03/05/2006
L’entremetteur.
- Et, elle est juive ?
- Bien sûr (je souris), sa maman est juive.
- Elle est pratiquante ?
- Non (je tais certains détails alimentaires, disons embarrassants dans le contexte).
- Ce n’est pas grave, lui non plus (fait-elle pareil ?).
- Il a quel âge, déjà ?
- 36 ans, et elle ?
- 30 ou 31. Il fait quoi à Londres ?
- Il est ingénieur. Sa maman est malheureusement décédée il y a peu, c’est ce qui l’a poussé à penser fonder une famille (en effet, pourquoi est-il toujours célibataire à 36 ans ?). Ses parents sont très comme il faut, ce sont des amis proches. Son père travaillait à la Poste (je suis rassuré). Elle, elle est médecin ?
- Oui, c’est une très bonne cardiologue (c’est vrai, et je vois que l’argument porte). Mais, il va revenir en France ? Parce que ça ne va pas être facile pour se voir.
- Oui, il rentre régulièrement voir sa famille à Toulouse.
- Il est comment, physiquement (question parfaitement non informative, j'en ai conscience, mais nécessaire toutefois) ?
- On m’a dit qu’il est mignon, et elle ?
- Elle a beaucoup de charme, et elle est très timide (elle a posé la question en pensant la même chose que moi, j'en suis sûr...).
- Ah, parfait, parfait (grand sourire). C’est quoi, son nom ?
- XXX
- Ah ?!? (moue de surprise)
- Mais ce n’est pas grave s’ils se marient (ouf, bien joué!!). De plus, sa mère se nomme YYY (elle acquiesse, satisfaite).
- Parfait ! Nous irons à la noce ensemble ?
- Bien sûr, comme ça vous pourrez crâner devant vos copines : « je viens avec mon cardio… » ! Toulouse ou Londres ?
- Je suis un peu trop âgée pour aller à Londres, disons Toulouse.
Elle rit, puis une lueur d’inquiétude passe devant ses yeux.
- Et si elle rencontre mon fils, qui est très ami avec lui ?
- Il a quel âge votre fils ? (j’adore quand une conversation déjà surréaliste part sur le toit).
- 31
- Et pourquoi vous ne voulez pas qu’on la lui présente ?
- Il ne veut pas de ce genre de rencontres arrangées.
- Et bien, si ils se rencontrent et qu’ils se plaisent, tant mieux. Tant pis pour le « londonien » ! (je suis machiavélique ;-))
- Vous êtes sûr ?
- Mais oui, et puis là, on va un peu vite, peut-être ?
Je pousse sur la table un petit morceau de papier ou j’ai inscrit le portable de XXX (cette dernière étant préalablement d’accord, bien entendu). Elle fait un grand sourire, et le glisse dans son calepin.
- Vous avez raison. Vous savez danser ? Je viendrai avec mon mari, mais il ne sait pas danser.
-….
Ca se passait la semaine dernière.
Il a appelé hier au soir, elle était sur messagerie. Mais il va rappeler ce soir.
Elle m'a appelé juste après en me vrillant les tympans.
Yalaaaaaaah!
Suite au prochain numéro.
******
Edit:
J'avais oublié le plus drôle. Je n'ai parlé de cette histoire à personne, hormis Sally.
Ce matin, une généraliste, la trentaine, avec qui je travaille, m'a lancé un "lawrence, trouve moi un mari!".
- juif ou non juif? (les personnes à qui je dois m'adresser étant bien evidemment différentes!)
- non juif.
- Je vais voir ce que je peux faire....
Vous n'auriez pas un homme, la trentaine, célibataire dans vos connaissances ?
13:15 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (5)
29/04/2006
L’espace-temps.
Ce jour, j’ai rencontré mon père deux fois.
Du moins, ses mânes.
La première fois, ma mère et ma grand-mère choisissaient quelles breloques elles allaient pouvoir mettre pour le mariage.
Ma mère me tend une horrible chevalière en or jaune, sortie d’un écrin fatigué, en me disant que c’était celle de mon père. Je la regarde, un peu étonné qu’il ai pu porter un truc pareil. Ce n’est pas le genre de la maison. Je m’en souviens comme d’un homme détestant le clinquant et le superflu (du moins, ce qu’il pensait l’être). Enfin, en général, les chirurgiens ne portent rien d’autre que leur alliance (quand ils la portent), même en dehors du bloc.
La chevalière est immaculée, sans aucune trace d’usure. Je ne suis pas surpris, encore un cadeau inadapté.
Elle me tend alors son alliance.
« Tiens, tu as conservé son alliance ? »
Mes parents ont divorcé quand j’avais 3 ans, et ma mère a mis des années pour s’en remettre. Elle n’a jamais refait sa vie, d’ailleurs.
Et bien, à ma grande surprise, c’est la même que ma propre alliance. Elle est en or blanc, un peu grisonnant, portant des traces d’usures. Elle est plus petite en diamètre (elle ne va même pas à mon auriculaire gauche !) et en épaisseur ; sinon, extérieurement, c’est la même en modèle réduit.
J’aurais parié sur or jaune, demi jonc ou ruban, bien classique, probablement bien plus que l’or blanc dans les années 70.
Mais non, la même.
C’est étonnant, et je suis persuadé de ne l’avoir jamais vue.
La deuxième rencontre : un croquis de la face antérieure du cœur, retrouvé dans un Atlas de géographie. Daté de 1991, signé « nobody », je ne l’avais pas revu depuis. Mais je me souviens bien du pourquoi de cette étrange signature. A cette époque, et jusqu’à sa mort en 1997, mon père ou sa simple évocation étaient « persona non grata » à la maison. Nos rares rencontres se faisaient toujours en pleine clandestinité maternelle et grand paternelle. Il m’avait dit qu’en signant « nobody », on ne le reconnaîtrai pas, et que notre secret serait gardé…
Guillaume m’a demandé qui avait fait le dessin, j’avais sorti l’atlas pour lui faire voir l’Afrique.
« Ton grand-père
- je connais pas
- non, mais je t’en parlerai plus tard… »
Image trouvée ici.
20:45 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (1)
25/04/2006
Passion du moment
"Suddenly I See"
Her face is a map of the world
Is a map of the world
You can see she's a beautiful girl
She's a beautiful girl
And everything around her is a silver pool of light
The people who surround her feel the benefit of it
It makes you calm
She holds you captivated in her palm
Suddenly I see
This is what I wanna be
Suddenly I see
Why the hell it means so much to me
I feel like walking the world
Like walking the world
You can hear she's a beautiful girl
She's a beautiful girl
She fills up every corner like she's born in black and white
Makes you feel warmer when you're trying to remember
What you heard
She likes to leave you hanging on a wire
Suddenly I see
And she's taller than most
And she's looking at me
I can see her eyes looking from a page in a magazine
Oh she makes me feel like I could be a tower
A big strong tower
She got the power to be
The power to give
The power to see
Suddenly I see
KT Tunstall
"Eye to the telescope"
11:39 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (5)