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23/02/2008

Les signes de reconnaissance de l’infarctus du myocarde.

Ils sont au nombre de cinq:

 

  • Douleur ou inconfort dans les mâchoires, le cou, ou les dos
  • Sensation de faiblesse, de tête vide, ou syncope
  • Douleur ou inconfort au niveau de la poitrine,
  • Inconfort au niveau des bras, ou des épaules
  • Essoufflement

 

Mais le grand public est-il capable de les citer ?

La question peut paraître saugrenue, mais un certain nombre de nos patients perdent du temps avant d’alerter les services de secours car ils ne se rendent pas compte q’ils font un infarctus.

Une étude* estime que 50% des décès attribuables à un infarctus du myocarde aux Etats-Unis surviennent au cours de la première heure qui suit le début des symptômes.

D’où la nécessité d’une prise en charge rapide.

 

 

Aux Etats-Unis, seulement 30.6% de la population étudiée en est capable**. Ce pourcentage tombe à 16% pour les hispaniques. On observe de grandes variations en fonction du sexe (les femmes sont bien meilleures que les hommes : 34.6% vs 26.2%), de la race, donc, et du niveau socio-économique**.

 

Les auteurs de cette étude concluent donc sur la nécessité de lancer de nouvelles campagnes de prévention, éventuellement ciblées sur les populations qui en bénéficieraient le plus.

 

Qu’en est-il en France ?

 

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* Zhi-Jie Zheng, Janet B. Croft, Wayne H. Giles, and George A. Mensah. Sudden Cardiac Death in the United States, 1989 to 1998. Circulation, Oct 2001; 104: 2158 - 2163.

 

** Fang J, Keenan N, Dai S, et al. Disparities in adult awareness of heart attack warning signs and symptoms—14 states, 2005. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. February 20, 2008.

 

 

Lisa Nainggolan. Disparities in awareness of MI symptoms . theheart.org. [HeartWire > Acute coronary syndromes]; February 22, 2008. Accessed at http://www.theheart.org/article/845013.do on Feb 23, 2008.

19:25 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (11)

Le vieil homme et la machine à laver.

Tout à l’heure, je me grattais la tête devant le coffre ouvert de notre Berlingo, où trônait une imposante machine à laver.

Mensurations : 96*68*78 (cm). Poids : 113 (Kg).

 

J’hésite à appeler de l’aide, au magasin, deux grands gaillards ont eu du mal à la hisser dans le coffre.

Sally a déjà essayé avec le voisin qui a décliné en arguant d’un dos fragile comme du cristal (c’est vrai, il nous l’avait déjà dit il y a longtemps).

J’hésitais à appeler le papa du meilleur ami de mon fils aîné. Très fort physiquement, le cœur sur la main, mais uhmm, je préférais l’appeler vraiment qu’en dernier recours (par exemple si Sally était coincée sous la machine).

Sally proposa alors d’aller chercher « papy », le père du mari de sa sœur.

J’ai levé les yeux aux ciel : 75 ans, diabétique, une diplopie verticale depuis l'an dernier, maigre comme un clou, et surtout une spondylarthrite ankylosante évoluée.

Il arrive avec un petit chariot récupéré dans une poubelle de la SNCF (c’est un ancien cheminot) et des mètres de solide corde de chanvre.

La leçon commence : « tu vois, il faut prendre son temps, ne jamais se dépêcher, tout préparer avec minutie, tu entoure la machine avec la corde pour t’assurer un prise solide, j’avais vu au dépôt un ancien marin qui avec une corde et trois noeuds arrivait à soulever un boggie, tu as bien fait ton tour mort, parfait, on y va, avec une prise solide, on peut tout faire bouger… ».

Uhmm, je n’ai pas osé demander ce qu’était un tour mort, mais j’étais dubitatif. Rajouter de la corde à un énorme poids ne l’a jamais rendu plus léger.

Et bien grossière erreur.

On a descendu le monstre presque comme si c’était un gros carton vide.

 

Pas besoin d’aller chercher un sadhu au fin fond de l’Himalaya pour faire plier la matière, un ancien cheminot spondylarthrosique le fait très bien avec une corde et trois nœuds.  

Humour noir.

C’est bête (si j’ose dire), mais depuis avant-hier je rigole tout seul de mes âneries.

 

Nous avons reçu avant-hier donc une pauvre patiente d’environ 75-80 ans, adressée par son médecin généraliste car « la prise en charge est impossible à domicile ».

 

Cette dame a d’abord bénéficié d’un pontage vasculaire en urgence pour une ischémie aiguë il y a environ 1 mois. Nous l’avons alors récupérée en post-opératoire, retapée un peu et renvoyée au chirurgien vasculaire pour un geste complémentaire, de l’autre côté.

Ce geste s’est bien déroulé mais la dame a absolument refusé de revenir en convalescence afin de rentrer à son domicile.

Elle est absolument seule dans la vie, mis à part son chien.

 

Au bout de 5 jours, le médecin généraliste est venu la voir et n’a pu que constater les dégâts : la dame s'est complètement laisser allée, traitement pas pris (notamment le Kardégic !), pansements non faits, suintants, et orteils bleus.

Je l’examine, même si les plaies sont pourries, elle n’est pas en ischémie aiguë.

 

« Mais pourquoi vous n’avez pas voulu revenir chez nous ?

- Je voulais absolument rentrer à la maison pour faire euthanasier mon pauvre chien… »

 

Je suis sorti de la chambre, accablé, et un sketch à la manière des « Monty Pythons » m’est venu à l’esprit.

 

Eric Idle avec sa voix de crécelle dans le rôle de la vieille dame avec ses pansements sales et ses orteils violets, arrivant avec son chien à la SPA, pour le faire euthanasier.

John Cleese ou Graham Chapman en vétérinaire avec une seringue dans la main.

Il vient d’essayer de piquer la fesse de la vieille dame qui sursaute.

« Ehhhh ! Ça va pas non, c’est pas moi qu’il faut piquer, c’est lui ! », en se tenant la fesse de la main gauche, et en montrant un tas de poils à ses pieds de l’index droit.

« Uhmm, pardon Madame, regrettable erreur… », très sérieux.

Et il recommence…

 

Plus tard, devant le juge : « Mais Monsieur le juge, on m’a dit d’abréger les souffrances d’une pauvre bête… »

 

 

 

 

« Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer. »