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10/07/2007

La vérité si je mens.

Une amie (dont j’ai déjà parlé ici) m’a raconté aujourd’hui une blague juive excellente .

 

« Un commerçant offre chaque année à son épouse des cadeaux somptueux pour son anniversaire.

Il lui demande quelques semaines avant la date ce qu’elle désire, et il le lui offre.

Visons, bagues, perles, montres, les années passent.

Puis une année elle lui demande 15.000 euros.

Comment ? Tu veux 15.000 euros ? Tu es sûre ?

Et bien oui, cette année, ce sont 15.000 euros qui me feraient vraiment plaisir !

Ah ! Mais où tu veux que je trouve un grossiste qui me les vende ?! »

Les pâtes chinoises.

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Je ne suis pas un fanatique de politique, vous le savez.

Notamment, j’évite d’en parler sur ce blog qui n’est pas dédié ni à la « Res Publica », ni à la diffusion de mes idées politiques, qui sont d’ailleurs fort limitées.

Mais je vais faire une (autre) petite exception.

Je suis tombé sur un éditorial du Washington Post (après le NYT d’hier) et sur sa critique publiée sur un blog.

Les deux sont intéressants à plus d’un titre.

Et comme les idées qu’ils sous-tendent me trottent dans la tête depuis plusieurs semaines, je vais y consacrer une (longue) note.

 

L’éditorialiste E.J Dionne Jr. (un nom qui me parait d’origine québécoise, le hasard n’existe pas) a publié le 10/07 un petit texte titré « French lessons for Bush ».

Vous connaissez les relations difficiles qui lient nos deux pays, et cette relation amour/haine née dès notre première rencontre.

Vous savez aussi que la frange la moins conservatrice de ce beau pays est en train de critiquer la politique de Bush et notamment son implication en Irak.

Chose impensable il n’y a pas si longtemps.

Nombreux ont été « les traîtres » qui ne faisaient que critiquer une guerre injuste, inutile et dévastatrice autant pour les américains et les irakiens.

Les choses changent.

Certains osent considérer notre pays comme autre chose qu’un repère de « Cheese-eating surrender monkeys ».

Certains avancent même que nous n’avions peut-être pas totalement tort dans cette histoire.

Cet éditorial sous-tend donc tout cela, ce qui est en soi même encore inhabituel.

Mais qui plus est,  il compare Bush à Sarkozy, au détriment du premier.

E.J Dionne Jr. loue la politique d’ouverture de Sarkozy, pour mieux critiquer celle de Bush qui poursuit, isolé, sa politique en dépit de la majorité démocrate et surtout entretient des clivages, là ou le pays devrait être uni pour sortir de l’ornière irakienne.

Il loue donc la proposition faite à DSK de diriger le FMI. Il fait une allusion à Kouchner. Il a oublié Védrinne et peut-être Attali (je ne sais pas ou il en est actuellement). Qu’importe, l’idée est là.

Bien sûr, il se doute bien que ces manœuvres ont aussi pour but de couler un peu plus rapidement le Titanic-PS, mais il reste trop centré sur sa propre politique intérieure pour élaborer :

« Hollande is right to be skeptical -- of course there's political benefit to Sarkozy in what he's doing. But seen from the perspective of a sullen, immobilized Washington, Sarkozy's strategy of reaching out is inspirational. ».

Tiens, il connaît Hollande ? Ce n'est pourtant pas une faute d’homonymie, car le pays européen se dit « Netherlands » et non pas « Holland » en anglais.

Cet éditorial utilise donc Sarkozy pour jauger Bush, comme Montesquieu le faisait de Rica et Usbek pour Louis XIV.

 

Le blog qui critique cet article est à mon avis beaucoup plus centré sur la politique de Sarkozy en tant que telle.

Il cite un article du Times qui est beaucoup plus lucide sur notre « Super-Sarko » comme le journaliste britannique le surnomme.

Ses manœuvres ont en effet probablement plusieurs niveaux, ce qui montre, à mon avis sa maîtrise consommée de la politique.

Le bourrin agité que j’ai cru voir en lui il y a 9-12 mois est en fait un très fin politicien. Dans mon esprit, ce n’est pas forcément une critique.

Il tend la main à une gauche désemparée. Difficile de la refuser devant le public, d’autant plus que les « hochets de vanité » proposés sont tentants et que Ségolène aux abois avait largement pratiquée la politique de la main tendue entre les deux tours. Bien sûr que cette politique généreuse affaiblit ce qui reste des instances dirigeantes du PS, c’est un des buts de la manœuvre. Il sait jouer de l’ego des éléphants pour mieux les enferrer. C’est brillant comme politique, d’autant plus que si l’ego des politiciens (notamment ceux des éléphants) était une énergie, on pourrait allègrement se passer de centrales nucléaires, et même de ces vilaines éoliennes.

Le Times cite même une phrase de Bayrou que je connaissais pas, et que je trouve fabuleuse : « Mr Sarkozy was behaving “like a piranha loose in a bowl of goldfish” ». En français : « on dirait un bocal de poissons rouges dans lequel on aurait plongé un piranha».

