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05/08/2006

Milieu de fin de semaine

medium_Alanis_Morissette.jpgPas une grande journée aujourd’hui

Sally et les petits sont allés chercher le frais dans les Pyrénées pour une durée indéterminée.

La maison est donc remplie de vide, à défaut de silence puisque j’ai mis sur la chaine l’album « MTV unplugged » de A. Morissette.

C’est la compagne fidèle de mon spleen depuis ces 5 mois passés à Paris, loin de Sally et de Guillaume qui venait alors d’avoir juste 5 mois.

J’ai terminé « Moby Dick », et j’ai attaqué «Lutetia » de Pierre Assouline.

Je ne connaissais cet auteur que par son blog, il se laisse bien lire.

J’envisage même une combinaison dont j’ai le secret (en fait, pas vraiment un secret : www.voyages-sncf.com ) : coucher une nuit dans ce fameux hôtel lors d’une prochaine montée sur Paris en Octobre (thèse de médecine d’un de mes témoins) pour « traverser le miroir ».

Pour « Moby Dick », cela m’a semblé plus difficile à faire…

 

 ******

 

"Head Over Feet"

 

I had no choice but to hear you

You stated your case time and again

I thought about it

 

You treat me like I'm a princess

I'm not used to liking that

You ask how my day was

 

You've already won me over in spite of me

And don't be alarmed if I fall head over feet

Don't be surprised if I love you for all that you are

I couldn't help it

It's all your fault

 

Your love is thick and it swallowed me whole

You're so much braver than I gave you credit for

That's not lip service

 

You've already won me over in spite of me

And don't be alarmed if I fall head over feet

Don't be surprised if I love you for all that you are

I couldn't help it

It's all your fault

 

You are the bearer of unconditional things

You held your breath and the door for me

Thanks for your patience

 

You're the best listener that I've ever met

You're my best friend

Best friend with benefits

What took me so long

 

I've never felt this healthy before

I've never wanted something rational

I am aware now

I am aware now

 

You've already won me over in spite of me

And don't be alarmed if I fall head over feet

Don't be surprised if I love you for all that you are

I couldn't help it

It's all your fault

 

 

Alanis Morissette.

26/07/2006

Petite note sombre.

medium_Canicule.2.jpgPetite note sombre.

 

Simple aller-retour en ville, cette après-midi, car l’infirmière de consultation m’avait noté en « congés annuels ». Même si elle m’a vu travailler la semaine dernière après 3 semaines de vacances, et un « à la semaine prochaine » rituel. Donc, bien entendu, je n’avais pas de patient.

 

Je lui fais remarquer qu’elle aurait pu se poser la question : « Pourquoi ? ca me fait un médecin de moins à m’occuper, je pourrais partir plus tôt… ». C’est sûr, faire des ECG et partir à 16h19, c’est un travail dont la pénibilité n’est approchée de loin que par celle du travail au fond des mines dans Germinal. Un médecin et un jour de moins avant la retraite, c’est toujours ça de gagné.

 

D’ailleurs, dans un autre hôpital, on m’a demandé si je venais le lundi 14 août.

 

« Euh, oui, pourquoi ?

 

- Parce que mardi c’est le 15.

 

- Ah bon ? Et alors ?

 

- Si tu ne venais pas, on ne serait pas venues non  plus.

 

- Et les patients, ils font le viaduc ? Du 12 au 15 inclus sans cardiologue dans tout l’Hôpital ? D’autant plus que vendredi 11, il y aura vraisemblablement personne, à la veille d’un si grand week-end… »

 

Elles ne m’ont rien répondu. Je vais finir par passer pour un dangereux maniaque psychorigide.

 

En ville, une enseigne de pharmacie annonce 37°C. Des petits vieux avancent courbés par leurs cabas et la chaleur étouffante. Ils ont la bouche ouverte. En général, ce n’est pas bon signe, ce qui habituel chez un chien est plutôt terminal chez nous.

