22/01/2007
La femme enceinte.
Aujourd’hui, je devais revoir pour un contrôle döppler la femme enceinte que j'évoque ici.
Tout se passe bien pour elle.
Elle arrive avec sa mère, nous discutons un peu de sa grossesse et aussi des angoisses provoquées par ses connaissances de sage-femme.
Je lui raconte alors que pour les médecins, c’est pareil, et je cite en exemple mes enfants qui ont été en contact avec une petite atteinte de cette maladie hier matin. J’étais content d’avoir fait le diagnostic, mais je savais que dans 15 jours, ils seraient tous les deux atteints et que la vie serait un peu difficile à la maison.
La mère me pose une question sur la pharmacocinétique de l’HBPM que j’ai prescrite à sa fille et je vais vérifier la réponse sur internet. Je fais déshabiller la patiente pour lui faire un döppler.
Quand je reviens dans la salle, elle s’est rhabillée et me demande inquète : « mais vous n’avez pas approché cette petite fille ? »
Et bien, si, je suis allé voir les boutons.
« On ne va pas faire le döppler, j’ai peur de l’attraper »
Sur le coup, je ne savais plus quoi répondre.
J’ai donc téléphoné à une copine interniste à tendance infectiologue qui me dit que si je suis immunisé (ce qui est le cas), il n’y a pas de problème.
J’ai juste eu le temps de faire deux ordonnances, et elles sont parties en coup de vent en me lançant un « je vous téléphonerai ! » rapide, me laissant surpris au milieu de la pièce. Je n’ai même pas entendu la réponse quand je lui ai demandé si elle était immunisée !
J’ai un peu relu sur le sujet, et mon inquiétude s’est dissipée (ici entre autres)
Elle va finir par me faire avoir des angoisses de femmes enceintes !
18:05 Publié dans Des patients... | Lien permanent | Commentaires (0)
08/01/2007
Paraion.
Deux patients chinois de 65-70 ans m’ont envoyé une carte de vœux pour la nouvelle année.
Je les ai rencontrés il y a 6 mois- 1 an.
Ingénieurs tous les deux, ils m’ont expliqué leurs maux en anglais.
Ces consultations exotiques étaient for me, for me, formidables ; malgré mon anglais see me, see me, si minable.
La dame était hypertendue « simplex », le monsieur avait lui aussi une hypertension, mais bien plus déséquilibrée et surtout il était plein d’extrasystoles ventriculaires.
Le traitement de ce dernier était aussi très exotique : ADALATE (pas le LP !) à la demande et en fonction de la tension artérielle !
Ils m’ont exhibé des boites écrites entièrement en mandarin sauf, fort heureusement, le « nifedipine » de la DCI
Bien évidemment sa tension artérielle battait assez largement la campagne. J'ai fait un petit bilan pour rechercher une cardiopathie, notamment ischémique. Celui-çi est revenu négatif.
J’ai arrêté ce « vieux médicament » qu’est l’ADALATE (AMM en 1978) pour le remplacer par un bêta-bloquant lui aussi très vénérable, l’AVLOCARDYL LP (AMM 1980, mais la forme non LP date de 1966 !).
Au moins, j’étais sûr de sa disponibilité en Chine.
Je leur aussi expliqué l’intérêt de prendre les comprimés de façon régulière.
Comme toute bonne médecine simple, tout s’est arrangé rapidement.
Puis, ils sont repartis chez eux.
Je les avais un peu oubliés, jusqu'à aujourd'hui.
Sur la lettre apparaissent tout un tas de cachets rouges en Mandarin, sauf deux qui sont bilingues : « Lettre » et « Paraion ».
Quesako « Paraion » ?
C’est notre « Par Avion » déformé par presque 9000 kilomètres de distance.
C’est l’un des rares résidus de l’ancienne suprématie de notre langue : les lettres du Monde entier parlent français, la langue officielle de l’«UPU ».
« ...
You are the one for me, for me, for me, formidable
But how can you
See me, see me, see me, si minable
Je ferais mieux d'aller choisir mon vocabulaire
Pour te plaire
Dans la langue de Molière
… »
21:15 Publié dans Des patients... | Lien permanent | Commentaires (5)
09/09/2006
Le cardiologue cardiaque
13:11 Publié dans Des patients... | Lien permanent | Commentaires (1)