Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/08/2006

Rajout à la note précédente.

Pas vraiment de quoi faire une note, mais je n’ai pas envie de rallonger le texte ci-dessous

Je cherchais désespérément, en le rédigeant, un exemple d’ « ésotérisation » de cette infirmière.

Je viens d’avoir un flash, en mangeant

 

Vendredi, pendant la pause café du matin, je parlais de la liberté de faire telle ou telle chose.

Je ne sais plus quoi, mais probablement rien de bien fascinant, étant donné le peu de hauteur que je suis capable d’atteindre le matin, avec une tasse de café à la main, entre les visites des deux étages.

Illico, la remarque fuse :

« Je suis sûr que tu aimerais la franc-maçonnerie !

- Euh, ah bon ?

- Tu as été approché ? »

 

J’ai adoré son petit air de conspiratrice, le visage en avant, les yeux plissés. J’ai aussi adoré l’absence de complément d’objet indirect de la dernière remarque.

 

En faisant la vaisselle, je me suis rappelé de deux rires de patients, le même jour (en tout cas, de quoi étoffer cette note croupion).

 

La première, une dame de 70-75 ans qui a fait un infarctus à coronaires saines, à l’annonce de la mort de son mari, il y a deux semaines (peut-être le « takotsubo » des auteurs japonais). Les séquelles physiques sont peu importantes, mais elle est encore sous le choc, et ses yeux se brouillent fréquemment durant la journée.

Elle me parle d’une assurance dépendance qu’elle a souscrite il y a quelques années.

« Vous croyez qu’ils vont me verser de l’argent ?

- Uhmm, je ne crois pas, vous avez peu de séquelles.

(Elle fait la moue)

- Mais j’ai peut-être un moyen !

- Ah ?

- Quand vous verrez votre agent, faites la neuneu ! »

Elle me fait une trogne de neuneu magnifique et éclate de rire.

Que c’est bon de la voir ainsi.

 

Le second a fait un gros infarctus, il a un caillot de sang accroché à la pointe du ventricule. C’est une véritable épée de Damoclès, qui persiste malgré son traitement anticoagulant. Il ne peut pas faire d’épreuve d’effort, ni de rééducation. On a en effet toujours peur que le caillot parte.

Le contrôle échographique du vendredi montre que ce dernier a totalement disparu. Immense soulagement pour le patient et moi.

J’appelle la cardiologue qui devra lui faire une épreuve d’effort le lendemain :

« …et il ne reste plus rien.

- tu es sûr ? »

(Non, mais quelle question ?!)

Le téléphone portable à l’oreille, je demande au patient de sauter à pieds joints ; il s’exécute.

« Bougez les bras »

Il les bouge.

« Tu vois bien, je n’ai rien décroché ! ».

La cardio, le patient et moi sommes hilares.

 

(Ouf quand même)

Tout est dans tout, et tout est dans…

medium_esoterisme.gifWikipedia!

 

Je travaille à la clinique avec une infirmière qui s’est beaucoup cherchée.

Sa culture sur les religions (notamment certains cultes africains), la philosophie et l’ésotérisme est immense.

Elle s’est fait une sorte de guide de vie qui se veut (voudrait) être une synthèse de tout.

Elle a un peu tendance à tout vouloir « ésotériser » (c’est plus intéressant que tout vouloir « érotiser »).

Chaque parole/geste/coïncidence ne peuvent être fortuites, elles sont reliées à notre passé ou notre futur d’une manière ou d’une autre (c’est d’ailleurs assez curieux que seul le présent ne soit pas en interaction avec ces « signes »).

Elle est passionnante, gentille et son point de vue m’ouvre toujours des perspectives auxquelles je n’avais jamais pensé.

Mais, pour me moquer (gentiment) d’elle, je cite fréquemment « Le pendule de Foucault » de Umberto Eco ou les personnages élaborent une théorie infinie dans le temps et l’espace à partir d’un texte ésotérique incomplet.

Ce théorie (Le « plan », comme ils l’appellent) est un tourbillon de dates et de sociétés occultes qui rend ce roman assez indigeste. Je me souviens avoir eu beaucoup de mal à le terminer. Cette réécriture du Monde Occidental depuis 2000 ans se fonde donc sur un texte assez mystérieux.

Au bout de 600 pages (environ) la compagne du héros trouve rapidement une explication triviale à ce texte : il s’agit d’une simple liste de commissions d’un marchand du Moyen-âge !