 

 

 

Sous un ciel laiteux toxique (couleur fenêtre Word mise en arrière plan), les voitures roulent à 70 Kms/H (90-20) sur l’autoroute dans sa portion intra muros. Avec la clim à fond, la consommation ne doit pas être tellement inférieure à celle habituelle. D’un autre côté, c’est toujours mieux que 90 avec la clim à fond…

 

 

 

Arrivé à la maison, je termine la boite « king size » de Smarties, ramenée de Suisse pour mes enfants en écoutant Alanis Morissette.

 

J’ai à la fois honte, mal au ventre et je suis un peu déprimé.

 

Vivement la fin de cette journée.

 

 **************

 

J’ai failli oublier, ce matin, un petit moment « colorée blonde » qui ne m’a même pas trop fait rire sur le coup.

 

Le patient de Guyane (cf. note infra) est orpailleur, métier assez classique dans cette région.

 

J’avais à ma gauche une jeune généraliste qui apprend le döppler avec moi (en soi même, c’est déjà assez loufoque…).

 

 

 

« J’ai une usine d’orpaillage en Guyane »

 

« Pauvres bêtes ! », me glisse à l’oreille ma collègue.

 

« Pardon ?

 

- Pauvres bêtes, il les empaille !

 

- Mais non, c’est de « orpaillage », pas « empaillage » ; tu n’as jamais entendu ce terme ?

 

- Non, c’est quoi ? Mais tu sais, je suis blonde… »

 

 

 

On ne peut pas lui enlever ça, elle est lucide et mignonne.

23/07/2006

Les figues fraîches.

medium_Figues.jpgFinalement, je ne vous ai même pas raconté en détail ma soirée avec P. la blonde.

Pour les lubriques, genre Ron, ou les sismologues genre Mélie (;-)), il ne s’est rien passé au-delà de la table du restaurant. Donc si vous voulez des détails croustillants, allez plutôt lire Anne Archet (en plus, elle a plus de talent littéraire dans son petit doigt que tous les Passmore, moi compris, des 20 dernières générations.).

Donc, après son SMS inattendu, et presque 3 ans depuis notre dernière rencontre, nous nous donnons rendez-vous dans un lieu emblématique de la ville. Le genre « sous la queue du cheval » des lyonnais.

Bon, manque de pot, des flics et tout un tas de sympathisants libanais battent le pavé à l’endroit choisi.

Heureusement, elle est grande et blonde. Heureusement aussi que ce n’est pas la Suède qui croule sous les bombes israéliennes.

Je la repère donc rapidement. Elle n’a pas changé du tout, de grands yeux verts (ou bleus, j’ai un doute…) et un nez se retroussant à chaque sourire. Elle passe devant moi, son petit tatouage me semble un peu passé (un petit chat de face, à la pointe de l’omoplate ; quand elle bouge le bras, on dirait qu’il avance vers nous)

J’avais initialement prévu le restaurant du Sofitel, avec sa vue magnifique. Manque de pot, complet à cause de la présence d’une forte délégation chinoise venue ici pour faire du commerce.

Ils ne vendent donc pas assez de produits en France ? Non mais, quelle idée de venir contrecarrer cette soirée!

Des chinois, des libanais, j’en deviendrais presque xénophobe….

On s’est finalement replié dans un restaurant de couscous.

(Comme quoi, je ne suis pas rancunier).

Nous nous sommes assis en terrasse. Mon Dieu qu’elle est belle….

Je pense à ma femme et mes enfants à 350 Kms de là… (un infirmier  à qui  j'avais raconté  ce futur dîner m'avait sorti  une théorie comme quoi "au delà de 150 Kms, ce n'est plus pécher")

Ce soir, Sally doit me faire confiance, car elle ne m’appelle pas une seule fois pour lui dire bonne nuit, puis à Guillaume, puis à Thomas, comme si tout le monde se couchait à des heures décalées. Ou bien elle est scotchée devant une de ses séries cultes (Lost ou Desperate Housewife). En y réfléchissant, c’est même curieux qu’elle n’ait pas appelé. A son retour, je lui demanderai ce qu’elle faisait ce soir là…

P. prend un Tajine aux fruits de mer et moi aux figues fraîches.

La conversation démarre.