Je trouve la traduction anglaise bien plus expressive que la phrase originale.

Tout le problème de la gauche y est résumé.

Les poissons du PS ne sont pas rosés, encore moins rouges, mais ils sont dorés.

C'est-à-dire qu’ils ne représentent plus qu’un petit quarteron (ouarff) de « goldfishes », qui sont à leur image.

Comment des militants de gauche qui ont des aspirations tout à fait louables (par exemple mon beau-frère cheminot) pourraient se reconnaître en eux ?

D’un côté un ouvrier de LU, ou un cheminot, de l’autre Fabius ou DSK. Tout le problème du PS est là.

Les dirigeants de l’UMP, eux,  ressemblent à leurs électeurs.

Salope!!

Pardon, je ne me souviens pas avoir dit ça et je vous renouvelle toute mon amitié...

Quand à Ségolène, elle rédige l’ « autocritique » (souvenirs rouges, probablement…) de sa campagne. Très bien.

Elle me fait de plus en plus penser à Sainte Thérèse de Lisieux qui avalait les crachats des tuberculeux pour mieux parvenir à son but mystique.

Je ne la vois pas représenter quiconque à part elle, même dans 5, 10 ou 15 ans. La canonisation, c’est 5 ans après le décès, minimum.

 

Le problème crucial est là pourtant.

La démocratie ne peut marcher que si il existe une opposition qui joue son rôle de surveillance et à mon sens, chose plus importante, qui sert à élever le niveau des grands débats nationaux. C’était en tout cas la conviction profonde de Pierre Mendès France qui a passé presque toute sa vie politique dans l’opposition, et qui connaissait donc bien son sujet.

Sarkozy a toutefois un rôle ambigu ici.

D’un côté, il poursuit l’atomisation du PS, qui certes, le mérite bien, mais qui affaibli encore une opposition moribonde (heureusement qu’il y a le MoDem, ouarfff).

Mais on peut aussi imaginer que le PS, incapable de se réformer depuis Epinay a peut-être besoin d’un Sarkozy pour faire table rase des éléphants et faire éclore de nouveaux talents.

Je ne suis pas loin de penser que le PS tient peut-être en Sarkozy une clef essentielle de son renouveau, et en allant plus loin, de la préservation de notre Démocratie (c’est tiré par les cheveux, uhmmm…).

 

Bon, maintenant, je suis sûr que ceux qui ne se sont pas endormis ou qui n’ont pas abandonné la lecture de cette longue note se demandent pourquoi je l’ai appelée «Les pâtes chinoises. » ?

Et bien, j’avais acheté le 7 mai 2007, 135 Kgs de pâtes chinoises et des matelas chez Carrefour afin de recueillir dans ma cave les résistants passifs ou actifs à la politique du gouvernement actuel. En parcourant le web, je ne pouvais en effet que prévoir qu’ils seraient impitoyablement poursuivis au lendemain des élections par la police politique d’un pouvoir sarkozyste nécessairement liberticide.

Je me suis dit que la cave d’un militant UMP d’avant les élections (notion très importante…) serait un refuge sûr.

Or, il ne se passe rien.

Même ma blague sur la nouvelle carte d’identité qui fait en plus carte vitale ne fait plus frémir.

 

« Tu as vu la nouvelle carte d’identité qui fait carte vitale ?

  • Non !
  • Je viens de la recevoir ! Tu veux la voir ?
  • Bien sûr ! ».

 

J’exhibais alors ma carte UMP rutilante.

 

Par ailleurs, problème devenu majeur pour moi : que faire de ces pâtes et de ces matelas qui me gênent car je ne peux plus sortir le barbecue de la cave ?

A votre avis, j’attends la rentrée sociale qui ne pourra qu’être sanglante et insurrectionnelle (ou vice versa) ?

 

 

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PS (ouarff, je n’ai pas fait exprès, celle là…) :

J’ai un petit souci (vrai, cette fois) avec Sainte Thérèse de Lisieux et l’histoire des crachats.

Il me semble que Caroline m’ait raconté cette histoire, il y a bien longtemps maintenant.

Mais comme j’avais des doutes, j’ai fait un tour sur Google. J’y trouve bien une référence. J’étais fou de joie avant de me rendre compte que la référence pointe sur une de mes notes…

Est-ce que l’un d’entre vous a déjà entendu cette histoire ?

Ou est-ce un fruit déformé de ma mémoire ?

 

 

 

 

Edition 14h12: "amélioration" du passage sur "Salope".Mince, je l'ai encore dit et je vous renouvelle toute mon amitié...  

03/07/2007

Dans la rue, cette après midi.

Une femme fait des moulinets avec ses bras, et s’égosille en apostrophant violemment son fils de disons...4-5 ans.

Les passants les regardent.

« Un point c’est tout, tu boiras de l’eau !

Et quand que je te parle, tu fermes ta bouche !

C’est clair ? »

Le petit lui jette un regard triste.

 

C’est surtout clair que certains partent dans la vie avec un sérieux handicap.