça compense leur tabagisme (« N’est-ce pas, Docteur ? »).

 

On parle de ce pourquoi je suis venu, puis on en arrive à parler de nos opinions politiques. Il se dit « fondamentalement de gauche » et opposé aux cadeaux fiscaux du gouvernement qui vont faire de nous des rentiers et creuser le gouffre social.

Par ailleurs, il trouve la direction du PS en dessous de tout (Là, j’approuve chaleureusement).

 

Je ne le pense pas loin de vouloir pendre le dernier curé avec les tripes du dernier patron. Il a voté Ségolène au second tour, mais sur le coup, je n’ai pas pensé à lui demander qui il avait choisi au premier. Olivier ?

 

J’imagine enfin avec joie la tête du respectable petit porteur qui vient le voir pour boursicoter afin de gagner quelques sous pour sa retraite ou ses petits enfants, ou le cadre moyen qui cherche un moyen pour défiscaliser.

Ils ne doivent pas être déçus du voyage.

 

Avec la Banque Postale, il faut avoir tous ses chakras ouverts, très très ouverts.

Mais bon, il faut savoir mériter une SICAV qui a fait 33% de plus value sur les 12 derniers mois et 172% sur les 5 dernières années.

09/05/2007

Que calor !

Une fois n’est pas coutume, un peu de publi-information.

Ce soir, Sally m’a ramené un chocolat original.

De temps en temps, il me prend une fringale de chocolat, et je rafle tout dans la maison, des euros aux BN des petits. Je ne vais pas jouer au raffiné, je déguste rarement un Valrhona, cuvée spéciale, juste sorti d’une cave à chocolat.

Je suis plutôt du genre tablette de 200 g de Côte d’Or bien noir, ou au lait, avec noisettes ou amandes, ou rien.

Mais j’aime aussi beaucoup le Lindt.

 

Ce soir, c’est un Lindt noir (≥ 49%) au piment rouge.

Si, si, ça existe, j’ai scanné la tablette pour les incrédules.

A l’odeur rien de particulier.

En bouche, au début, rien non plus à part un bon chocolat juste amer comme il faut.

Puis ensuite ça pique dans l’arrière gorge.

Ce n’est pas désagréable, et le piment ne dénature pas le goût du chocolat.

A essayer donc, demi carreau par carreau pour ne pas s’emporter le gosier.

Le piment n’est pas seulement là pour faire beau sur l’emballage.

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