Première partie, sa vie privée.

Point d’interrogation général pour moi (PIG dans Thérapie ; c’est d’ailleurs elle qui m’avait conseillé de lire ce livre. Je viens de m’en souvenir en écrivant ces lignes…).

Comment une fille aussi jolie, gentille et pas bête du tout (ce n’est pas un critère absolu, mais elle est médecin) n’a jamais réussi à trouver une stabilité sentimentale depuis tant de temps (10-12 ans depuis que je la connais). Peut-être est-elle particulièrement difficile à vivre dans la sphère privée ? D’un autre côté, je me dis que la Vie fait bien les choses ; si seul(e)s les non-avantagé(e)s-par-la-Nature avaient du mal à trouver le bonheur, le taux de suicide serait rédhibitoire. Il faudrait alors créer des armées entières de sapeurs-pompiers, et de psychiatres de garde (jeune homme/femme, à la voix douce, se promenant le plus souvent dans les services d’urgence, seul le port dans la main droite d’un dossier médical permet de l’identifier comme appartenant au corps médical).

Intervalle de « Survie » de ses copains : de deux semaines à deux ans. Je n’ai pas osé lui demander la médiane, la moyenne et l’écart-type. Un beau matin, elle se lève et balance souvent sans sommation : « j’en ai marre, je te quitte ». En général, ils le prennent assez mal.

Deuxième partie, après les tajines : ma célèbre image du "loup et le chien", pour la consoler d’être célibataire.

Je sais, je sais, je ressors cette fable toutes les fois. Mais comme je n’ai jamais expliqué ma théorie sur ce blog (merci Google), à défaut d’avoir cité la fable dans un commentaire de la note « Blancs, bruns et blonds. », la voici :

Les individus se divisent grosso modo en deux groupes (faisons simple, sinon simpliste) : les chiens, c'est-à-dire ceux qui ont une vie de couple stable, et les loups, les autres.

Les premiers sont bien nourris, régulièrement, sans grande complication. Mais ils sont attachés.

Les seconds sont quasiment toujours morts de faim, mais ils sont libres.

Choix cornélien. Envie perpétuelle d’être dans l’autre groupe, ou d’être dans le sien sans les inconvénients, mais ce qui est quasiment impossible. Lisez la fable, absolument tout y est : la flatterie pour manger…

A la fin de la fable « Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor. ». Je lui serine cette histoire depuis 11 ans : qu’elle profite bien de sa liberté…

Mais sans grand succès, car elle se morfond toujours, même si elle reconnaît des avantages au célibat.

A la fin, on a attaqué le dessert en parlant d’adultère. Promis, je ne sais pas qui a lancé le sujet. Le fondant au chocolat, le thé à la menthe et surtout l’alcool de figues à 40°C ont un peu embrouillé ce passage de la soirée. Je ne me souviens de pas grand-chose jusqu’à la bise au pied de son hôtel. J’avais emmené mon cartable, et je ne savais pas trop quoi en faire au moment critique. Note pour la prochaine fois dans 3 ans : ne pas apporter d’objet encombrant (parapluie, cartable, appareil à ECG…). A vrai dire, mes mains auraient été libres, et l’esprit un peu plus clair, je n’aurais pas été plus à l’aise.

Le « au revoir » a été fort bref, et je m’en suis retourné le pas empesé, avec mon cartable, et ma petite chemise à carreaux, comme un écolier gêné qui aurait raté son premier baiser. Le ridicule ne tue pas, heureusement. D’un autre côté, elle n’a pas fait grand-chose pour influer sur la fin de la soirée. Voyons les choses du bon côté, elle m’a ainsi évité un choix de conscience douloureux.

L’honneur est sauf, la morale aussi.

Mais la fragrance du péché est bien plus douce que celle de la figue fraîche.

On verra bien dans 3 ans.