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25/02/2007

C’est Beyrouth !

Vendredi, je discutais politique avec un patient devant une conférence de presse de Jean-François Bayrou.

Le patient, magistrat « de gauche » m’annonce tout de go qu’il votera pour lui.

Moi, je lui dis pour qui je voterai, et la discussion s’amorce. Je suis tout de même surpris d’un tel vote.

En fait, ses idées sont  autant à gauche que les miennes, mais jusqu’à présent il votait socialiste.

Il termine une longue liste de bonnes raisons (notamment le retour des éléphants qu'il appelle les crocodiles) par un définitif « C’est pourquoi je voterai Beyrouth ! ».

On s’est regardé et on a éclaté de rire pendant au moins cinq minutes. J’étais presque inquiet pour sa sternotomie toute fraîche.

27/01/2007

Qui est-ce ?

Je marche dans les couloirs lorsqu’une patiente se dresse devant moi. La visite vient d’être terminée par un de mes collègues.

 

Je soupire intérieurement. Il s’agit d’une dame de 40-45 ans qui prend un traitement psychotrope à rendre n’importe psychotique modeste.

Elle a fini sa rééducation depuis belle lurette mais utilise toutes les ruses pour ne pas sortir (la précordialgie la veille du départ prévu…). Ses lubies fatiguent un peu tout le monde.

 

Elle approche son visage à 15 cm du mien et me chuchote en me montrant une chambre :

« Le Monsieur de cette chambre a très très mal aux reins ! ».

Je ne m’attendais pas du tout à ça.

Je regarde la porte fermée et lui dit :

« Ah bon ? Et bien, merci. Je vais m’en occuper. Mais qui est ce Monsieur ? »

Elle lève les épaules et plisse ses lèvres vers le bas pour me faire comprendre qu’elle ne sait pas. Elle s’en va.

 

Je vais voir le « Monsieur » en question.

Il a en effet très mal à la charnière lombo-sacrée, mais il ne l’a pas dit à la visite.

Je prescris un antalgique.

 

J’en parle un peu plus tard à la surveillante.

Elle éclaire ma lanterne.

En fait, la dame en question rejoint le Monsieur chaque soir pour une partie de jambes en l’air. D’où ses informations de première main et son intérêt assez inattendu à traiter rapidement cette lombalgie.

D’après l’équipe, depuis son arrivée, elle se montre particulièrement pas farouche avec nos patients hommes.

 

J’aurais bien aimé modifier ma prescription initiale :

 

« Monsieur X

1)     Perfalgan 1g en flash ce jour puis Dafalgan 500 2 matin midi et soir.

2)     Fellations exclusivement, et ce  pour une durée de 15 jours »

 

 

 

23/01/2007

Passe droit.

Les gens s’imaginent toujours des choses…

 

Il y a assez longtemps, alors que j’étais interne, je rentre dans la chambre d’un entrant, un homme de 65-70 ans.

 

A peine la main serrée, il me lance comme une incantation bien apprise, d'une traite :

 

« Mon fils est généraliste à XXX et ma fille anesthésiste à l’Hôpital ! ».

 

Moi : « On devrait donc s’entendre ! Mon père était chirurgien cardiaque, ma mère sage-femme, mon grand père maternel vendeur de peinture (auto, pas galeriste!), mon grand-père paternel fromager et au delà, tous paysans ! ».

 

Non, mais des fois, si il croyait m’impressionner avec sa famille médicale…

 

Les  infirmières me racontent aussi assez souvent que telle ou telle patiente se présente comme femme de médecin.

 

"Ah? et c'est sexuellement transmissible ?"

 

(merci à Mamzelleallo pour les réminiscences)