29/11/2006
Aujourd’hui consultations hospitalières.
Beau tableau de chasse dans la catégorie « patients atypiques »
- Un syndrome de Lambert-Eaton,
- Une anomalie d’Ebstein chez une biélorusse débarquée de Minsk depuis peu,
- Une fibromyalgie.
Je vous laisse chercher sur Google
;-)
21:10 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (8)
Des recommandations et de la pratique.
Un exemple qui montre la difficulté d’utiliser les recommandations en pratique courante, bien que ces dernières nous soient de plus en plus « opposées » en cas de problème médico-légal, ou même de politique de remboursement des soins.
Je me suis replongé dans les dernières recommandations françaises concernant la prise en charge et le traitement des dyslipidémies (mars 2005).
Pour faire clair, comment répondre à la question suivante :
« Que faire pour améliorer et prolonger la vie du patient qui est devant moi, et qui me tend son bilan lipidique ? ».
C’est une vrai question de tous les jours, que même ma famille me pose assez souvent : « j’ai X g de cholestérol, que faire ? ».
Et bien, la réponse est terriblement complexe à donner (pas moins de 11 pages dont deux de tableaux et de graphiques, hors argumentaire et hors calcul du risque cardio-vasculaire à 10 ans).
Il faudrait presque un petit programme informatique pour pouvoir les appliquer, en tout cas, je défie quiconque de s’en souvenir et de donner une réponse en moins de 5 minutes au cabinet.
J’en retiens trois choses.
Primo, on se fiche du cholestérol total, c’est le LDL-cholestérol qu’il faut prendre pour cible (le « mauvais cholestérol ») pour le faire baisser, et dans une moindre mesure le HDL-cholestérol (le « bon cholestérol ») pour le faire augmenter.
Secundo, en cas d’antécédent cardio-vasculaire, de diabète "compliqué", ou de risque cardio-vasculaire>20% à 10 ans (mais il faut une abaque spéciale pour le calculer), il faut maintenir le LDL inférieur à 1g/L.
Tercio, dans les autres cas que ceux de « Secundo », laissez moi une heure ou deux pour réfléchir !
Si j’ai le temps dans la soirée, je vous parlerai de la mesure du degré de sténose en döppler vasculaire. C’est tout un poème !
12:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)
26/11/2006
AK-47.
Je suis tombé sur un article de Larry Kahaner publié dans le « Washington Post » de ce dimanche.
« Weapon Of Mass Destruction » est un article comme je les aime bien. Ce genre de texte qui donne un résumé satisfaisant d’une réalité très complexe par le biais de la description d’un élément infime de cette réalité. Pour faire simple, un article qui regarde par le petit bout de la lorgnette.
En l’occurrence, il s’agit de regarder par le canon d’une AK-47.
Cette arme, dessinée par le tankiste Mikhail Kalashnikov convalescent après une blessure de guerre sur son lit d’hôpital était destinée à repousser les nazis de la « Mère Patrie».
Malheureusement, sortie en 1947 (d’ou le nom complet : Avtomat Kalashnikova 1947), elle ne tua aucun nazi.
Ma sa carrière a été fulgurante : copiée, recopiée dans tous les pays du bloc communiste, elle a été l’arme emblématique des guérilleros en mal de Liberté (elle fait partie intégrante du drapeau du Mozambique).
Rustique, jamais en manque de munitions, elle a surclassé le trop sophistiqué M-16 américain dans les rizières moites et humides du Viêt-Nam. A tel point que certains soldats américains délaissaient leurs armes pour leur préférer celle de leurs adversaires. Tout est dit, l’hypertechnologie se heurte à des fantassins déterminés et leurs armes rustiques. Ce ne sera pas la première fois.
Autre champ de bataille : Afghanistan 1979.
Cette fois, l’AK-47 va passer du côté des moudjahiddines. Elle est d’origine chinoise, et c’est la CIA qui finance.
Des décennies plus tard, ces millions d’armes seront transmises aux talibans, pour une autre lutte. Quelle ironie, les armes qui tirent actuellement sur les forces de l’OTAN ont été achetées par les Etats-Unis !
2001 : Après l’effondrement des tours, Ben Laden s’exhibe avec son AK-47, qui prend alors un autre symbolisme, celui du terrorisme international.
Encore un saut, le dernier, en Irak.
Au cours des deux guerres, les arsenaux irakiens, renfermant pourtant des millions d’AK-47 ont été négligés par les frappes aériennes. Grossière erreur, ces armes ont rapidement disparu après la chute de Saddam Hussein, et sont maintenant aux mains des insurgés irakiens.
Finalement, l’arme de destruction massive par excellence ne sont ni la bombe atomique, ni les armes biologiques, mais un simple fusil d’assaut aux mains d’hommes déterminés à s’en servir.
13:35 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (3)