 

Donc, j’aurais bien voulu lui citer ce morceau de bravoure, mais j’avais toujours la flemme de rechercher le bouquin dans les dizaines de cartons de ma cave.

Et bien, Wikipedia l’a fait à ma place, malheureusement dans sa version anglaise. Je n’ai donc pas la liste de commission en français, mais le texte initial l’est.

Attention vos yeux, voici un texte qui explique tout, passé et futur, partout :

 

    « a la . . . Saint Jean

    36 p charrete de fein

    6 . . . entiers avec saiel

    p . . . les blancs mantiax

    r . . . s . . . chevaliers de Pruins pour la . . . j . nc.

    6 foil 6 en 6 places

    chascune foil 20 a . . . 720 a . . .

 

    iceste est l'ordonation

 

    al donjon it premiers

    it li secunz joste iceus qui . . . pans

    it al refuge

    it a Nostre Dame de l'altre pan de l'iau

    it a l'ostel des popelicans

    it a la pierre

    3 foiz 6 avant la feste . . . to Grant Pute. »

 

Son interprétation ésotérique (en anglais) :

 

    "THE (NIGHT OF) SAINT JOHN

    36 (YEARS) P(OST) HAY WAIN

    6 (MESSAGES) INTACT WITH SEAL

    F(OR THE KNIGHTS WITH) THE WHITE CLOAKS [TEMPLARS]

    R(ELAP)S(I) OF PROVINS FOR (VAIN)JANCE [REVENGE]

    6 TIMES 6 IN SIX PLACES

    EACH TIME 20 Y(EARS MAKES) 120 Y(EARS)

    THIS IS THE PLAN

    THE FIRST GO TO THE CASTLE

    IT(ERUM) [AGAIN AFTER 120 YEARS] THE SECOND JOIN THOSE (OF THE) BREAD

    AGAIN TO THE REFUGE

    AGAIN TO OUR LADY BEYOND THE RIVER

    AGAIN TO THE HOSTEL OF THE POPELICANS

    AGAIN TO THE STONE

    3 TIMES 6 [666] BEFORE THE FEAST (OF THE) GREAT WHORE."

 

Et son interprétation « commerçante » (en anglais) :

 

 

     "In Rue Saint Jean:

    36 sous for wagons of hay.

    Six new lengths of cloth with seal

    to rue des Blancs-Manteaux.

    Crusaders’ roses to make a jonchee:

    six bunches of six in the six following places,

    each 20 deniers, making 120 deniers in all.

    Here is the order:

    the first to the Fort

    item the second to those in Porte-aux-Pains

    item to the Church of the Refuge

    item to the Church of Notre–Dame, across the river

    item to the old building of the Cathars (another name for Popelicans)

    item to rue de la Pierre-Ronde.

    And three bunches of six before the feast, in the whores’ street."

 

 

Si on me retrouve mort, le corps couvert de codes-barres, les bras et jambes comme ceux de « l’homme de Vitruve » dans la grande galerie d’un Auchan, vous saurez que ce texte n’est peut-être pas aussi innocent qu’il n’y parait.

Cherchez alors la vérité qui est ailleurs !

 

24/08/2006

Bonne journée.

medium_pool.jpgFinalement, l’impact s’est bien passé après une bonne explication.

J’ai revu mon « patient médecin » qui développe un syndrome dépressif réactionnel assez marqué. Je pense que notre relation va prendre un bon tournant après la consultation de ce jour (Merci pour les conseils, Shayalone).

J’ai aussi discuté avec une patiente afin de tâter le terrain pour que je puisse rentrer dans un club de natation un peu chic. Elle me propose de me faire parrainer par son fils. Comme j’ai potentiellement un autre parrain, il ne devrait pas avoir de soucis (il en faut deux, et un « certificat de moralité »). Comme, en général,  tout se passe ici « entre amis », je ne suis pas trop inquiet.

Les installations et l’environnement fabuleux, et ma méforme physique par manque d’exercice me pousseraient bien plus que par l’attirance « d’en être ».

La piscine municipale du quartier n’ouvre en effet que de 12 à 14h tous les jours et à 16-18h deux fois par semaine. Autrement dit, il y a plus de chairs que d’eau dans le bassin.

D’un autre côté, le ticket d’entrée et la cotisation du club sont salées (comme l’eau d’un des trois bassins disponibles).

J’ai encore un peu le temps de réfléchir…