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18/01/2007

La secrétaire médicale.

medium_secretaire.jpgJ’ai lu un excellent et tout petit blog (que quelques notes encore) ce matin.

 

Je n’ai pas  (encore) le droit de vous donner le lien. Mais je négocie.

 

Ecrit par une secrétaire médicale, il raconte avec beaucoup de drôlerie les relations parfois infernales qui régissent ce trio infernal : le patient, la secrétaire et le médecin.

 

Ca m’a rappelé quelques petites histoires arrivées à une des secrétaires du CHU.

Appelons la « Jojo » (c’est Josiane son vrai prénom). C’est une perle de secrétaire mais un peu tête en l’air et gaffeuse (c’est ce qui fait tout son charme). Enfin, pour compléter la description, elle a 45-50 ans, un accent du Sud à couper au couteau, une voix éraillée par le tabac et elle est...colorée blonde!

 

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Un jour de consultation du patron, la salle d’attente était bondée de patients grognons. Le téléphone sonnait sans cesse. Bref, ma Jojo était dans le rouge. Arrive le moment d’appeler le malade suivant.

Elle se lève, se campe bien droite au milieu de la salle et annonce à la cantonade un inattendu « Allo ! ».

Les patients ont beaucoup apprécié ce petit intermède à leur longue attente.

 

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Un après midi, un peu tard, je tapais une lettre de sortie sur le poste voisin du sien. Le téléphone sonne. Bien entendu, je n’entends pas l’interlocuteur.

 

« - Allo, secrétariat du Pr. XXX

- …

- Non, il n’y a pas de notaire ici ! (un peu sèche et moqueuse)

- …

- Ah ! Un holter ! Ne quittez pas, je vous passe le service ! »

 

Elle raccroche et on éclate de rire.

 

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Enfin, une triade dans la même après midi un peu longue et agitée. A la fin de la série, Jojo, l’autre secrétaire et moi pleurions de rire.

 

A un patient planté devant elle, alors qu’elle terminait de faire quelque chose : « Ne quittez pas ! ».

 

Un peu plus tard.

 

La femme d’un patient bien connu et très grave passe la tête par la porte du secrétariat pour demander un bon de passage.

« - Pour la prochaine fois, est-ce que c’est vous qui emmènerez votre papa ?

- Ce n’est pas mon papa, c’est mon mari ! (Réponse très sèche) ».

 

Nous avons ri comme des bossus quand l’infortunée dame est partie, mais le festival Jojo n’était pas fini.

 

Arrive alors une autre dame, mais bien plus âgée et dont le mari est lui aussi connu comme le loup blanc entre dans le secrétariat. D’habitude, ils prennent consultation tous les deux avec le patron.

« Oh, bonjour Madame Y, comme ça fait plaisir de vous revoir !

- réponse inaudible

- Je vous note avec votre mari pour dans trois mois ?

- réponse inaudible

- Mais ou il est ? Faites rentrez Monsieur Y, que je le vois, ne le laissez pas dans la salle d’attente !

- (Long sanglot) Il est mort il y a un mois, ouiiiiiiiiiiinnnnnnnn….. »

 

Pouffant, je plonge la tête dans mon clavier d’ordinateur. Je tente un coup d’œil : l’autre secrétaire s’est réfugiée dans son placard en se mordant les lèvres.

Seule Jojo fait face à la dame dont je remarque alors la tenue entièrement noire.

La pauvre Jojo est secouée d’un rire irrépressible, et le temps semble très long. Heureusement (si on peut dire) la dame sanglote toujours et se mouche bruyamment dans son mouchoir.

08:05 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)

17/01/2007

Döppler breakdown (2).

Aujourd'hui.

« Monsieur X ! » appelle l’infirmière qui me demande ensuite comment elle peut m’installer le patient.

« Laisse, je me débrouille ».

L’infirmière me précise qu’il faut lui faire un döppler des troncs supra aortiques dans le cadre du suivi de l’étude EVA3S (le service y a participé et elle a été publiée dans le NEJM, d’ailleurs).

Je me lève quitte la salle de döpplers et rentre dans le secrétariat qui se trouve de l’autre côté du mur.

« Tu pourrais me sortir le dernier döppler de Monsieur X ? 

- Uhmm, bien sûr mon biquet, tu veux seulement le döppler ou le compte rendu opératoire en plus ? »

- Seulement le döppler, s’il te plait ».

Je retourne dans ma salle et débute l’examen.

Un peu plus tard, le responsable des explorations döppler passe la tête par la porte.

« Salut Lawrence ! Tout va bien ? On va avoir en prêt le dernier ALOKA pour un essai

- L' Alpha 10 ? Mazette !

- Et puis, avant que j’oublie, tu dois bloquer une date en juin pour venir à mon congrès de médecine vasculaire. Cette année, j’ai invité Goldhaber.

- LE Goldhaber ? Samuel Z ?

- Lui-même, il vient faire un petit topo sur l’embolie pulmonaire, ça va être sympa… »

 

Rêve ?

Cabinet ?

Grosse clinique privée ?

 

Non. CHU, mais un autre service dans un autre Hôpital.

11:42 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

15/01/2007

La main noire.

Pas celle qui a eu (indirectement) la peau de François-Ferdinand, mais celle d’un patient que j’ai vu cet après-midi. La clinique était calme, et je glandouillais doucement en attendant le patient.

Le standard appelle : « Viens voir, il y a un patient électrocuté à la porte !».

Bon, la standardiste n’est pas réputée pour son intelligence vive, j’ai donc demandé confirmation. L’histoire me semble passablement embrouillée.

Je descends en me rappelant ce patient qui m’avait demandé une consultation 15 jours après avoir « pris le jus », car il avait lu qu’une électrisation peut « arrrêter » le cœur.

J’arrive à proximité du patient.

Je vois la main carbonisée en même temps que je sens l’odeur du poil grillé. Ce n’est pas une simple « prise de jus ». Il a déclenché un arc électrique en bidouillant des fils électriques avec une perceuse hors d’âge.

Avec une collègue, on allonge cet homme de 39 ans dans un lit, scope, ECG et on le perfuse.

On recherche les portes d’entrée et de sortie sans succès. Les pompiers arrivent en un temps record. Il n’a quasiment pas mal, ce qui n’est pas de très bon pronostic selon le médecin des Pompiers.

Puis direction le service des grands brûlés.

Une question à Zeclarr (ou à qui le sait).

J’ai eu 2 versions par le régulateur et le médecin du VRM

Faut-il refroidir cette brûlure oui ou non ?

Et si oui, comment (eau du robinet, sérum physio…) ?

 

 

20:40 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)