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20/04/2007

Mise en sommeil

Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket

09:56 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1)

19/04/2007

Cho’s multimedia manifesto.

C’est l’expression à la mode dans les medias américains depuis le massacre de Virginia Tech.

 

Et  contrairement aux medias français qui n’ont toujours pas compris que le nom de famille du tueur est Cho et son prénom Seung-Hui, ils ont rapidement modifié leurs articles en l’appelant Seung-Hui Cho, comme on le fait en occident depuis l’époque romaine, c'est-à-dire le prénom d’abord, puis le nom de famille.

 

Comme quoi, nos médias hexagonaux se contentent de rabâcher, sans trop chercher à comprendre et à approfondir. On fait souvent la morale aux américains, leur reprochant leur inculture encyclopédique sur le reste du monde. Mais, a priori, la Corée du sud, c’est aussi loin de Paris que de Washington, et leurs coutumes étranges nous demeurent obscures et le resteront. Notamment celle de mettre le nom de famille en premier.

Pourtant Wikipedia, accessible à toutes les salles de rédaction avait déjà remarqué cette particularité dès le début.

 

Mais ce n’est pas ça qui m’a frappé, c’est plutôt les différentes photos que le tueur a fait parvenir à la rédaction de NBC.

Notamment ces deux photos.

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Certes, on sait maintenant qu’il était renfermé, solitaire et que sa conduite inquiétante avait conduit à le référer à une unité psychiatrique, mais je reste marqué par la différence entre ces deux photos.

L’étudiant souriant et sage puis le psychopathe, Dr Jekyll et Mister Hyde.

 

Que c’est dur la psychiatrie…

 

Enfin dernière remarque, chaque photo du dossier de NBC ou il se met en scène me rappelle furieusement des images de films ou de jeux vidéos. Je n'en tire aucune conclusion sur la nocivité supposée de certaines images, je ne connais pas assez le sujet.

Mais changeons de point de vue. Et si les images violentes dont on nous abreuve n'étaient que le reflet de notre société ? Une société qui a accouché, qu'on le veuille ou non d'un Seung-Hui Cho.

Qui est coupable ? La question restera probablement sans réponse. Mais je persiste à croire que la législation qui a permis à un tel psychopathe d'aquérir des armes aussi puissantes, et donc de faire un tel "carton" a bien mérité sa place sur le banc des accusés. .
 

 

Photos tirées du site de NBC.

18/04/2007

Stat magni nominis umbra.

C’est un peu exagéré, mais mon patron m’a encore un peu déçu tout à l’heure.

 

Patron au sens médical du terme, bien sûr.

Je l’ai connu jeune agrégé travaillant comme un fou pour maintenir sur les rails un service dont le patron avait une conception toute personnelle de la médecine.

Je l’ai connu quand il contrôlait les bilans biologiques des patients en fin de journée derrière l’interne. Et qu’il trouvait des choses à corriger !

Je l’ai connu avide de pouvoir, hégémonique et prêt à se battre pour récupérer un beau malade.

Il s’est taillé une belle réputation, car participait aux soins des patients qui passaient dans son service. Plus ou moins, certes, mais un correspondant qui lui envoyait un patient, même délicat, savait que ce dernier serait bien géré.

 

Le temps a passé.

Au départ de son patron, il est devenu un éphémère chef de service, avant d’être englouti dans la « fédération » puis dans le « pôle ». Ces changements technocratiques et incessants de dénomination me font bien rire. Pas lui.

 

Chaque service faisait un peu de tout, et le malade était géré de manière globale. Maintenant, on raisonne en unité fonctionnelle (coronaropathie, électrophysiologie, insuffisance cardiaque…) ou l’idéal, pour un malade cardiaque, est de ne relever que d’une de ces sous-spécialités. Sinon, gare à l’ataxie qui règne dans notre belle fédération de cardiologie. Nous allons au-delà du démembrement du malade en différents organes, nous en sommes au niveau tissulaire intra cardiaque. Dans quelques années, nous espérons bien arriver au stade cellulaire : « Docteur, je suis essoufflé : Oulàà, quel groupe de cardiomyoblastes vous fait souffrir ? »

 

Je pense que ces changements et la perte de pouvoir des médecins l’ont désabusé.

 

Et puis il y a un peu l’âge, mais ça n’explique pas tout.

 

Surtout, j’ai l’impression qu’il ne s’intéresse plus à son service, pardon, unité fonctionnelle.

 

Tout à l’heure, donc, je vois en consultation un patient qui vient d’être opéré de deux abcès cérébraux. Ce n’est pas commun. Et en plus, on a découvert au cours de l’hospitalisation une fuite mitrale sévère par rupture de cordages.

1+1= ?

Endocardite !

En fait, je n’ai pas de preuve indiscutable, puisque aucun germe n’a été mis en évidence pour l’instant (mais le généraliste l’avait traité empiriquement par des antibiotiques, pensant à je ne sais plus quoi, décapitant allègrement l’infection). Mais ce patient mérite largement d’être exploré en cardiologie, avant un geste chirurgical sur sa mitrale, dès que son état cérébral le permettra.

Je vais donc voir mon patron pour qu’il récupère le patient.

A la fin de mon explication, il me demande de dire aux neurochirurgiens qui me l’ont adressé de le contacter directement, lui ou son PH.

Bon, on se mord la queue dans cette histoire, je ne vois pas trop l’intérêt de repasser derrière moi pour en tirer les mêmes conclusions. Car, j’en suis certain, ce seront les mêmes.

Surtout je pense qu’il n’a pas écouté ce que je lui racontais, les pensées perdues dans le grand vide de l’espace intersidéral. Ou, encore pire, il s’en fiche totalement.

Pas grave, je vais le prendre au mot.

Je téléphone à l’interne de neurochirurgie et je lui demande de faire appeler le chirurgien le plus haut gradé qu’elle puisse trouver pour faire admettre ce patient.

Dix minutes plus tard chrono, l’infirmière coordinatrice (encore un machin inventé pour remplacer les surveillantes qui ne font plus que de la paperasse) me demande le dossier de ce patient qui rentrera lundi dans le service.

 

Tout ça pour ça…

Il y a quelques années, il serait venu le voir dans la salle de consultations et l’aurait pris sur le champ, quitte à le brancarder lui-même.

23:08 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)